Jeudi dernier, le 11 janvier, Philippe Laurent, maire de Sceaux, et Jean-Philippe Allardi, maire-adjoint à la Culture accueillaient sur le Mur rouge de l’Hôtel de ville deux parcours artistiques. Jusqu’au 23 janvier, Florence Arnaud et Bernard Simonnet exposent leurs travaux.
Après les mots de bienvenue du maire, Jean-Philippe Allardi évoquait le charme de la rencontre entre des créations qui, partant d’un même support, la photographie, offrent des résultats si différents. Un rien narquois, il se dit réconforté de voir, dans un monde actuel si marqué de jeunisme, des seniors œuvrer avec tant de talent. « Dans l’art, dit-il, on travaille jusqu’au dernier jour. »
Vues d’en haut
Florence Arnaud présente l’objet source, souche, origine de sa passion photographique : un kodak cubique ou presque, des comme on n’en fait plus, le Brownie « mythique » version Hawkeye (œil de faucon, pour les intimes). Elle l’a conservé, elle l’exhibe comme la preuve par neuf (bien usée par les ans) de l’existence du dieu de son inspiration. C’est un appareil qu’elle a gagné à l’âge de 6 ans lors d’un concours de plage. Ce qui montre combien le « bamos a la playa » n’invite pas à perdre son temps. Elle dit que cet appareil ne l’a jamais quitté, ce qu’on veut bien croire puisqu’elle l’a en main et qu’elle le montre avec une fierté joyeuse.
Ado, à la MJC de Sceaux, elle apprend à développer et tirer des photos. Elle aura un petit labo à la maison. Et c’est à la retraite avec un appareil, cadeau de ses élèves offert le jour de son départ, qu’elle se met à parcourir le parc de Sceaux en tous sens. « Pour les vues aériennes, dit-elle, j’ai d’abord utilisé des perches dont la plus haute est une canne à pêche modifiée (11 mètres). J’utilise très régulièrement ces différentes perches. » Puis, l’idée lui vient d’utiliser un cerf-volant pour des prises de haut. Les séries qu’elle en tire sont impressionnantes. Elle dit qu’aujourd’hui le vent a changé (est-ce un effet des changements climatiques ?) toujours est-il qu’il est difficile à dompter. Elle s’est rapprochée du sol pour capter de nouvelles lumières. Mais que ce soit d’en haut ou d’en bas les lumières sont là, captées on se demande comment, travaillées pour relever les contrastes et les interactions.
Kaléidoscope
Bernard Simonnet découvre le parc selon un tout autre itinéraire. Il fut directeur à l’urbanisme de la ville de Sceaux et son travail est la cause première de son intimité avec les lieux. En 30 ans de carrière, il a le temps de connaître les moindres recoins. Les températures aussi. Entre Frédéric Mistral et la rue Couderc, « ça fait pas mal de courants d’air, affirme-t-il espiègle mais d’un visage impassible ». C’est le maire qui relève le jeu de mots et l’esprit facétieux de Bernard Simonnet auquel les années de travail en commun l’ont habitué.
Il présente ses œuvres comme des travaux kaléidoscopiques. Il part d’une photo, d’un détail, qu’il copie et recopie. Ces réplications sont tournées, retournées puis rassemblées pour former des compositions façonnées de symétries. En incluant l’image d’origine, il cherche à souligner l’écart entre l’original et ses constructions, à montrer ce que l’illusion porte de transformation des dimensions. Le jeu de miroirs introduit une sorte de profondeur quand le motif de base montré en bas de la feuille n’affichait qu’une surface.
Une touche de frivolité musicale clôturait la rencontre. 20 ans après, une fanfare qui tient son nom d’architectes qui l’ont créée 20 ans après leur sortie d’école, envoya du pasodoble, du froufrou et autres flonflons fortifiants comme on en joue à la Ménagerie les jours d’été.
Bref, jusqu’au 27 janvier, les deux photographes exposent des abrégés de leurs travaux. Allez les voir, vous serez édifiés par la qualité des photos et (pour reprendre ce que disait Jean-Philippe Allardi) par l’étrange génie d’un instrument capable de réunir sur un seul thème, le parc de Sceaux, des œuvres aussi diverses.
Pour en savoir plus
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