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Réchauffement climatique et émissions locales

Un article précédent a montré qu’au niveau mondial la croissance rapide des émissions de gaz à effet de serre a laissé la place en 15 ans à une croissance beaucoup plus lente. En France comme en Europe, c’est une nette baisse que l’on observe. Le présent article fait le point de l’évolution locale des émissions.

Méthodologie

Le site du ROSE se présente comme l’observatoire francilien de l’énergie et des gaz à effet de serre. On y trouve de nombreuses informations, détaillées par communes. La Gazette a publié en 2022 une analyse des émissions en 2019 sur 7 villes : Antony, Bagneux, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson et Sceaux. Le présent article examine les évolutions dans le temps des émissions. ROSE affiche des données pour les années 2005, 2010, 2012, 2015 et 2019. L’année 2012, trop proche de l’année 2010 n’a pas été prise en compte ici. L’essentiel porte sur l’évolution entre les deux années extrêmes 2005 et 2019.

Dernière précision : il est question ici des émissions locales, ce qu’on appelle les scopes 1 et 2 et non l’empreinte carbone. Par exemple, cela reprend les émissions liées à l’utilisation de la voiture dans une ville donnée, qu’elle soit conduite par un habitant de la ville ou un itinérant, mais pas les émissions liées à l’utilisation d’un véhicule par un habitant de la ville ailleurs que dans la ville. Conséquence : les émissions liées au transport routier à Châtenay-Malabry sont importantes car l’A86 y passe.

Résultats locaux

De 2005 à 2019, la baisse des émissions est de 23% en Ile-de-France, 25% sur la métropole du Grand Paris, 26% dans les Hauts-de-Seine, 23% sur le territoire de VSGP.

Localement, la baisse a été de 24% à Bourg-la-Reine, 20% à Châtenay-Malabry, 23% à Fontenay-aux-Roses et de 27% à Sceaux. Une baisse qui s’est faite malgré l’augmentation de la population. Entre 2009 et 2020, la population a augmenté de 8,7% à Bourg-la-Reine, de 6% à Châtenay-Malabry, de 5% à Fontenay-aux-Roses et à Sceaux.

Origines de la baisse

Au niveau de VSGP, la baisse de 23% est le résultat d’une baisse de 12,7% de l’énergie consommée et du remplacement d’énergies fossiles par de l’électricité.

La consommation résidentielle par logement a baissé de 25,5%. On ne connaît pas la part des efforts d’isolation et d’un changement de comportement consommateur, mais il est probable que les premiers aient le plus fort impact.

En revanche, la consommation par emploi a augmenté de 11% dans le tertiaire.

La consommation de charbon et de produits pétroliers a baissé de 42,4 %, celle de gaz naturel de 8,6%, celle d’électricité de 2,7%. Pas de surprise : remplacer une chaudière au fuel par du chauffage électrique diminue fortement les émissions de GES.

La figure ci-dessous montre les consommations par usage et par énergie en 2018 pour l’ensemble de l’Ile-de-France. Si l’électricité vient en tête des usages « autres » (dont cuisson, éclairage et appareils divers), c’est le gaz qui est de loin la source principale pour le chauffage. Malgré leurs fortes baisses (31% pour l’Ile-de-France), les produits pétroliers et le charbon comptent encore pour 10 % de la consommation pour le chauffage.

Par secteur

Sur l’ensemble des 4 villes de Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses et Sceaux, la baisse de consommation est marquée dans le secteur résidentiel : 30% entre 2005 et 2019.

Dans les transports routiers, la baisse est un peu plus faible, de 22 %.

Les émissions du tertiaire augmentent de 14% entre 2005 et 2010, avant de baisser elles aussi. En 2019, elles sont inférieures de 9% à leur niveau de 2005.

Et demain ?

Il y a trois leviers pour réduire les émissions de GES. Le premier est l’efficacité énergétique, permettant d’arriver au même résultat avec moins d’énergie. Augmenter l’isolation de son logement, c’est améliorer la performance énergétique de la fonction chauffage.

Le second est la substitution qui consiste à remplacer une énergie très carbonée par une autre qui l’est beaucoup moins.

Ce sont essentiellement ces deux leviers qui ont permis la baisse notée aussi bien sur le territoire VSGP qu’en Ile-de-France.

Le troisième levier, celui de la sobriété a été assez actif en 2022/2023. Des baisses sensibles de consommation d’énergie ont été observées à cause du prix du pétrole. Très concrètement, une partie notable de la population a baissé la température de chauffage de son logement.

Dans un prochain article, nous examinerons ce qui peut être envisagé dans les prochaines années.

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