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Naissances en baisse

Avec la récente déclaration présidentielle, il n’a échappé à personne que l’année 2023 a connu une baisse inhabituelle des naissances en France. Estimées à 678.000, elles sont en baisse de 6,6% par rapport à l’an dernier et de 15,5% par rapport au dernier pic de 2010. Une baisse qui, si elle durait, entraînerait d’abord des conséquences sur le nombre d’élèves de l’Éducation nationale. Avant d’affecter plus tard le nombre d’actifs et le besoin en logements.

Naissances en France

Le nombre de naissances en France a donc été inférieur à 700.000 pour la première fois depuis la guerre. Depuis 1945, on peut observer deux périodes : entre 1945 et 1974, les naissances annuelles se situent entre 800 et 900.000. A partir de 1975, elles fluctuent entre 700 et 800.000. L’année 2023 pourrait donc marquer le début d’une nouvelle période où les naissances annuelles seraient inférieures à 700.000.

Une baisse durable ?

La courbe ci-dessus montre que le nombre de naissances peut connaître des variations apparemment erratiques. Les naissances de 2023 sont-elles un de ces « errements » ou annoncent-elles le début d’une baisse durable et forte ? S’il est impossible de le dire, on peut malgré tout donner deux éclairages à propos du nombre de femmes en âge d’enfanter et de l’évolution de l’âge des mères à la naissance.

La baisse des naissances depuis 2010 correspond à une baisse du taux de fécondité dit conjoncturel.

Pourquoi conjoncturel ? Parce qu’il mesure ce qui se passe une année donnée et n’est pas forcément représentatif de la descendance finale des femmes.

En France, le taux de fécondité conjoncturel était supérieur à 2,8 entre 1945 et 1970. Dans les années 70, il chute brusquement pour passer durablement en dessous de 2. Une petite exception : entre 2005 et 2015, il remonte autour de 2, avec un maximum de 2,02 en 2010.

L’Insee calcule aussi la descendance finale des femmes nées une année donnée (=une cohorte). On ne peut bien sûr calculer définitivement cet indice que quand la cohorte a atteint l’âge de 50 ans. On connaît donc aujourd’hui la descendance finale des femmes nées jusqu’en 1973.

La comparaison entre les deux courbes donne un résultat surprenant : l’écart des descendances finales est durablement plus faible que l’écart des fécondités conjoncturelles. Les femmes qui ont eu des enfants entre 1945 et 1970 ont au plus une descendance de 2,65 enfants. Et pourtant, l’indicateur de fécondité a été supérieur à ce chiffre pendant cette période.

Plus fort peut-être : depuis 1975, depuis près de 50 ans donc, le taux de fécondité est resté en dessous de 2. Et pourtant les femmes qui ont eu des enfants pendant cette période ont une descendance finale d’au moins deux enfants !

Il y a évidemment une explication à ces phénomènes : l’évolution de l’âge moyen de la mère à l’accouchement. A descendance finale égale, quand l’âge moyen diminue, le taux de fécondité conjoncturel augmente (les naissances ont été anticipées). Ce taux diminue au contraire quand l’âge moyen d’accouchement augmente(les naissances sont reportées). Ce qu’on constate depuis 50 ans.

La chute des naissances en 2023 correspond-elle à une accélération de l’accroissement de l’âge à l’accouchement ? Il est trop tôt pour le savoir. On sait cependant que la baisse concerne les femmes de 30 à 40 ans et pas celles de plus de 40 ans, ce qui correspond bien à l’idée d’un report des naissances.

Impact des faibles naissances dans les années 90

Le nombre de naissances est le produit du nombre de femmes en âge d’enfanter et du taux de fécondité. La baisse des naissances constatée depuis 2010 est le résultat de la baisse des deux facteurs. Si l’on regarde la courbe des naissances (voir premier graphique de l’article), on observe un point bas en 1993 et 1994 : les cohortes les moins nombreuses sont celles de femmes qui ont aujourd’hui 29 ou 30 ans, l’âge où la fécondité féminine est la plus forte en France. A noter que le nombre de naissances n’a vraiment commencé à remonter qu’en 2000. Ce qui signifie que le creux actuel pourrait bien continuer encore une dizaine d’années.

