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Conseil municipal au quartier des Blagis

Le 16 octobre, le conseil municipal a quitté la mairie pour se déporter (se décentraliser a-t-on pu entendre) vers le gymnase des Blagis. Et c’est dans une vaste salle complètement recouverte de lattes de bois de quelque quatre centimètres de large sur deux bons centimètres d’épaisseur, avec des buts de hand-ball rabattus et collés sur des murs opposés, des paniers de basket ramenés vers le plafond, qu’ont été dressées nombre de tables pour accueillir les 33 conseillers et leurs invités.

Car il y eut des invités et non des moindres. Le site Facebook de la ville nous les liste: Georges Siffredi, président du département des Hauts-de-Seine; Damien Vanoverschelde, directeur général de Hauts-de-Seine Habitat; Sandrine Auclair, directrice de Sceaux Bourg-la-Reine Habitat; le Commissaire de police de Châtenay-Malabry; Stéphane Ducout, DG adjoint de Vallée Sud-Grand Paris; Bernard Deljarrie, administrateur du CSCB; Séverine Bouisset, directrice des Gémeaux.

C’est dire combien Philippe Laurent et sa majorité s’étaient efforcés de donner le plus large écho à leur politique de développement du quartier. Evidemment, l’opposition (une partie du moins) y vit une opération de com’, ce qui est indéniable (toute information publique est une com’), mais pour en réduire le contenu à une simple… manipulation.

Justement, le contenu, quel fut-il ? La création d’une agence postale communale, la création d’une maison France Services qui fera l’interface avec des organismes comme la CAF, les Impôts, l’Assurance maladie, l’Assurance vieillesse ou Pôle emploi. Ce furent aussi des attentes de la municipalité en direction de l’Etat pour la sécurité, l’accompagnement scolaire, la rénovation énergétique ; du département sur des aspects financiers ; de Hauts-de-Seine Habitat pour la rénovation du centre commercial et du parc de logements, de Sceaux-BLR Habitat pour la rénovation également ; de VSGP pour l’amélioration des transports en commun ; du CSCB pour le développement de son action culturelle et sociale ; des Gémeaux enfin pour son ouverture à de nouveaux publics.

Ainsi s’est dégagé une sorte de réseaux d’acteurs que Philippe Laurent compte mobiliser pour redynamiser le quartier, y améliorer la sécurité et les transports, lui donner une attractivité qui semble lui faire défaut (à moins qu’elle ne soit sous-estimée). Attractivité qu’on comprend comme une articulation entre des rénovations, la présence de services publics, des bus reliant mieux le quartier et le centre, la qualité scolaire et la culture.

Voir

Parmi les oppositions qui se sont manifestées, il en fut de deux natures. La première fut une liste de tout ce qui n’y était pas, une dénonciation nerveuse du manque d’ambition et d’une « mascarade » sans autre but que l’autopromotion de l‘équipe municipale. Sabine Ngo Mahob, élue de la majorité, habitante du quartier, eut alors une une colère courte mais éloquente du si peu de cas fait de la présence de riverains, assistant peut-être pour la première fois à un conseil municipal, peut-être fiers que les élus se rapprochent d’eux. Je comprenais que, pour elle, ce conseil-là n’était pas dans l’entre-soi, il avait un public nouveau, il appelait à un surcroît de pédagogie et d’inspiration.

Une autre opposition se situait dans la proposition. Il y eut l’idée de Christiane Gautier d’un centre de santé pluridisciplinaire, j’y reviendrai plus loin, et celle de Liliane Wietzerbin sur les objectifs (peut-être y en a-t-il eu d’autres, je n’ai pu assister qu’à 2h30 de séance). Pour cette dernière, définir une vision pour le quartier demande, pour être réaliste, de définir un point zéro, un référentiel de la situation existante qui permette de situer l’effort et les buts à atteindre. Elle trouve les mesures proposées ponctuelles et ne constituant pas à proprement parler une vision ; d’autant que le budget associé à la « feuille de route » (l’expression est de Philippe Laurent) n’est pas apparent.

Il faut reconnaître qu’une « vision » n’était pas vraiment perceptible mais, en écoutant Liliane Wietzerbin, une question venait à l’esprit: A quoi devrait donc ressembler une vision du quartier ? A quoi pense-t-elle ? Comment la décrirait-elle ? Le maire avait parlé d’attractivité, de convivialité, de valorisation des talents, ce qui était en effet très général, puis de la liste d’actions qui apparaît donc comme prosaïque, de sorte que la vision serait entre ces deux niveaux. Où précisément ? Commentaires bienvenus de celles et ceux qui ont une vision. Ils seront publiés.

