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Menaces de fermetures pour le groupe scolaire de la Roue

La Roue à Fontenay-aux-Roses, ce sont 26 classes d’élémentaire et de maternelle situées avenue Gabriel Péri. Quatre pourraient être supprimées à la rentrée de septembre. Les associations de parents se mobilisent. D’abord avec une pétition. Puis, ce samedi 23 mars avec une manifestation. En attendant une rencontre avec l’Académie mercredi 3 avril.

La pétition (en ligne et sur papier) a déjà réuni plus de 800 signatures. Samedi, après la manifestation, des parents continuaient à recueillir des signatures sur le marché.

Manifestation

La manifestation a rassemblé une bonne centaine de participants.  Aux parents, parfois accompagnés de leurs enfants, se sont joints plusieurs élus municipaux. Pour la majorité, Michel Renaux, adjoint en charge du conseil de quartier des Paradis. Claudine Antonucci, Arnaud Bouclier et Étienne Berthier étaient également présents. Du côté de l’opposition, on notait la présence de Léa-Iris Poggi, d’Astrid Brobecker, de Jean-Yves Sommier et de Maxime Messier.

Après un départ devant l’école, les participants se sont dirigés vers la mairie. Sous la pluie, une partie du temps. Celle-ci a cessé avant l’arrivée sur le marché face à la mairie. L’ambiance est restée bon enfant. La police municipale a réglé la circulation pour que tout se passe bien. La majorité municipale avait affiché son soutien sur les murs de l’école et par un panneau devant la mairie. Les Nouvelles de Fontenay et le blog « Osez Fontenay » avaient annoncé la manifestation dans leurs colonnes.

Situation

Le groupe scolaire compte 9 classes de primaire à la Roue A et autant à la Roue B. Auquelles il faut ajouter huit classes de maternelles. Les élèves viennent des quartiers Scarron, des Fauvettes, des Paradis et de zones pavillonnaires. Les effectifs sont en baisse. D’abord en raison de la baisse de la natalité générale en France, notamment visible pour les maternelles. Ensuite en raison de la réhabilitation en cours du quartier des Paradis, qui s’est traduite par 800 destructions et une diminution de la population. Cette diminution est provisoire : 1400 logements seront construits à terme.

Cette diminution d’effectif devrait se traduire mécaniquement par une suppression de classes. Deux sur huit en maternelle. Et une dans chacune des écoles élémentaires. Soit quatre au total, ce qui ferait passer le groupe de 26 à 22 classes.

Les arguments des parents

Plusieurs associations sont présentes sur le groupe scolaire : la FCPE et deux associations locales, Parenticipation et Farents. Il y aurait aussi un collectif de parents. Les trois associations travaillent ensemble sur le sujet et seront présentes à l’académie le 3 avril. Mais chacune insiste sur des points différents. C’est sur le logo de l’association Farents que s’est fait l’appel à la manifestation du 23 mars. Ce jour-là, plusieurs personnes portaient un badge FCPE.

Dans un courrier aux élus du département, dont les sénateurs, Farents met en avant la situation particulière de l’école. Celle-ci couvre trois quartiers comprenant chacun entre 60 et 90 % de logements sociaux. Les auteurs notent que les habitants des zones pavillonnaires sont souvent trop âgés pour avoir des enfants dans le primaire ou en maternelle, ou préfèrent mettre leurs enfants dans le privé : la part des élèves issus des logements sociaux est donc importante. Les résultats aux tests nationaux sont moins bons que la moyenne nationale et ils ont progressé dans les classes dont les effectifs ont baissé récemment.

Les parents pointent comme un atout la bonne stabilité de l’équipe d’enseignants attachés à l’école.

Ils craignent que les fermetures projetées n’aboutissent à des effectifs par classe assez nettement au-dessus des moyennes dans la ville alors que le groupe scolaire touche une population moins aisée que dans le reste de la ville.

Enfin ils notent que la ZAC des Paradis a récemment été incluse dans un quartier dit des Blagis, commun aux villes de Bagneux, Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses et Sceaux, inclus dans la démarche Quartiers 2030. Un tel classement n’est-il pas la preuve que l’école doit faire l’objet de moyens particuliers ?

Les parents clament leur indignation devant ces fermetures annoncées, mais dans une démarche constructive et ouverte au dialogue. Ils attendent la rencontre du 3 avril avec l’Académie.

On pourra lire leur position sur le site de la pétition lancée par les associations Farents et Parenticipation.

Détails des effectifs

Selon Farents, la maternelle de la Roue compte actuellement 164 élèves avec 8 classes soit une moyenne de 20,5 enfants par classe. Pour la rentrée de 2024, la projection d’effectifs est de 138 élèves, ce qui pourrait justifier la fermeture d’une classe. Mais deux fermetures conduiraient à augmenter à 23 le nombre d’élèves par classe.

L’effectif cumulé des deux écoles élémentaires est de 404 élèves ce qui, pour 18 classes, donne une moyenne de 22,4 élèves par classe. Les effectifs actuellement prévus pour la rentrée sont de 401 élèves. La fermeture de deux classes monterait la moyenne à 25 élèves par classe.

Quelques éléments de réflexion

Comme indiqué dans cet article, le niveau de vie annuel médian (celui en dessous duquel se trouvent la moitié des ménages) donne une idée de la richesse des habitants. À Fontenay-aux-Roses, il était en 2021 de 26.990€. Il est de 29.120€ sur le territoire de VSGP et de 23.080€ en France. Mais bien sûr, cela ne préjuge pas de la situation propre à tel ou tel quartier.

Le critère du niveau de formation est peut-être plus pertinent : 52,5% des Fontenaysiens non scolarisés d’au moins 15 ans ont au moins un bac+2, pour 31,5% chez les Français

Dans sa gestion des moyens disponibles, l’Éducation nationale a une obligation d’égalité de traitement. Elle ne peut avantager (ou désavantager) telle ou telle école dans l’attribution de moyens, sauf raisons définies au niveau national. Depuis longtemps, et en particulier dans le cadre de la politique de la ville, il est prévu d’accorder des moyens supplémentaires aux quartiers dits ZEP (pour Zone d’éducation prioritaire). Depuis 2017, cela passe par des classes dédoublées au niveau des grandes sections de maternelles, des CP et des CE1.

Mais le classement ZEP se fait au niveau du collège. Or, le collège des Ormeaux n’est pas classé ZEP. Mettre en avant l’appartenance au quartier intercommunal des Blagis (devenu Quartier 2030) est donc de bonne tactique de la part des parents.  Avec une limite : seule une partie des élèves viennent du quartier intercommunal des Blagis. L’école elle-même est hors zone, comme on peut le constater sur la carte ci-dessous :

On en saura probablement un peu plus après la réunion du 3 avril.

Modification du 9 avril 2024 : contrairement à ce qui a été écrit ici, la FCPE n’est plus présente au groupe scolaire de la Roue depuis la rentrée de septembre 2023. Les personnes arborant le sigle FCPE lors de la manifestation venaient d’autres écoles

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