Évolution de société ?

Mais tous ces chiffres n’expliquent pas pourquoi les femmes font leurs enfants plus tard ou en veulent un peu moins que leurs mères ou leurs grands-mères. Après l’annonce de la baisse des naissances en 2023, de nombreuses explications ont été mises en avant dans les médias. En vrac, l’inflation, les allocations familiales, le réchauffement climatique, la crainte de l’avenir… tandis qu’une culture du pessimisme dominerait en Europe

Certains ont rappelé au contraire que les premiers signes du baby-boom apparaissent dès 1943, une période pourtant pas particulièrement réjouissante ! 

Naissances autour de la ligne de Sceaux

Si toutes ces explications ont leur fondement, elles ne disent pas tout. Les évolutions de la natalité n’affectent pas tous les coins de France de la même manière. Les écarts peuvent même être très importants, comme le montre la carte ci-dessous :

Le département des Hauts de Seine avait un taux de natalité inférieur à la moyenne française entre 1968 et 1975 (1,61% contre 1,69%). La tendance s’est inversée ensuite, au point que la différence est aujourd’hui importante : 1,46% contre 1,16% entre 2014 et 2020. Mais la baisse a été comparable dans le 92 et en France entre 2009 et2014 puis entre 2014 et 2020.

Autour de la ligne de Sceaux, on observe depuis 2014 jusqu’en 2022 une légère baisse des naissances à Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux. La baisse est plus forte à Fontenay-aux-Roses : -25 % en 8 ans. Les données pour 2023 ne sont pas disponibles.

Conséquences pour l’Éducation Nationale

De 2000 à 2015, les naissances annuelles se sont toujours situées au-dessus de 750 .00, avec un pic à 802.000 en 2010. Les élèves nés en 2010 sont actuellement en 4e. Ce qui signifie que les effectifs de l’école primaire sont en baisse alors que les effectifs du lycée sont en hausse.

Des baisses et hausses réelles mais limitées. Le pic de 2010 n’était plus élevé que de 3% par rapport à 2005, et la valeur en 2014 inférieure à 2010 du même pourcentage.

Les évolutions d’aujourd’hui sont nettement plus marquées : le nombre de naissances de 2023 est inférieur de 15,5% à celui de 2010. De 2014 à 2019, la baisse a été de 67 000, soit plus de 8%. Une baisse qui commence à toucher les premières classes de l’école élémentaire.  La nouvelle baisse actuelle affectera l’école maternelle dans trois ans.

Exemple : en 2023/2024, il existe 61 classes d’enseignement primaire dans l’ensemble des écoles publiques et privées de Sceaux. Une baisse de 6,6 % du nombre d’enfants en âge d’être scolarisés à l’école élémentaire (le pourcentage de baisse observé dans les naissances entre 2023 et 2022), ce sont 4 classes de moins à Sceaux.

Impacts sur la construction

Le besoin en nombre de logements dépend directement du nombre de ménages. Entre 1968 et 2020, la population française augmente de 32%. Mais la taille des ménages passe de 3,08 à 2,17. Le résultat : le nombre de ménages (et donc le besoin de logements) a augmenté de 87% !

A court terme, une naissance n’a pas d’impact sur le nombre de ménages ni sur le besoin en nombre de logements. En revanche il augmente la demande de logements plus grands.

A l’inverse, un décès peut diminuer le nombre de ménages ou la taille des ménages.

Dit autrement, concernant les besoins en logements, c’est plus le nombre de décès (en baisse de 44.000 en 2023) que le nombre de naissances qu’il faut observer. Mais bien sûr, les principaux facteurs qui influent sur le besoin en nombre de logements, ce sont les décohabitations (les jeunes qui quittent leurs parents) et les divorces d’une part, les mises en couple d’autre part!

