Qu’on se le dise ! Vient d’ouvrir au cœur des Blagis, 10 rue du Docteur Roux, à Sceaux un espace pour geeks, artisans, curieux, technophiles, pour les jeunes, les encore jeunes, les toujours jeunes. Voilà un local flambant neuf et tout équipé d’ordinateurs, d’outils de fabrication numérique qui peuvent travailler avec une variété de matériaux. On peut y produire des choses uniques, l’imagination est la seule limite. Ce n’est pas tout. Un studio vidéo ouvre les portes de la photo de haute qualité, du CV hors norme, de la réalisation de clips et pourquoi pas de podcasts.
Tout est possible … ou presque
Ce samedi 28 septembre, Philippe Laurent, maire de Sceaux, Dominique Bailly, de la Métropole Grand Paris, Florence Presson l’élue en charge des Transitions, inauguraient ce haut lieu de la technoscience. David Ayad en est l’animateur (intrépide). Fort de ses nombreuses années de graphic designer, il compte bien en faire un lieu de découverte, d’initiation ouvert à celles et ceux qui veulent s’approprier des techniques encore réservées aux mieux lotis. De beaux moyens sont là.
Une imprimante 3D permet de fabriquer des objets techniques (des composants pour le Repair Café, des pièces de manquantes de jeux de société,…) mais aussi décoratifs (des bijoux, des porte-clés, des personnages…).
Le traceur (plotter) de découpe travaille « des matières adhésives [ …] pour le marquage textile ou le vinyle pour toutes les surfaces extérieures (vitres, voitures… ) ». De quoi faire de la signalétique pro ou du flocage pour le T-shirt de vos rêves (suivez mon regard vers la Manufacture).
La graveuse laser permet d’attaquer du bois, du flexiglas, en fait toutes sortes de matières, de la feuille d’arbre au carton en passant par des assiettes… Tandis que le scanner 3D permet de modéliser sur ordinateur un objet réel. On peut alors retravailler le modèle avec un logiciel de dessin et l’envoyer sur l’imprimante 3D.
Une thermoformeuse fabrique des moules en négatifs pour des petites séries ou des prototypages d’idées.
La vidéo, installée dans une pièce isolée de la pièce principale, est associée à un PC de montage qui offre maintes fonctions de postproduction, étalonnage des couleurs, fusion de sources d’images, montage audio…
Dynamiser les Blagis
Tout ce matériel de premier plan rassemblé dans un quartier populaire veut ouvrir des pistes vers de nouveaux métiers (qui connaît tout ce que le numérique offre de possibilités d’emploi ?). Développer aussi le goût du projet et de l’autonomie. Jusqu’à peut-être lancer une activité (vœu cher à Florence Presson).
Aussi, en saluant la naissance du Fab Lab numérique des Blagis, le maire de Sceaux remercie les financeurs : la Métropole pour l’essentiel, le Département, la Région et même l’Etat. Aux financements se sont ajoutés les savoir-faire des agents de la ville (le menuisier qui a réalisé tout le mobilier est tout particulièrement applaudi -c’est du beau-), de Gauthier Grégoire, d’Isabelle Brison, chargée de mission Transitions Economie Circulaire et Solidaire qui a agi de concert avec Florence Presson.
L’idée est que le Fablab contribue à la dynamisation des Blagis. Qu’il trouve des synergies avec la Manufacture située dans le centre-ville, l’autre Fab Lab, le textile. La conception numérique et la confection de vêtements, on imagine volontiers des affinités.
Dominique Bailly, président de la commission numérique et Innovation, recherche et développement de la Métropole Grand Paris, portait en plus de sa parole, celles de Patrick Ollier président de la Métropole et de Geoffroy Boulard, vice-président délégué à la communication et à l’innovation numérique. La Métropole appelle à projets d’innovation dans la ville. Elle s’appuie sur des experts pour en apprécier la qualité et sélectionner ceux qu’elle soutiendra financièrement. Les critères d’appréciation sont relativement immédiats : des lieux conviviaux, des enjeux forts de cohésion ; la place de l’expérimentation ; l’ouverture vers l’entreprise.
Aujourd’hui, la commission numérique a accompagné 180 projets destinés à 79 collectivités locales et territoriales.
Un lieu d’une conception concertée
Deux étudiants de l’IUT de Sceaux, Hugo et Amine, ont pris la parole pour évoquer l’action de leurs groupes au sein de projets tutorés. Ils ont participé au projet dans sa phase de définition des besoins et des objectifs. Les étudiants ont visité des fab labs existants. Ils ont rencontré des responsables du CSCB, de la Rotonde, des écoles, ils ont suivi les comités consultatifs de la Transition (CCT), encadrés par Isabelle Brison et Florence Presson.
Sur le site du FabLab, on apprend que « la Ville a sollicité le Curious lab’, laboratoire d’idées innovantes et de réflexion collective du Département des Hauts-de-Seine pour contribuer à la préfiguration de La Fabrique des Blagis. Douze étudiants de l’IUT de Sceaux ont planché sur le futur FABLAB numérique de la Ville, avec le concours des citoyens scéens membres du comité consultatif des transitions. »
Déjà à l’œuvre
En fait, l’inauguration honorait plutôt un baptême qu’une naissance, car celle-ci a eu en avril. Le fab lab fonctionne donc depuis six mois pour roder ses pratiques. Sans publicité et par le seul bouche-à-oreille, le fab lab a compté 516 visites, 232 inscriptions au club, 53 initiations. Il faut dire qu’il y a du biscuit.
Ouvert du mardi au samedi après-midi, sur réservation. Pour s’inscrire, en savoir plus, tout est là.
La plateforme
- Initiation aux applis de conception : Inscape pour la 2D; Blender ou Thinkercad pour la 3D.
- Initiation aux applications d’interfaces aux machines : Imprimante 3D, Plotter de découpe, Graveuse laser, Scanner 3D, thermoformeuse.
- Usage des machines. (Chacun n’apporte que ses consommables).
- Côté vidéo : 2 caméras Ipad pro, un fond vert, éclairage 4 spots déplaçables sur 4 rails accrochés au plafond. PC de montage avec Da Vinci Resolve.