Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Revenus et pauvreté dans les communes

L’Insee vient de publier les données de revenus et de pauvreté pour toutes les collectivités territoriales, pour l’année 2021. De quoi examiner la situation dans les Hauts-de-Seine, le territoire VSGP et les communes de Bagneux, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses et Sceaux.

Une photographie des inégalités de revenus

Les données mises à disposition permettent de se faire une idée des inégalités à tous les niveaux territoriaux. Des inégalités entre habitants d’une entité territoriale mais aussi des inégalités entre différents territoires.

Les inégalités de revenu entre ménages sont en partie compensées par les impôts. Ceux qui ont les plus hauts revenus payent plus en proportion. Et 46% des ménages (ceux qui ont les revenus les plus faibles) ne payent pas du tout l’impôt sur le revenu.

Elles sont également corrigées par les prestations sociales, plus importantes pour ceux qui ont des faibles revenus.

« À la base, les 10 % les plus aisés ont en moyenne un revenu 20 fois plus élevé que les 10 % les plus modestes, 6.600 euros par mois contre 340 euros, pour une personne seule selon l’Insee en 2021. Une fois les impôts retirés et les prestations sociales versées, les premiers ne touchent plus que 5.000 euros tandis que le niveau de vie des seconds s’élève à 900 euros. Le rapport entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres se réduit de 19,6 à 5,5. Après redistribution, les inégalités ont donc été divisées par 3,5. » (Observatoire des inégalités)

Quelles données ?

L’Insee donne pour chaque ville le nombre de ménages et d’habitants. Les données sont calculées par ménages. Le niveau de vie est calculé à partir du revenu total du ménage et de sa composition (unités de consommation). Le tableau donne le niveau médian (50% de la population a un revenu inférieur), celui du premier décile (10% de la population a un niveau inférieur) et du 9e décile (90% de la population a un niveau inférieur). Cela permet de calculer le rapport interdécile (rapport entre le 9e et le 1er décile), considéré comme indicateur du niveau d’inégalités.

Deuxième type d’information : le taux de pauvreté. Rappelons qu’un ménage est considéré comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du niveau de vie médian métropolitain. En plus du taux global, le tableau indique les taux de pauvreté par tranches d’âge, ainsi que ceux des propriétaires d’une part, des locataires d’autre part.

Troisième information : l’origine des revenus. L’Insee distingue les revenus d’activité, les revenus de rente et pensions, les revenus du patrimoine et les prestations sociales, ainsi que les impôts. Ces derniers viennent en déduction, puisque le niveau de vie est basé sur le revenu après impôts.

Inégalités entre territoires

En comparant les données, on observe des différences assez marquées entre territoires. On verra plus loin celles entre communes à l’intérieur du département des Hauts-de-Seine.

La comparaison entre les départements sur le critère du niveau de vie médian montre que le plus pauvre en métropole est la Seine-Saint-Denis alors que les deux premiers (quasiment à égalité) sont Paris et les Hauts-de-Seine. Le rapport entre les niveaux de vie médians  est de 1,46.

Constats généraux dans le 92

Dans les Hauts-de-Seine, un département riche, Neuilly-sur-Seine a le niveau de vie annuel médian le plus élevé (48.010€) et Gennevilliers le plus bas (18.380€). Un rapport de 1 à 2,6 entre deux villes dont les mairies sont situées à 6km l’une de l’autre !

Point important, les classements sont à peu près les mêmes pour le niveau médian, le 1er et le 9e décile. Dit autrement, les villes dont le niveau médian est parmi les plus élevés, sont aussi celles où les 1er et les 9e déciles sont les plus élevés. Ce sont aussi celles qui ont le plus faible taux de pauvreté.

Mais ce sont aussi celles qui ont le rapport interdéciles le plus élevé. C’est le Plessis-Robinson, qui se trouve en milieu de classement pour le niveau médian qui a le plus faible rapport interdécile (3,3).

Le classement des proportions d’impôts suit le même classement : ils représentent 36,8% du niveau de vie à Neuilly et 13,4% à Gennevilliers.

La ville de Sceaux, qui arrive en 7e place du département pour le niveau médian, est en 7e place pour le 1er décile et en 8e place pour le 9e décile!

La part des prestations sociales est de 3,3% dans les revenus après impôts, pour 5,4% en France métropolitaine. Elle est supérieure à 10% à Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne, de 7,9% à Bagneux, et de 5,9% à Nanterre. Elle est inférieure à 5% dans toutes les autres communes (36). Et inférieure à 3% dans 30 communes.

