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Stade Marie-Curie, suite

Fin novembre, les parents d’élèves de la cité scolaire Marie-Curie ont été alertés sur l’état désastreux du stade Marie-Curie. Les enseignants en EPS à l’origine de cette alerte ont lancé une pétition, puis proposé aux délégués de parents une visite du stade. Celle-ci a été l’occasion de faire le point et d’envisager la suite de l’action.

Comme indiqué dans notre article précédent, une pétition a été lancée par Stéphane Széréméta. Elle a recueilli près de mille signatures en une semaine. Au 1er janvier elle compte près de 1 400 signatures. Signer est l’acte le plus direct pour ceux qui veulent soutenir cette action.

Parents et enseignants ensemble

Un conseil d’administration ordinaire du lycée, tenu le 29 novembre (le lendemain du lancement de la pétition) a été l’occasion d’aborder la question. Philippe Laurent, membre de droit en tant que maire de Sceaux, y était présent, ainsi que les représentants des trois associations de parents d’élèves.

Le proviseur a rapporté avoir reçu un appel téléphonique du préfet du département, qui l’a assuré de son soutien dans la demande de travaux. Le conseil a adopté à l’unanimité une motion demandant le transfert du terrain à la région pour un euro symbolique.

Les représentantes des parents d’élèves ont approuvé la motion proposée au CA. On se rappelle qu’elles avaient envoyé au printemps dernier une lettre sur le sujet. Contactée, l’une d’elles incite à signer la pétition, tout en se demandant si cela va suffire. Car elle se demande ce qui bloque : on ne sait pas qui porte la décision. L’un des problèmes pour le terrain c’est que la Cité dépend à la fois du département et de la région ce qui complique encore le dossier.

Stéphane Széréméta a proposé aux délégués de parents (deux titulaires et deux suppléants par classe) de se réunir samedi 16 au stade pour le visiter et discuter de nouvelles actions possibles.

Les présidentes des trois associations de parents d’élèves étaient présentes et ont assuré l’enseignant de leur soutien. L’idée d’un comité a été évoquée et la solution la plus simple a été adoptée : le lien entre les enseignants et les parents se fera via ces trois présidentes agissant de concert.

Jean-Christophe Dessanges, parent d’élève mais aussi conseiller municipal (d’opposition) à Sceaux a informé les présents des débats tenus en conseil sur le sujet.

Des travaux demandés depuis longtemps

Philippe Laurent a signé la pétition en laissant le commentaire suivant :

« Je signe parce que le maire de Sceaux que je suis demande depuis 23 ans que cette question soit réglée, a fait inscrire les crédits nécessaires au budget régional, mais reste démuni face à l’inertie de l’Etat propriétaire quant au transfert du foncier aux collectivités territoriales, qui est un préalable aux travaux de rénovation. »

L’allusion à des « collectivités territoriales » plutôt qu’à la région laisse la porte ouverte à un transfert vers la ville. Un souhait exprimé dans un commentaire sur l’article précédent. Mais les derniers actes du maire ne vont pas dans ce sens. Il a approuvé le vote de la motion du Conseil d’administration du lycée, et présenté en conseil municipal une motion pour le transfert du stade à la région.

Lors de la séance du 8 décembre du conseil municipal de Sceaux, le groupe majoritaire a en effet présenté un « vœu pour un transfert des terrains sportifs de la cité scolaire Marie-Curie de l’Etat à la Région, à l’euro symbolique ».

De son côté, le groupe Sceaux Ensemble (dont Jean-Christophe Dessanges est la tête de file), a présenté un « vœu à l’attention de la Présidente de la région Ile-de-France en faveur de la rénovation du stade Marie Curie ».

La discussion a débouché sur l’idée d’une motion commune qui devra être présentée lors de la prochaine séance du conseil (en février).

Les travaux prévus depuis 6 ans pour rénover la cour des sports (dans le lycée) ont été bloqués au dernier moment par les bâtiments de France (la Cité scolaire est classée monument historique). Dans le détail, la région avait prévu des travaux de rénovation pour 300 k€, d’abord pour l’été 2022, puis pour l’été 2023. En mai 2023, l’architecte des bâtiments de France décrète que la couleur ne lui convient pas. Puis, réflexion faite, il estime qu’il serait préférable de végétaliser. Coût estimé : 1,5 M€. On en est là.

Un agglomérat de parcelles

Le cadastre de Sceaux montre que le stade Marie-Curie est découpé en parcelles. La parcelle principale (J61) mesure 14.870 m². Les 8 autres parcelles (de J40 à J47) sont situées au sud du terrain, le long de la rue Jean Michaut. Le total de leur superficie est de 3084 m².  Le total de la surface du terrain abritant le stade est donc de 17 954 m².

Cinq des parcelles au sud ont une superficie de 407 m². Les trois autres ont respectivement des surfaces de 187, 425 et 437 m².

Il est manifeste que le découpage de ces parcelles a été fait dans l’optique d’un lotissement possible. On observe sur le cadastre que ce découpage se poursuit de l’autre côté de l’avenue Cauchy, entre les rues Jean Michaut et Henri Sellier. Ce qui semble indiquer un découpage très ancien, au plus tôt dans les années 1950.

L’ensemble de ces terrains a appartenu au début du 19e siècle à Mademoiselle Mars, qui avait acheté en 1820 le château des Imbergères. Elle l’a revendu en 1826 à Agapit Jean-Baptiste Louis Vandermarcq, maire de Sceaux de 1837 à 1846.

Ouvrir l’usage d’un stade rénové

Il a été manifestement envisagé l’ouverture du stade à d’autres utilisateurs que la ceux de Cité scolaire (l’IUT par exemple ou des association sportives). Dans cette hypothèse, un projet immobilier sur les parcelles le long de la rue Jean Michaut serait censé financer la rénovation.

L’utilisation du gymnase par d’autres usagers n’est pas en soi une mauvaise idée.  C’est même une pratique courante dans d’autres communes. Les gymnases occupés en journée par les scolaires le sont par les clubs en soirée et le week-end. Une bonne solution… si elle n’empiète pas sur les horaires d’utilisation par les scolaires.

Débloquer la situation

Il va falloir rencontrer le vice-président du conseil régional en charge des lycées (James Chéron) et le responsable du sujet au rectorat. Mais cela nécessite que les parents portent la question avec les enseignants.

Comme remarqué par une présidente d’association de parents, il parait difficile de comprendre où et pourquoi cela bloque. Une première hypothèse est que les acteurs (ministère, région, département, mairie) ont des projets différents sur le stade et qu’il ne se passe rien parce qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord.

Une deuxième hypothèse, plus probable, est qu’il n’y a pas blocage mais inertie. Le projet est compliqué, en particulier en raison du nombre d’acteurs impliqués. Et il n’y a pas assez d’énergie apportée pour le débloquer.

Pour pouvoir traiter le dossier de nombreuses actions sont probablement à prévoir. Rechercher pourquoi le stade n’a pas été transféré à la région en même temps que le lycée. Éventuellement lever ce qui a constitué un blocage à l’époque. Retrouver les modalités qui ont permis de faire les transferts à titre gracieux et voir si elles sont toujours valables. Le cas échéant, faire prendre les décisions permettant ce transfert à titre gracieux ou pour un euro symbolique. Établir un protocole d’accord et le faire signer par les représentants de l’État et de la Région. Un travail important et qui ne se fera pas sans volonté politique.

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