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Médecins traitants

LGdS a rencontré des personnes hésitantes sur la conduite à tenir par rapport à la covid. Un a été atteint, testé positivement en mars puis sorti d’affaire après 2 semaines de fièvre. Quand les tests sérologiques ont été accessibles pour le grand public, il s’est précipité bien que la Haute Autorité Sanitaire ait émis des réserves sur la généralisation de ces tests. Pour se rassurer. Une autre se demande si elle a eu la covid, ce qu’il faut faire pour le savoir et surtout s’il convient de faire quelque chose pour le savoir.

Le point commun entre ces deux situations est probablement à rechercher dans le doute que ne dissipe pas, au contraire, le flot de choses entendues. Pour apporter une modeste pierre à la compréhension d’une situation par nature compliquée, nous donnons la parole au Dr CG.

S’y retrouver malgré les zones d’ombre

Je comprends la réaction de la personne évoquée en premier. On veut souvent, comme le dit Dr M.P. dans son article, un passeport d’immunité.
Dans la population, un certain nombre de personnes touchées par la Covid l’ont transmise en ayant peu ou pas déclaré de symptômes, ils étaient porteurs sains.
Dès lors chacun espère, qu’il ait été malade ou non, avoir développé des anticorps durablement protecteurs contre une nouvelle attaque virale, comme nous le serions après une vaccination ou après une maladie infantile, telle la varicelle ou la rubéole.

Dans le cas de la Covid, maladie émergente, des études ont déjà établi que les anticorps produits lors des formes aiguës de la maladie sont neutralisants, c’est-à-dire protecteurs, et que leur taux augmente dès le 10° jour, en proportion de la gravité de l’infection.
Concernant les formes légères à modérées, l’étude décrite par le Dr M.P., conduite par l’institut Pasteur et le CHU de Strasbourg auprès de 160 soignants et personnels infectés, répond sans équivoque en détectant des anticorps chez tous les participants sauf un, avec une proportion d’anticorps neutralisants atteignant 98% entre le 28 et 41° jours après l’apparition des symptômes.

Point important, il ne sert à rien de faire une sérologie, pour confirmer cette immunité si on est tout à fait sûr d’avoir eu la Covid. Mais tant qu’il reste des incertitudes sur le temps dure cette immunité, sur la quantité minimale d’anticorps qui confère cette immunité, tant que la sérologie ne peut garantir une protection durable, ces tests doivent rester des outils de diagnostic lorsque la maladie est suspectée, que la recherche du virus par PCR est négative ou n’a pas été pu être faite dans les délais, globalement au-delà de 7 jours.

Si on a présenté des symptômes évocateurs, quelques semaines plus tôt, toux sèche, mal de gorge, fièvre ou frissons, diarrhées, perte du goût, de l’odorat, courbatures, céphalées, diarrhées, et que la PCR n’a pas été faite, le médecin traitant prescrira certainement une sérologie de confirmation qui sera remboursée.

Le rôle clé des médecins de ville

Il est clair qu’on a manqué au départ de matériels et de tests, de protection, de lits. Mais il est également clair que la mobilisation de tous les acteurs de la santé, des autorités sanitaires, que les mesures de protections et de confinement acceptées par la population et, grâce aux aides de l’Etat, par les acteurs économiques, ont permis de casser la circulation du virus. Elles ont permis de franchir une étape importante et d’organiser le déconfinement.

C’est toute une stratégie de protection de la population que les autorités sanitaires ont déployé avec une montée en puissance de la capacité à tester les patients, avec le déploiement des téléconsultations par les structures de soins et les médecins de ville, qui ont permis d’établir des diagnostics, d’orienter les patients tout en limitant les contacts physiques.

Ce sont les médecins de ville qui sont aujourd’hui au coeur de ce dispositif de sécurisation du déconfinement. Ils testent les patients ayant des signes évocateurs, en isolant les formes non suspectes de gravité, et en identifiant leurs contacts avec l’aide de l’assurance maladie qui organise leur dépistage et leur propose des mesures adaptées.

Les progrès très importants, qui ont été accomplis dans la réponse collective à l’épidémie, ont remis la médecine de ville au centre de la lutte contre l’épidémie. Et les décisions n’ont pas été sans débats. Il ne faut pas pour autant oublier les zones d’incertitude déjà évoquées plus haut : le pourcentage de porteurs sains n’est pas vraiment connu et, en plus, il dépend du territoire. Il est sans doute plus fort en Île-de-France ou dans l’Est qu’en Bretagne ou en Auvergne.

Si on sait maintenant que les anticorps protègent, il reste à préciser la durée de cette protection. Seul le temps pourra répondre à cette question essentielle tant que nous n’avons ni traitement efficace ni vaccination.

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