L’établissement du CREPS à Châtenay-Malabry abrite actuellement 296 jeunes sportifs. Tout est prévu pour qu’ils puissent progresser dans leurs performances sportives, leur parcours scolaire et leur capacité à vivre ensemble.
Présentation de l’établissement
Comme 16 autres dans le pays, le centre de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) d’Ile-de-France forme des sportifs pour le haut niveau et des éducateurs sportifs (maîtres-nageurs ou entraîneurs par exemple). Il a trois sites, celui de Châtenay-Malabry étant le plus important : il accueille 12 pôles espoirs, 4 pôles France, 4 structures à rayonnement national ainsi que de nombreuses formations aux métiers du sport (BPJEPS, DESJEPS, DEJEPS, BNSSA, …). Il est cofinancé par l’État et la Région.
Le site de Châtenay a bénéficié d’une importante modernisation qui s’est achevée avant les Jeux olympiques de Paris. Il abrite aujourd’hui les très nombreuses installations : depuis les structures sportives (gymnases, salles, terrains) jusqu’aux structures hôtelières en passant par les salles de travail et d‘enseignement ou les équipements médicaux. Plus de détails ici.
Les sportifs de haut niveau
Les jeunes (ils ont entre 11 et 20 ans et il y a 40% de filles) ont été repérés par leur fédération respective comme des « espoirs ». C’est un premier pas indispensable. Le second, pour la direction du CREPS, est de vérifier que ces jeunes sont prêts à adhérer au triple projet qui leur sera proposé sur place, qu’ils chercheront à progresser sur les plans sportif, scolaire et de la vie sociale. Cette vérification se fait à partir des renseignements obtenus dans les différentes structures qu’ils fréquentent. Une commission prend ensuite la décision de l’admission (ou non). A noter que selon les fédérations, les jeunes viennent seulement d’Ile de France ou de la France entière. Dans tous les cas, l’équipe éducative s’assure que les jeunes ont un référent qu’ils peuvent aller voir le week-end.
Le parcours scolaire
Comme signalé par Florent Rogie, le proviseur du lycée Emmanuel Mounier à Châtenay-Malabry (voir cet article ), les sportifs du Creps suivent maintenant les cours sur place : ce sont les professeurs du lycée Emmanuel Mounier qui se déplacent. Quelques cours en labo font exception : ils ont lieu à Emmanuel Mounier.
Ce changement récent a été permis par la construction de bâtiments adaptés (la modernisation évoquée plus haut). Mais il est avant tout le résultat d’une volonté du directeur du CREPS, Michel Godard (qui a pris sa retraite en septembre). C’est en effet le premier CREPS à avoir adopté cette solution qui bénéficie aux jeunes dans le fonctionnement quotidien.
Cela ne signifie pas, au contraire, que la scolarité est sacrifiée : comme le faisait remarquer Florent Rogie, l’encadrement du CREPS a parfaitement intégré l’importance de la réussite scolaire. Les parents sont également attentifs au parcours scolaire. Non seulement il y a 100% de réussite au bac, mais, en 2024, on a compté 73 mentions parmi les nouveaux bacheliers.
Une conseillère d’orientation scolaire est présente toutes les semaines pour aider les jeunes à se projeter.
La modernisation a aussi permis d’augmenter les effectifs. Elle a permis, pour les lycéens, de passer de 6 à 8 classes et de 99 à 129 élèves. On notera ici qu’il y a aussi, parmi les jeunes sportifs, des collégiens et des étudiants.
Le quotidien des jeunes
Avoir les cours sur place économise aux élèves les allers-retours jusqu’au lycée Emmanuel Mounier. Cela parait peu mais dans un programme très contraint c’est important.
Le quotidien pour les jeunes lycéens, c’est cours/entrainement/repas le matin, puis cours /entrainement/repas l’après-midi. Puis étude, un moment convivial et dodo ! Chaque entrainement dure environ 1h30. Le tout 4 jours par semaine, du lundi au jeudi. Le rythme est généralement coupé le vendredi avec le retour dans les familles. Le week-end, les élèves sont en club et/ou en compétition. Ils reviennent au CREPS le dimanche soir.
Il y a 182 mineurs à l’internat (d’autres sont externes). 49 étudiants fréquentent différents établissements avec lesquels le CREPS a un accord de partenariat. D’autres fréquentent les lycées professionnels des environs : Florian à Sceaux, Gustave Eiffel à Massy, Théodore Monod à Antony, Manouchian à Châtenay-Malabry… Les collégiens fréquentent des établissements de la ville : Thomas Mazaryck et Léonard de Vinci.
La nouvelle organisation a déjà fonctionné pendant une année scolaire complète. Avec des résultats jugés très satisfaisants par les fédérations concernées.
Vivre ensemble
La Cheffe du Département du Sport de Haut Niveau des sportifs de haut niveau au CREPS de Châtenay-Malabry est Emily Thouy, ancienne championne du monde de karaté, en individuel et par équipe. Elle a fréquenté cette formation quand elle était jeune espoir. Elle insiste sur le fait que, même dans un sport individuel comme le sien, le collectif est important : « L’individu ne peut réussir sans son collectif. On est en concurrence et en compétition, mais à l’entrainement, on est partenaires. Pendant le temps d’études, je pousse à l’entraide. » On les éduque aussi au respect de l’adversaire.
Au-delà de leurs camarades d’entrainement et de tous les adultes présents sur le site, ils ont l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes différentes dans leur parcours sportif : les compétitions les emmèneront partout dans le monde.
Le triple projet est bien pour le CREPS un moyen de donner aux jeunes les moyens de réussir leur vie professionnelle, qu’ils deviennent des champions ou pas.