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Isolation thermique autour du parc de Sceaux

L’association ZEN2050 Maintenant propose des visites thermiques et des balades thermiques dans le but de sensibiliser les propriétaires aux pertes thermiques de leur logement. Depuis un an et demi, elle a ainsi visité une bonne vingtaine de pavillons avec une caméra à infrarouges. A Sceaux, mais aussi à Bourg-la-Reine, à Châtenay-Malabry et à Fontenay-aux-Roses. Elle en tire un bilan des questions d’isolation thermiques les plus courantes

Les pavillons représentent près de la moitié des émissions locales de gaz à effets de serre (GES) à Sceaux. La part est un peu moins importante à Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Fontenay-aux-Roses, mais reste importante. La voie prioritaire pour réduire ces émissions semble être l’isolation.

Caractéristiques générales des pavillons visités.

La quasi-totalité des pavillons mesurés était de bonne construction. Beaucoup de pierre meulière et des anciennetés très variables : le plus ancien date de 1857. Le plus récent est de 1998, mais c’est une exception. Tous les autres sont d’avant 1975, année d’entrée en vigueur des premières normes d’isolation dans les logements.

Ceux d’avant 1975 ont fait l’objet depuis de travaux d’isolation plus ou moins importants. Près de la moitié ont fait l’objet d’agrandissements et le niveau d’isolation est systématiquement meilleur dans les parties les plus récentes.

Les surfaces sont également assez variables, de 60 à 350 m2.

Énergie

Ils sont tous chauffés au gaz, parfois avec un appoint électrique. La consommation dépend de la taille, de la qualité d’isolation et de la stratégie de chauffage. La consommation annuelle en kW.h par m2 habitable varie de 65 à 340 !

Le toit

La qualité de l’isolation du toit n’est pas ce qui est le plus facile à mesurer avec la caméra, puisqu’on ne peut observer de l’extérieur. VSGP a fait une thermographie aérienne qui donne une idée de l’isolation des toits.

Presque tous les logements ont fait l’objet d’une isolation à un moment de leur histoire. Dans certains cas, les combles ne sont pas utilisés ou uniquement pour du rangement. Il y a alors un effet sas qui réduit un peu les fuites. Mais les combles aménagés sont généralement les mieux isolés.

On retiendra cependant que l’isolation des toits est globalement bonne dans les pavillons visités.

Fenêtres

Les fenêtres ont été remplacées dans un peu plus de la moitié des logements par du double vitrage. La qualité des encadrements est variable et se sont souvent des points froids (à l’intérieur).

A signaler que la caméra ne peut donner de manière fiable la température réelle des vitres (On observe aussi bien les infrarouges émis par la vitre que ceux qui se reflètent dans celle-ci).

Portes

L’isolation des portes d’entrée laisse souvent à désirer, bien que certaines aient été remplacées avantageusement.

Les portes de garage, quand il y en a, sont presque toujours très mal isolées ; la seule exception observée concernait un garage qui ne servait plus à abriter une automobile.

Murs

A une exception près, les murs étaient de bonne qualité à l’origine. Mais la qualité des années 30 ou 50, c’est la solidité, pas une isolation poussée. Les cas d’agrandissement assez récents montrent que les murs construits selon les normes de 2000 (et ensuite) sont entre 2 et 4 fois mieux isolés que les anciens.

Les murs sont donc souvent la principale source de pertes thermiques, une fois le toit et les ouvertures mieux isolés.

Dans certaines constructions, les radiateurs ont été incrustés dans les murs et on les « voit » à travers ceux-ci, comme sur cette photo.

Les propriétaires de quatre pavillons ont réalisé des travaux d’isolation de leurs murs par l’extérieur. Dans un cas, sur lequel la Gazette a prévu de revenir en détail, cette isolation supplémentaire fait le tour du pavillon, sur deux niveaux. Le résultat est excellent, tant du point de vue du confort que de la consommation.

Dans deux autres cas, un seul mur a fait l’objet d’une isolation supplémentaire, avec une nette baisse des pertes sur ce mur. Enfin, dans un dernier cas, l’isolation supplémentaire sur un mur conduit à une diminution plus faible des pertes. La raison semble en être la faible épaisseur d’isolant utilisée.

Le sous-sol

Les situations sont variables. Certains pavillons n’ont pas de sous-sol. Le premier niveau est au niveau de la rue : ce qui est dit ici ne les concerne pas. D’autres ont des caves en bonne partie enterrées. D’autres ont des sous-sols dont une partie est partiellement enterrée et une autre ne l’est pas du tout, souvent avec un accès en pente pour un garage. C’est le cas le plus général examiné ci-dessous.

L’isolation extérieure de ces sous-sols n’est jamais de bonne qualité. Si une partie est enterrée, la terre constitue de fait un bon isolant. Mais dans ce cas, le sous-sol reste plus froid que la maison et peut constituer une source d’inconfort au plancher du rez-de-chaussée.

On notera que les isolations supplémentaires des murs par l’extérieur ne descendent jamais jusqu’au niveau du sol, probablement pour éviter des détériorations par l’humidité. En pratique, elles ne protègent pas les murs du sous-sol.

Une solution envisageable est d’isoler le plafond du sous-sol. Ce n’est pas forcément simple à faire sur de la pierre ou de la brique (comment accrocher l’isolant pour éviter qu’il tombe ? Sous le toit, on l’accroche aux solives en bois). Un propriétaire a prévu d’isoler son plancher de rez-de-chaussée (avec un sur plancher).