Une baisse à confirmer…ou infirmer

Les éléments démographiques sur la population en âge d’enfanter tendent à anticiper une poursuite d’un faible nombre de naissances, pendant au moins quelques années. Avec une poursuite de la baisse de 2023, une stabilisation, voire une légère progression, seul l’avenir le dira.

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 6 février 2024

    « …Pour donner un chiffre (forcément arbitraire), il ne me semble pas souhaitable de descendre en dessous de 1,5 enfants par femme ».

    Pourquoi ?

    • Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 7 février 2024

      « …Pour donner un chiffre (forcément arbitraire), il ne me semble pas souhaitable de descendre en dessous de 1,5 enfants par femme ».
      Pourquoi ?
      C’est expliqué plus haut : « je pense aussi qu’il est plus facile de gérer une croissance ou une décroissance faible de la population qu’une croissance ou une décroissance forte. »
      Une très faible natalité, c’est à terme (assez long évidemment) un taux de personnes âgées très important. Une situation qu’on n’a jamais connue jusque là, mais dont on peut penser qu »elle poser des problèmes inconnus aujourd’hui
      Mais donnons un exemple, celui de la Corée du sud, qui a vu ces dernières années sa fécondité descendre en dessous de 0,8 enfants par femme
      Imaginons qu’on continue ainsi pendant 2 générations
      Des jeunes vont se retrouver seuls descendants de 2 parents, 4 grands parents et 8 arrières grands parents (on commence à voir ces situations en Chine ou en Italie). De quoi être bien gâté pourri pendant son enfance, mais aussi avoir plus tard une forte charge vis-à-vis de ses ascendants. Au point de ne pas avoir trop envie de financer en plus les vieux sans descendance. On imagine les tensions sociales générées
      Au-delà de la situation individuelle, les nations Unies classe les pays en fonction de la part des 65 ans et plus dans la population. Au niveau mondial, les 65 ans et + représentaient 6% de la population en 1990, 8% vers 2012, 10% vers 2024. Le scénario central de projection les voit à 20 % en 2070 et 24% en 2100.
      L’Europe est déjà à 20% de 65 ans et +. Les 30% devraient être atteints vers 2055. Il n’augmenterait que faiblement ensuite, parce que l’hypothèse est que les taux de fécondité nettement inférieurs à 2 remontent progressivement dans les décennies prochaines, ce qui me parait une hypothèse discutable.
      En Italie, les 65 ans et + comptent déjà pour 24% de la population et les 30% sont prévus pour 2032 environ. Le Japon est déjà à 30 %. A terme, le taux pourrait se stabiliser à moins de 40%, mais parce qu’on prévoit une légère reprise de la fécondité. La part des 65 ans et + devrait passer de 15% aujourd’hui à 25% en moins de 15 ans.
      Comme dit précédemment, le scénario central prévoit de fait une convergence des taux de fertilité dans le monde, avec une baisse dans les pays où elle est forte et une remontée là où elle est inférieure à 1,5. Rien n’est moins sûr. Lees hypothèses avec des taux restant bas aboutissent à des taux de 65 ans et + de l’ordre de 60% . Des pays devenus de gigantesques Ehpad (j’exagère, mais pas tant que cela). En Corée du sud, on pourrait monter à 40% de 80 ans et +
      Il faut noter aussi l’impact sur la population mondiale. Le scénario central voit la population de la Chine passer des 1,4 milliards actuels à moins de 800 millions en 2100. Avec une fourchette entre 1 200 et moins de 500 millions en 2100.
      Le scénario central voit la population de l’Afrique passer des 1,4 milliards actuels à 3, 800 milliards en 2100. Avec une fourchette entre 2,5 et 5,5 milliards. Dit autrement, ce qui se passe dans les pays à forte fécondité est plus important que ce qui se passe dans les pays à faible fécondité.
      Une illustration : la population de la Corée du sud a commencé à baisser : il y a plus de décès que de naissances. Mais il faudra plus de 20 ans pour que la population baisse de 10% (la baisse s’accélère ensuite).Au Nigeria, les fourchettes de fécondité dans 20 ans sont entre 2 et 5 enfants par femme, avec évidemment des conséquences très différentes sur la population : entre 300 et 450 millions d’habitants en 2050, entre 300 et 750 millions en 2070, entre 250 et 1300 millions en 2100. Dit autrement, les conséquences sur le total sont beaucoup plus rapides.
      https://population.un.org/wpp/Graphs/Probabilistic/POP/TOT/566
      Il semblerait que la fécondité africaine(et généralement de tous les pays du monde) diminue actuellement plus vite que ce qui est prévu dans le scénario central. C’est cela qui va compter pour la population mondiale dans 20, 50 ou 80 ans.