Constats généraux pour cinq communes

Comparons Bagneux, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Fontenay-aux-Roses et Sceaux. Sur le critère du niveau de vie médian, Sceaux est la ville la plus « riche » de ces 5 communes. Viennent ensuite Bourg-la-Reine, puis, quasiment à égalité, Châtenay-Malabry et Fontenay-aux-Roses. Bagneux fait partie des villes les plus « pauvres » à l’échelle du département et en dessous de la moyenne française. C’est la 3e ville la moins bien classée, avant Villeneuve-la-Garenne et Gennevilliers, sur la plupart des critères (voir plus bas le détail pour chaque ville).

Quelques références nationales

Au niveau de la France métropolitaine, l’Insee compte 28 millions de ménages fiscaux (pour 62,5 millions d’habitants).

Le niveau de vie annuel médian (revenu après impôts) est de 23.080 €. 10% des ménages ont un niveau de vie inférieur à 12.080 € et 10% un niveau de vie supérieur à 41.230€. Ce qui fait un rapport interdécile de 3,4.

74,3% de ce niveau de vie viennent des revenus d’activité, 27,9% des pensions ou rentes, 9,4% des revenus du patrimoine (et autres revenus) et 5,4% viennent des prestations sociales. En ôtant 17% d’impôts, on arrive bien à 100%

53,4% des ménages sont imposés sur le revenu. 14,9% sont sous le seuil de pauvreté. C’est le cas de 29,1% des locataires et de 6,5% des propriétaires.

Le taux de pauvreté décroit avec l’âge. Il est de 22,7% avant 30 ans, et de 17% entre 30 et 39 ans. Au-delà de 60 ans, le taux de pauvreté tombe à 11,5% (entre 60 et 74 ans) et 11% (à partir de 75 ans).

Vallée Sud Grand Paris (VSGP)

Le niveau de vie médian se situe à 29.120€, soit un bon quart de plus que la médiane métropolitaine. Il y a 11% de pauvres. La part des impôts est de 23,2% du revenu après impôts.

On notera que le niveau de vie médian se situe à 25.210 € en Ile-de-France, mais que la répartition entre les différents territoires est très inégalitaire : de 33 490 € pour Grand Paris Seine Ouest à 16 560 € pour Plaine Commune (autour de Saint-Denis). Un rapport du simple au double entre les deux extrêmes.

Les résultats pour le département des Hauts-de-Seine sont très proches de ceux de VSGP, avec cependant un peu plus de pauvres.

Bagneux

Le niveau de vie est de 21.040 €, soit 27% de moins que la médiane de VSGP, 8% de moins que l’ensemble de la métropole. Le taux de pauvreté est de 20%, et de 24% chez les moins de 30 ans. Les impôts représentent 16,7% des ressources après impôts.

Bourg-la-Reine

Le niveau de vie est de 33.700 €, soit 16% de plus que la médiane de VSGP. Le taux de pauvreté est de 8%, mais de 17% chez les moins de 30 ans. Les impôts représentent 25,6% des ressources après impôts.

Châtenay-Malabry

Le niveau de vie est de 27.150 €, soit 7% de moins que la médiane de VSGP. Le taux de pauvreté est de 12%, et de 16% chez les moins de 30 ans. Les impôts représentent 22% des ressources après impôts.

Fontenay-aux-Roses

Le niveau de vie est de 26.990 €, soit 7% de moins que la médiane de VSGP. Le taux de pauvreté est de 12%, mais de 18% chez les moins de 30 ans. Les impôts représentent 22% des ressources après impôts.

Sceaux

Le niveau de vie est de 36.010 €, soit 24% de plus que la médiane de VSGP. Le taux de pauvreté est de 8%, (non signalé chez les moins de 30 ans). Les impôts représentent 30,2% des ressources après impôts. Le 9e décile se situe à 76.500 € (10% des ménages ont un niveau de vie supérieur). C’est le plus élevé des 4 villes, 90% plus élevé que le niveau métropolitain.

Rapport interdécile

Le rapport interdécile est de 3,4 pour la France métropolitaine. Il est nettement plus élevé au sein de VSGP (4,1), à Bourg-la-Reine (4,2), à Châtenay-Malabry (4,0), à Fontenay-aux-Roses (4,0), à Sceaux (4,9) et même à Bagneux (3,6).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *