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Arbres fruitiers en ville ?

NOTES DE LECTURE Qui ne s’est pas demandé pourquoi on ne plante pas plus d’arbres fruitiers dans les villes. On parle ici de l’espace public, pas des jardins privés où chacun plante ce qu’il veut. La dimension ornementale et bénéfique des arbres qui se savoure depuis des siècles est dépassée aujourd’hui par leur importance environnementale. Les arbres ne structurent plus seulement les paysages urbains, ils sont devenus une composante des écosystèmes. Mais on n’observe pas que les pruniers, les pommiers, les poiriers soient à l’honneur.

Quand on parle autour de soi, quand on lit ce qui s’écrit, la plantation d’arbres fruitiers semble une idée qui gagne en popularité. Différentes raisons sont avancées.

Apologie

Dans certaines zones urbaines, l’accès à des produits frais est limité. Y planter des arbres fruitiers permettrait de fournir une source de fruits frais aux résidents. La production de fruits locaux et sains favoriserait une alimentation locale et réduirait les émissions de gaz à effet de serre liées au transport des aliments. Certains y voient aussi un moyen de renforcer les liens sociaux dans les quartiers (en supposant que le partage des fruits ne mène pas à des jalousies et autres rivalités entre résidants).

Un autre bénéfice cité fréquemment est l’action contre les îlots de chaleur. Dans les villes sont les températures sont plus élevées qu’à la campagne. Plus de végétation, y compris des arbres fruitiers, peut aider à atténuer cet effet et à rendre les quartiers plus agréables et plus frais.

Citons l’amélioration de la qualité de l’air, même si ce n’est pas spécifique aux arbres fruitiers. Tous les arbres absorbent le dioxyde de carbone et produisent de l’oxygène, contribuant ainsi à améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. On pourrait ajouter l’avantage pour l’odorat des subtilités parfumées et sucrées, des arômes épicés ou terreux.

On peut lire que réintégrer les arbres fruitiers au cœur des villes pourrait remplir des objectifs éducatifs et nutritifs. Par exemple, le châtaignier produit autant de farine que le blé à surface équivalente, ce qui peut être enseigné aux jeunes générations.

En somme, planter des arbres fruitiers dans les villes de France est une démarche bénéfique à la fois pour l’environnement, la santé et le bien-être des habitants.

Dépréciation

Il va de soi qu’en lisant plus avant sur internet, on trouve pour la chose des inconvénients possibles.

Le premier et peut-être pas le moindre est le problème de l’entretien. Les arbres fruitiers nécessitent de façon régulière taille, arrosage, protection contre les parasites. Cela ajouterait à la charge habituelle des services municipaux avec le surcoût qui va avec. D’autant que les arbres fruitiers produisent des fruits qui tombent naturellement lorsqu’ils sont mûrs. Cela peut créer des problèmes de salissures sur les trottoirs, les routes et les espaces publics. Aucun doute que des riverains trouveraient à s’en plaindre.

Charge d’entretien encore. Les fruits peuvent être contaminés par des polluants atmosphériques ou des pesticides, ce qui pourrait représenter un risque pour la santé des personnes qui les consomment. En plus de l’importance du choix des variétés adaptées à l’environnement urbain, la surveillance des fruits serait essentielle.

Il semble qu’en attirant oiseaux ou insectes, les arbres fruitiers peuvent entraîner des conflits avec les habitants si les animaux endommagent les fruits ou les arbres et les bâtiments environnants.

Enfin, il y a loin de la coupe aux lèvres. Les arbres fruitiers mettent plusieurs années avant de produire des fruits et certains arbres ne donneront jamais ou les fruits ne seront pas beaux. On imagine les critiques que provoquerait l’initiative.

De ce petit jeu de balance entre les plus et les moins, on ne tirera pas de conclusions. Les vergers urbains semblent encore à l’état d’hypothèse. Les optimistes verront un accès à des fruits frais et locaux, les pessimistes une source de charge et de conflit. Le doute est permis. Se dissipera-t-il ?

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 12 avril 2024

    Un inconvénient qui n’a pas été cité est le risque présenté pour l’intégrité des plus jeunes. Grimper dans les arbres a toujours été très tentant pour beaucoup. Alors si, en plus, on y propose la récompense de se régaler d’un fruit pas forcément mûr, il faut y réfléchir à deux fois. Les mauvaises chutes sont à craindre et la responsabilité des Maires engagée.

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