      https://population.un.org/wpp/Graphs/Probabilistic/PopPerc/65plus/900

  2. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 5 février 2024

    Le taux de fécondité en France :
    En 2019, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’établit à 1,87 enfant par femme. (Source Internet)

    Gérard écrit : « Mais il s’agit aussi d’une réalité physique puisqu’elle correspond au nombre d’enfants par femme. » !!!
    Un peu vite dit.
    « 1,87 enfant par femme » n’est pas une réalité physique, même si c’est une réalité mathématique.

    Je ne veux pas rentrer ici dans une discussion qui peut très vite devenir délicate déjà sur le seul plan de la définition des grandeurs et indicateurs que l’on cherche à établir.
    https://www.insee.fr/fr/outil-interactif/5367857/tableau/20_DEM/22_NAI
    Il est par contre important, me semble-t-il, de dire quel est l’objectif que l’on poursuit en publiant ce type d’analyse.

    Dans ce que j’ai compris du propos de Gérard, c’est qu’il développe une présentation orientée en faveur de la natalité, comme si cela allait de soi. C’est la position générale affichée dans les médias.

    Or, dans les temps que nous vivons, la question démographique qui se pose partout dans le monde est : faut-il continuer à accroître le nombre d’êtres humains sur notre planète ? J’admets bien volontiers que cette question n’oblige pas à des décisions immédiates. La planète, d’après les experts et leurs projections, peut accueillir et nourrir jusqu’à 12 milliards d’individus, ce qui nous amène vraisemblablement au début du siècle prochain. Entretemps il n’est pas impossible du tout que nous ayons à traiter dès maintenant des problèmes de surpopulation, en particulier dans les mégapoles ou dans les pays aux ressources vitales limitées (eau, terres arables, ressources vivrières naturelles).

    Comme « gouverner c’est prévoir », je pense utile de mettre ce problème sur la table sans attendre, et de ne pas le repousser… à plus tard.
    Le réarment démographique ne me paraît être le moyen le mieux adapté pour tenter cette ouverture.

    • Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 6 février 2024

      « Il est important de dire quel est l’objectif que l’on poursuit en publiant ce type d’analyse. Dans ce que j’ai compris du propos de Gérard, c’est qu’il développe une présentation orientée en faveur de la natalité, comme si cela allait de soi. C’est la position générale affichée dans les médias. »

