Jeudi 16 octobre, l’école élémentaire des Blagis accueillait environ 60 personnes venues participer à la réunion organisée dans le cadre de la démarche Parlons ensemble de Sceaux. L’occasion d’exprimer les difficultés ressenties par la population de ce quartier.
Une animation professionnelle
La réunion a lieu dans la salle de sports de l’école. Les débats sont enregistrés par deux caméras. Les places sont disposées de manière que les présents se voient facilement et pour éviter le sentiment d’un face à face entre les participants et une direction.
Dans la salle, plusieurs élus municipaux, de différentes tendances : Jean-Philippe Allardi, Maud Bonté, Christiane Gautier, Roselyne Holuigue-Lerouge, Liliane Wietzerbin notamment. Le bureau du conseil d’administration du CSCB presque au complet. Tous les âges parmi les participants. Pas mal de trentenaires et de quadras. Beaucoup de ceux qui interviennent sont nés ici, alors que quelques autres sont là depuis quelques années seulement.
La réunion est animée par un consultant extérieur. Il précise que les interventions étant filmées, rien de ce qui sera dit ne sera perdu.
Intervention de Philippe Laurent
Philippe Laurent prend alors la parole. Il rappelle la démarche Parlons Ensemble des Blagis, et les engagements qui avaient été pris lors d’une séance du conseil municipal tenu sur place . Il estime qu’il y a eu des actions et des résultats importants sur les thèmes évoqués alors (sécurité, qualité de vie, commerce…). Il se réjouit du lancement de la rénovation du centre commercial.
Évoquant une situation globale du pays peu enthousiasmante, il souhaite garder au maximum la qualité de vie de Sceaux. Mais il note que la ville ne peut pas faire tout, toute seule. Il lui parait donc indispensable de devenir plus solidaires les uns les autres.
Projection d’un film
Au printemps dernier, 66 habitants de Sceaux, de tous âges, ont été entendus à propos de Sceaux et de son avenir. Un film en a été tiré, qui prend ce qui a été jugé important par le réalisateur. C’est ce film, assez long, qui est projeté. L’intention de l’animateur semble de faire s’exprimer les présents à partir de ce film, mais ils sortent de ce cadre dès la première intervention.
C’était mieux avant ?
Une vingtaine de présents interviennent chacun leur tour. Chacun exprime ce qui lui parait important, certaines idées étant reprises par plusieurs intervenants.
Plusieurs témoignages comparent la situation actuelle à celle que les témoins ont connue dans leur jeunesse, 20 ou 30 ans plus tôt.
Pour souligner une montée de l’insécurité (ou du sentiment d’insécurité) : « Quand j’étais enfant, je pouvais sans crainte rentrer seul de l’école des Blagis jusqu’à chez moi. Aujourd’hui je n’imagine pas laisser mon enfant seul pour le même parcours. »
D’autres intervenants soulignent la perte de la mixité sociale sur la même période. Une intervenante souligne à quel point le contact, dans la simplicité, avec des personnes d’un rang social plus élevé pouvait donner une ouverture sur les possibilités de la vie, en particulier par l’effort scolaire. « Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour les jeunes de classe moyenne : inéligibles au logement social, ils n’ont pas non plus accès à la propriété à Sceaux, tant les prix sont élevés. »
Sécurité
Un intervenant estime qu’il y a une augmentation des cambriolages depuis 3 ans. Il pointe aussi les trafics dans le centre commercial. Un autre évoque une personne tabassée un mois et demi plus tôt. Un troisième pointe le besoin de proposer des activités aux jeunes désœuvrés.
Deux intervenants dénoncent les excès de vitesse dangereux rue du docteur Roux (une rue qui va des Gémeaux au CSCB en passant devant le centre commercial). L’un d’eux note le besoin de ralentisseur et de panneaux 30, comme il en existe ailleurs dans Sceaux.
Place des Ailantes
Deux intervenantes s’insurgent sur la suppression des places de parking sur la place des Ailantes. Elles déplorent l’absence de concertation sur ce projet.
Sceaux du bas, Sceaux du haut ?
Certains habitants des Blagis ressentent une césure entre ce qu’ils appellent les « hauts de Sceaux » et les « bas de Sceaux ». Une intervenante note que, lors de la fermeture temporaire du Auchan du centre, ceux du « haut » ne sont pas venus au Auchan des Blagis.
A contrario, la qualité de l’école des Blagis, qualifiée de moteur par une intervenante, est unanimement saluée.
Et deux intervenants ont salué la création du FabLab des Blagis.
Autres remarques
Deux intervenants regrettent le manque d’infrastructures sportives, notamment pour le football et le basket de rue. Une intervenante rappelle que la disparition des horaires du Paladin ne satisfait pas la population (voir cet article ). Une autre regrette la période où existait un dialogue régulier avec Hauts-de-Seine Habitat. Une troisième propose d’ajouter une seconde poubelle au Patio.
Conclusion de Philippe Laurent
Philippe Laurent rappelle que tout ce qui a été dit a été enregistré. Puis il répond à certaines des interventions.
Il rappelle que les équipements sportifs existants sont utilisés par les écoles et les clubs sportifs. Pour les utiliser, il faut qu’il y ait quelqu’un pour ouvrir. Une utilisation nocturne pose de problèmes de bruit.
Il observe que les Blagis ne sont pas le quartier de Sceaux le plus concerné par les cambriolages et que les statistiques de la Police notent une diminution de ces cambriolages depuis 3 ans. De même, les faits de délinquance ne sont pas si importants. La Police nationale fait un travail important contre le deal. Il y a eu des progrès (mais une recrudescence récente).
Il rappelle que la création de la Maison France Services, qui connait un franc succès, au point qu’il a fallu créer un troisième poste. Il se réjouit du démarrage des travaux au centre commercial.
Ne pas tout attendre de la ville
Comme pour prouver que rien de durable ne fera sans la participation directe d’habitants, le maire souhaite que l’association des locataires de la résidence des Bas-Coudrais, frappée par le décès de sa présidente Simone Pennec relance ses activités. C’est l’un des moyens à disposition des habitants pour se prendre en main. Dans le même esprit, les membres présents du conseil d’administration du CSCB ont signalé qu’ils cherchent de nouveaux administrateurs.
La prochaine réunion publique « Parlons ensemble » aura lieu le mercredi 6 novembre à l’hôtel de Ville.
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Il me semble que la démarche « Parlons ensemble » manque d’ambition
Pour « redonner (aux communes) … la capacité d’agir, d’innover, et de répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain » comme l’écrit ce jour Philippe Laurent dans une page « Idées » du journal Le Monde, peut-être faudrait-il trouver une sollicitation plus dynamique.
« Vivons ensemble », « Imaginons ensemble », « Construisons ensemble ».
Je n’irai pas jusqu’à proposer « Décidons ensemble ». Quoique… !