La situation dépend évidemment de l’utilisation de ce sous-sol. Dans une minorité de cas, une partie du sous-sol est utilisée pour une chambre et un bureau. Dans ce cas, la logique consiste à isoler cette partie occupée du reste du sous-sol et en particulier du garage. Les portes de garage, d’une surface importante, sont généralement plus mal isolées que les murs.

Maîtrise de l’énergie

Au-delà des caractéristiques du logement et de la source de chauffage (maintenant seuls critères pour le classement DPE), le mode d’utilisation a un impact certain sur la consommation. On observe plusieurs comportements.

Beaucoup de logements ont une commande automatique et centralisée de la température. Ce qui aboutit parfois à des températures différentes selon les pièces et leur situation dans le logement.

Les températures visées varient entre 18 et 21°C. La température visée la nuit est généralement plus faible, mais pas toujours.

Certains propriétaires ne chauffent pas toutes les pièces de la même manière. Dans plusieurs cas, c’est l’ensemble du premier niveau qui est ainsi à une température plus faible, la famille vivant de fait à l’étage. Dans les autres cas, certaines pièces ne sont pas ou peu chauffées. On rencontre notamment cette situation dans les familles dont les enfants sont grands et sont partis, pour étudier ou travailler. Ils reviennent de temps en temps, parfois avec conjoint et enfants et le chauffage est mis pour ces occasions.

Confort et isolation

Quand les logements sont mal isolés, les températures varient de plusieurs degrés selon qu’on se trouve au centre d’une pièce ou près de l’extérieur. Par exemple, cette image du sol près du bas d’une porte donnant sur l’extérieur. L’image a été prise dans une pièce chauffée à 21°C. A 20 cm de la porte, la température est de 6°C plus faible qu’au centre de la pièce (le plancher est partout plus froid que les murs).

Dans les maisons très bien isolées, les différences de température d’un point à l’autre ne dépassent pas un degré.

Cela rejoint d’ailleurs un constat général de toutes les études sur le sujet : une partie du gain de l’isolation est utilisé pour améliorer le confort plutôt que de baisser la facture.

Volets

Les pavillons anciens ont généralement des volets en bois. Dans les pavillons et appartements modernes, ces volets sont à commande électrique (volets roulants). Le coffrage de ces volets roulants est souvent un point faible d’isolation.

Il arrive que de grandes baies vitrées, mises en place lors d’un agrandissement, n’aient pas de volets. Les volets diminuent les pertes thermiques, en particulier si les vitrages ne sont pas de bonne qualité. Et surtout, ces volets constituent un moyen efficace de contrôler le réchauffement du logement l’été : en cas de canicule, de bons volets, surtout sur les façades exposées au soleil, évitent le recours à la climatisation !

Comment isoler ?

La question des stratégies d’isolation fera l’objet d’un prochain article

  1. François Brun François Brun 29 avril 2023

    La visualisation en thermographie du centre de Sceaux, visible avec ce lien https://carto.valleesud.fr/adws/app/200d4edb-eae7-11eb-b131-47d124ed1f5e/index.html?context=QNf2 montre bien la médiocrité de l’isolation des bâtiments des années 80. L’ïlot Charaire n’est pas différenciable des constructions datant du 19ème siècle, au sud de la rue Houdan ce qui étonne car la première réglementation thermique, la RT1974, mise en place après le 1er choc pétrolier, et s’applique à cet ensemble de bâtiments. Son objectif est une réduction de 25 % des consommations énergétiques estimées par rapport aux normes en vigueur depuis les années 50. On estime la consommation de chauffage à 300 kWh/m².an jusqu’en 1974. l’objectif est de revenir à 225 kWh/m².an. Qu’en est-il exactement aujourd’hui ?

  2. Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 8 avril 2023

    Merci de cette explication. Correction faite

  3. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 7 avril 2023

    Je lis :
    « La consommation annuelle en kW/h par m2 habitable varie de 65 à 340 ! »
    Or, la consommation est de l’énergie (kWh) – ici calorifique – par m2 et non de la puissance (kW) par m2.

    Il faudrait écrire : … en kWh par m2…
    En effet, l’énergie est mesurée par le produit (x) d’une puissance (le kiloWatt) par une durée (heure). Les conventions sont d’écrire kW.h, le point étant équivalent au signe multiplié (x), ou de manière simplifiée kWh.
    (On peut aussi écrire km.h−1, à condition d’avoir un traitement de texte qui puisse écrire le -1 en exposant !. Ce qui n’est pas le cas ici.)

    Par contre le signe / est utilisé pour symboliser la division, ce qui est ici erroné.

    Le même genre d’erreur est systématiquement commise quand on utilise, abusivement, le kilomètre.heure (kmh) pour parler d’une vitesse. Les journalistes, pour les plus visibles, en sont un bon exemple. Sauf ceux de Météo France qui, formés à la bonne école, parlent toujours de vitesse de vent en kilomètre à l’heure ou kilomètre par heure (km/h).

    On s’étonne, comme je le lis et l’entends tous les jours, que nos jeunes se désintéressent de la physique ! Or la physique, comme toutes les sciences est une école de rigueur. J’observe que c’est bien difficile.

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