      J’ai relu le texte en cherchant ce qui permettait d’évaluer cet article comme « orienté en faveur de la natalité ». Je n’ai rien trouvé, mais j’ai peut-être un biais ?
      A moins que le seul fait de parler du sujet soit en soi une preuve de cette orientation ? Il me semble que j’aurais de même écrit un article s’il y avait une soudaine augmentation des naissances. Et que la situation était présente dans les médias.
      Je reconnais que la démographie est un sujet qui m’a toujours intéressé, probablement parce que ce sont avant tout des chiffres.
      J’ai grandi dans un monde où on s’inquiétait de « la bombe P », tout en se réjouissant de l’augmentation de la population française (après des décennies de baisse du nombre de naissances, au moins entre les 2 guerres). Belle schizophrénie.
      Aujourd’hui l’inquiétude d’une augmentation de la population mondiale persiste, pour des raisons qui ne sont pas très différentes de celles des années 60. La Gazette a publié un article que j’ai écrit sur le sujet il y a un peu plus d’un an. https://sceaux-lagazette.fr/index.php/2022/10/12/la-population-mondiale-augmente-encore/
      Je citais aussi dans les commentaires cet article de Gilles Pison (INED), probablement beaucoup plus clair https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/huit-milliards-d-humains-aujourdhui-combien-demain/
      Au-delà des constats que mes articles essaient de faire, quel est mon opinion ?
      1 : oui, les différents problèmes auxquels l’humanité fait face aujourd’hui seront plus facilement traités avec une réduction de la population mondiale. En n’oubliant pas que les évolutions en volume de la population sont des phénomènes lents sur des décennies.
      2 de la même manière que les questions de baisse de GES ne se jouent plus vraiment en Europe (7% des émissions mondiales et une part en baisse assez rapide), la question de l’évolution mondiale de la population ne se joue pas en Europe. La fécondité est déjà basse en Europe : dans l’UE, l’indicateur conjoncturel se situe à environ 1,5. Aucune pays européen n’atteint 2. En 2022, il y a eu 3,8 millions de naissances et 5,1 millions de décès. Si la population augmente encore c’est uniquement du fait de l’immigration.
      3 Comme on peut le voir dans l’article de Gilles Pison, le scénario moyen à l’échelle mondiale est celui d’une augmentation de la population mondiale jusque vers 10 milliards d’humain puis une baisse à la fin du 21ème siècle. J’ai quelques raisons de penser qu’on sera plutôt dans une réalité comprise entre le scénario moyen et le scénario bas, qu’on n’atteindra pas les 10 milliards. C’est pourquoi je regarde attentivement ce qui se passe en Chine, en Inde ou au Nigeria.
      4 je pense aussi qu’il est plus facile de gérer une croissance ou une décroissance faible de la population qu’une croissance ou une décroissance forte. La situation de l’Italie ou de l’Espagne, celles de la Corée du Sud ou du Japon, des taux de fécondité autour de 1 ne me semblent pas souhaitables pour la France. Imaginons une société où les 0-20 ans sont 4 fois moins nombreux que les 60-80 ans ! Pour donner un chiffre (forcément arbitraire), il ne me semble pas souhaitable de descendre en dessous de 1,5 enfants par femme

  3. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 3 février 2024

    Il est écrit : « …Le nombre de naissances est le produit du nombre de femmes en âge d’enfanter et du taux de fécondité… ».
    Cette manière de présenter les choses et le discours qui en découle me paraissent inappropriés.
    En effet si l’on peut compter objectivement le nombre de naissances comme le nombre de femmes en âge d’enfanter, on ne peut pas décider arbitrairement du taux de fécondité.
    Celui-ci est une grandeur calculée à partir des deux autres.
    Il est incorrect de faire une prévision démographique en fonction d’un taux de fécondité observé dans le passé. C’est bien tentant, mais ce n’est pas sérieux.

    • Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 3 février 2024

      Je ne sais pas si c’est sérieux, mais c’est efficace.
      Je m’explique. Oui, le taux de fécondité est le résultat d’un calcul. Mais il s’agit aussi d’une réalité physique puisqu’elle correspond au nombre d’enfants par femme.
      Du moins, si on dit « taux de fécondité » sans préciser si on parle de taux conjoncturel(calcul) ou descendance finale (réalité physique)
      En ce qui concerne les prévisions, je n’en connais aucune qui parte de l’idée que les taux de fécondité conjoncturels sont stables. Sachant de toutes manières que dans ce domaine, on pratique généralement la méthode des scénarios, avec donc des fourchettes d’évolution
      Dans un pays comme la Chine, la forte baisse actuelle s’explique par une chute du nombre de jeunes femmes ET une baisse du taux de fécondité. A contrario, en Afrique, la forte hausse attendue du nombre de femmes en âge de féconder dans les prochaines lustres ne devrait pas être compensée par la baisse du taux de fécondité avant quelques décennies. Du moins dans la plupart des scénarios.
      Je veux bien ne pas utiliser le taux de fécondité, mais alors comment faire des prévisions?

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