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Les dimensions d’un Plan piéton

Pour 60 millions de piétons (60MP), si les efforts de développement des mobilités actives encouragent (à bon droit) le vélo, ils négligent trop souvent la marche à pied. En la matière, l’association y voit la grande oubliée. C’est pourquoi elle a conçu des plans piétons qu’elle soumet aux élus pour à la fois défendre un certain nombre de principes et pour collecter les bonnes pratiques qu’ils peuvent appliquer.

Les plans piétons de 60MP sont déclinés selon l’échelon du territoire visé : national, régional, départemental, municipal ; ils sont accessibles en ligne. Le quatrième est celui qui nous concerne le plus directement. Au lieu d’en reprendre les 40 propositions qui couvrent un ensemble générique de besoins, un petit extrait appliqué à la situation de Sceaux traduira mieux l’esprit de la démarche.

Ce qui suit ne préjuge pas de ce qui existe déjà ou qui est planifié et dont nous rendrons compte ultérieurement. Les propositions de 60MP reprises sont celles qui nous semblent adaptées à la réalité municipale. Le lien vers l’original donné plus haut permet de suivre les interprétations qui en ont été faites. Le plan en 6 axes de 60MP est repris avec les mêmes intitulés.

1- Pour une stratégie de valorisation de la marche comme une mobilité prioritaire

A Sceaux, la marche est déjà fortement développée avec la rue piétonne et les diverses zones vertes. Son extension suppose donc d’identifier des parcours d’intérêt. Les priorités pourraient relever de la volonté de mieux relier les quartiers, de traiter des antécédents d’accidentalité, d’accroître l’attrait touristique. Ou toute autre raison à définir.

60MP recommande un plan annuel « piéton » programmant et budgétisant les projets d’aménagement. Un suivi de l’exécution de ce plan marche serait un instrument essentiel que l’élu en charge des mobilités devrait piloter.

La continuité et la qualité des cheminements piétons, de même que leur contrôle dans l’attribution des permis de construire, devraient être intégrés dans le PLU.

La mise à jour du plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espaces publics (PAVE) est considérée comme importante. Elle permet de tenir compte de l’intrusion des nouvelles mobilités (trottinettes électriques et autres EDPM), avec confirmation de leur interdiction de circuler et de stationner sur les trottoirs.

2- La valorisation de la marche à pied dans la ville

Une signalétique piétonne (distance-temps de parcours) pour rejoindre les pôles d’attractivité : gare, écoles, commerces et zones commerciales, équipements municipaux est en cours de réalisation. Elle devrait être étendue. Le concours des habitants et des associations agissant sur ce thème est une précieuse source de propositions.

La réalisation de bancs ou d’assises à intervalle régulier est à la fois utile au repos des personnes âgées et à l’invitation à la marche. D’une façon plus générale, la valorisation de la marche devrait être par des équipements et aménagements qui rendent les trajets attrayants.

La sensibilisation à la pratique de la marche et à ses bienfaits dans les écoles et les lycées est à entreprendre. Elle peut prendre naturellement place parmi les initiatives qui existent sur la ville et qui traitent des mobilités douces.

3- L’amélioration de la marchabilité des trottoirs

Un diagnostic sur l’état des trottoirs est à faire, à moins qu’il n’ait été mené récemment. Sur cette base devra être défini un programme d’entretien et de nettoiement (suppression des défauts de planéité, contrôle de l’adhérence …).

4- L’accroissement des espaces piétonniers ou prioritairement réservés aux piétons :

Il est demandé de fixer par arrêté municipal de l’allure du pas à 4 km/h en tout lieu où elle est exigée par le Code de la route.

La création de rues-écoles est en cours. Une communication sur les projets en cours serait bienvenue. 60MP est favorable au développement de ces rues. Tout aménagement des abords des écoles doit donc être examiné au regard de son impact sur les rues environnantes afin de ne pas desservir l’objectif initial.

5- La sécurisation des carrefours et des passages piétons

Ce point, à ma connaissance, n’est pas crucial à Sceaux. On n’entend pas parler de carrefours particulièrement « accidentogènes » pour les piétons (si erreur, LGdS en rendra bien évidemment compte). Peut-être la qualité du marquage du passage piéton par endroits. 60MP évoque l’intérêt de la maintenance de son caractère rétro-réfléchissant.

6- La garantie d’une coexistence pacifiée avec les cyclistes et les utilisateurs d’engins de déplacement personnel

Ici les demandes de 60MP sont nettement plus tangibles. Elles sont assez nombreuses. La liste convient mieux.

  • La suppression des voies cyclables à double sens lorsque la sécurité des traversées piétonnes n’est pas assurée (masque dû au stationnement).
  • La suppression du « Cédez le passage des vélos » dans les carrefours à feu dès lors que le flux piéton est régulier.
  • La limitation de la vitesse sur les pistes et bandes cyclables à 20 km/h.
  • Le pied-à-terre des vélos et EDPM dans les aires piétonnes.
  • L’interdiction de circuler à vélo ou engin de déplacement personnel sur les trottoirs dans les parties non affectées aux pistes cyclables.

La rigueur des demandes traduit sans doute les « frottements » qui existent actuellement entre piétons et cyclistes (les trottinettes surtout) et que l’association rapporte régulièrement. Incidemment, une analyse intéressante sur les multiples facettes du sujet est disponible sur le site de securiteroutiere-az.fr.  

Qu’en pensent les élus ?

Les attentes formulées par 60MP ne sont pas isolées. Elles sont soutenues et même étendues par d’autres associations, à commencer par Rue de l’Avenir. Suivons-la quand elle considère la marche comme « le maillon qui articule la chaîne des déplacements. Elle concerne tous les individus qui ont l’usage de leurs jambes ou ceux qui ont une mobilité réduite, et qui effectuent de nombreux trajets courts ou longs, y compris quand il s’agit d’aller chercher sa voiture ou rejoindre un transport collectif. Pour certaines populations défavorisées, c’est parfois le seul moyen de déplacement. La marche doit être le mode de déplacement absolument garanti dans le cadre d’une accessibilité possible et sûre pour tous ».

Cela ne vaut-il pas un plan ? La Gazette sollicitera le point de vue des élus sans considération de liste pour connaître leur approche de la question.

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