Une vision, c’est une vue « d’en haut ». Elle est nécessaire, elle n’est pas tout. Un quartier est largement l’œuvre de ses habitants. De la façon dont ils l’occupent et s’en préoccupent, dont ils l’espèrent. L’initiative municipale pose cette question-là, au moins en faisant appel à l’implication de tous. Il n’est pas certain que la meilleure voie ait été empruntée pour y parvenir. Les « Parlons ensemble » ont privilégié les requêtes en direction de la municipalité, laquelle, en retour, répond par le plan d’action. On est loin de « l’auto-organisation » des habitants, de la prise en main par eux-mêmes des questions de sociabilité. De ce point de vue, et sans rien retirer aux actions que Chantal Brault et Numa Isnard mènent sur le quartier, les associations, les actions du CSCB, les commerces sont des vecteurs plus puissants que les gestes municipaux. Il faut les deux, mais chacun a sa logique.

Le développement du quartier par les initiatives « d’en bas » passe aussi par un juste périmètre, en l’occurrence une offre de services assurant une certaine autosuffisance. C’est Jean-Philippe Allardi qui a parlé des Blagis comme d’un « lieu de centralité ». On le suit tout à fait ; la géographie est avec lui. Et les « Parlons ensemble » ont largement évoqué la complémentarité entre Fontenay, Bagneux et BLR. De son côté, Jean-Christophe Dessanges l’appelait aussi de ses vœux. Pourquoi, dès lors, ce qui semble une évidence (en est-ce vraiment une ?) ne s’incarne-t-elle pas pour l’instant ? Car on ne voit pas les quatre communes s’associant dans une communication autour des moyens dont elles disposent et que d’ailleurs elles partagent déjà. Ni la fête des Blagis impliquer clairement les autres communes. Le centre de santé, que propose Christiane Gautier, a toutes les raisons d’être pensé en commun. Des obstacles existent vraisemblablement. On aimerait les connaître. Pour espérer les surmonter.

Le dos

Les heures passant, il se confirme que l’engagement municipal (et plus généralement politique) réclame des capacités physiques qui ne sont pas le lot de tous. Le dos a ses raisons que la raison ignore et la conscience sature de débats prolongés. Si les gradins du gymnase remplissent tout à fait leur rôle pendant les 2 fois 30 minutes d’un match de hand (d’autant qu’on se lève au moment des hourras !), ils deviennent hostiles dans la longue durée. La belle lumière qui tombait des fenêtres à battant et au verre dépoli, la paisible horloge numérique du panneau des scores, avaient perdu leur pouvoir antalgique.

Et puis les choses sont claires : une impulsion est donnée, des mesures sont prises et seront accompagnées. On sait bien que maintenant c’est dans le quotidien des habitants, dans leurs rapports au voisinage, que le gros du défi reste à relever.

  1. Dotsabide micheline Dotsabide micheline 25 octobre 2021

    Peu de communication entre les locataires actuels et les anciens
    À la construction de la cité tous les habitants se parlaient étaient souvent amis s’entraînaient. Mais maintenant la cité est est devenue une cité dortoir où on ne connaît plus son voisin
    Les anciens sont souvent trop âgés pour participer aux réunions et ce sont eux qui ont fait l’âme de leur cité, eux qui l’ont aimée et l’aiment encore et ne s’en désintéressent pas .
    Plus de petits commerces alimentaires, plus de bureau de poste bientôt plus de banque
    Sceaux centre est trop éloigné.
    Pensez à eux. Merci

  2. David AUER David AUER 25 octobre 2021

    Quelques idées proposées en vrac…

    Une circulation inter-quartiers facilitée (piste cyclable protégée, transports « gratuit » depuis et vers les autres quartiers)
    Une bourse aux projets (spécifique au quartier des Blagis) ambitieuse
    Une antenne et une présence policière (municipale ou nationale) sur place
    Un conseil de quartier animé par ses habitants (dont les membres du CM qui y résident si cela est souhaité) avec représentants des commerçants, des riverains, des membres associatifs, des travailleurs…
    Achats de locaux commerciaux par la ville et location à « bas prix », avec sélection du type de commerce à implanter
    Des animations répondant aux souhaits des résidents (rencontres sportives, culturelles, conviviales, festives…)
    La création d’animations attractives pour les scéens de tous les quartiers aux Blagis : jeu de piste, géocaching, parcours à la découverte des lieux remarquables des Blagis, séances de cinéma en plein air, galette géante avec la participation des boulangeries scéennes, chasse aux œufs pour les enfants, patinoire artificielle pendant les fêtes de fin d’année sur la place…)

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