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« Jeunes dans la cité »

Jeunes dans la cité (JDLC) est une association de prévention spécialisée, qui intervient à Fontenay-aux-Roses et aux Blagis de Sceaux. Elle s’adresse aux 11-25 ans. C’est une mission de service public Elle est financée par le département des Hauts de Seine, dans le cadre d’une habilitation officielle. Elle s’appuie sur des éducateurs de rue et des éducateurs techniques.

Une action de proximité

La prévention spécialisée est un maillon de l’Aide Sociale à l’Enfance.

L’éducateur de rue c’ est l’adulte qui doit travailler sur la proximité tout en mettant la bonne distance, c’est bien toute la difficulté !

Installée dans le quartier des Paradis à Fontenay aux Roses , l’association compte actuellement 13 salariés, dont 6 éducateurs de rue. Il s’agit de travailler avec les jeunes et leur famille. Les éducateurs sont là pour soutenir les jeunes dans leur projet, les soutenir devant des difficultés, sans faire à la place.

Quotidiennement, l’éducateur passe deux ou trois heures dans la rue, généralement en fin d’après-midi, en binôme. Il passe régulièrement pour « faire partie du quartier ». Au départ, l’objectif est de se présenter aux jeunes sans insister, mais en repérant les prénoms, en s’intéressant aux jeunes. Quand la relation de confiance sera créée, le rôle sera d’aider le jeune à réfléchir à son avenir , à monter des projets ou à résoudre avec lui des difficultés.

Une attitude positive

Le risque est toujours d’enfermer les jeunes dans des cases. Il ne s’agit pas de regarder le jeune pour ce qu’il fait ou à fait (par exemple telle bêtise, voire de la prison), mais pour ce qu’il est. De trouver ce qu’il serait capable de faire s’il en avait les moyens, s’il s’en donnait les moyens. De prendre en compte ses capacités et le valoriser au travers d’un projet.

L’éducateur n’est pas là pour faire la morale. Mais il a le rôle d’alerte sur les risques. Être sûr que les jeunes ont bien conscience de ce qu’ils font et des conséquences de leurs actes. ( travail sur la responsabilisation des jeunes) cela peut passer par des discussions quand c’est nécessaire sur les effets de certaines drogues et les risques encourus tant sur la santé que sur le versant pénal.

Créer la confiance, cela prend du temps. Il faut que le jeune sache qu’il y a un adulte, un professionnel, en capacité de l’écouter sans le juger.

Les éducateurs travaillent aussi avec les parents. Le rôle des parents est essentiel, car les difficultés d’un jeune ont toujours un écho dans son foyer. Par exemple, en organisant une sortie pour des jeunes mineurs, les éducateurs rencontrent les parents pour avoir leur autorisation et c’est une occasion de les impliquer. Parfois les parents demandent de l’aide, et c’est par eux que la relation avec le jeune commence.

Faire avec

A l’accompagnement individuel s’ajoute la proposition d’actions collectives (le groupe est important pour la construction de l’adolescent).

Exemple récent, le séjour de 5 jeunes de 16-18 ans à Rocamadour. Réaliser un tel séjour c’est d’abord répondre à de nombreuses questions : comment on cherche un hébergement, comment on s’adresse aux gens par mail ou téléphone, comment on fait un budget, comment on finance le voyage, comment on prépare les menus…

Dans ce cas, les jeunes ont financé en partie leur voyage en travaillant dans le jardin partagé. Jeunes Dans La Cité n’est pas dans l’assistanat.

Les séjours éducatifs sont l’occasion de travailler sur la vie quotidienne, comme faire à manger et le prendre tous ensemble à table.

L’association organise aussi des chantiers éducatifs. C’est le rôle des éducateurs techniques, mais les éducateurs de rue sont là aussi (faire avec…), « faire ensemble » C’est l’occasion de montrer qu’ils ne sont pas là que pour le « bla-bla ».

L’association cherche et trouve des chantiers à faire, parfois en lien avec les bailleurs sociaux. Il ne faut pas non plus faire concurrence aux artisans. Cela peut être la rénovation d’un appartement, au moins sa partie la plus simple techniquement, car il ne s’agit pas de concurrence avec des entreprises. Ce sont des chantiers qui ne durent pas plus d’une semaine. Cela peut-être une demi-journée pour aider un déménagement, réparer des vélos, cuire des crêpes pour un évènement : l’association cherche à diversifier.

C’est l’occasion pour les jeunes d’apprendre et de suivre les règles liées au code du monde du travail ( respect de l’heure, de la façon dont on s’adresse aux gens, de bien faire ce pour quoi il est payé, etc.) . Mais aussi d’apprendre à lire une fiche de paye ou d’ouvrir un compte en banque.

L’association a des conventions avec les collèges des Ormeaux, Marie-Curie, et Lakanal, pour des interventions dans ces établissements. Parmi les actions régulières, JDLC y propose un groupe de parole et des ateliers jeux de société. Ponctuellement, JDLC organise des actions plus thématiques – comme des expositions-débat sur les relations filles-garçons, ou sur l’institution judiciaire. Ce sont des opportunités d’entrer en contact avec les collégiens pour mieux les revoir ensuite « en rue ».

Profils d’éducateurs

 Une petite annonce récente de JDLC permet de mieux comprendre les profils recrutés : des personnes ayant bien sûr une formation dans l’animation ou l’éducation spécialisée. Les compétences ci sont demandées :

Capacité à « aller vers », et à « faire avec ». Esprit d’initiative, créativité, sens de l’organisation, disponibilité, écoute, patience et sens relationnel sont des qualités indispensables pour ce poste.

L’éducateur de rue a un métier proche mais différent et complémentaire de celui de l’animateur ou du médiateur. Comme l’animateur, il assure une présence et organise des évènements, comme le médiateur, il va au contact des jeunes dans la rue. Mais il axe son travail d’abord et avant tout sur la dimension éducative.

Des jeunes qui rencontrent des difficultés

Il y a les jeunes connus, une centaine environ, et les jeunes accompagnés, une cinquantaine environ, avec qui on travaille sur les aider à dénouer ensemble leurs difficultés (scolaires, familiales, judiciaires, d’insertion socio-professionnelle). Mettre en place un projet –comme un voyage, le permis de conduire, ou un tournoi de foot- cela les aide à se projeter, à penser l’avenir.

Certains des jeunes sont en échec scolaire, voire déjà déscolarisés, il est donc important de travailler avec les établissement scolaires afin d’être en lien avec les collégiens.

Ces jeunes sont souvent des garçons, mais il y a aussi des filles, avec des problématiques qui leur sont propres – et qu’il est préférable d’aborder avec des éducatrices.

On observe, malheureusement de plus en plus, des problèmes de santé mentale et de problèmes de comportement, et ces problèmes sont souvent aggravés par l’usage de substances toxiques : gaz hilarants, drogues de qualité très variable. Les effets d’une consommation régulière sur le développement du cerveau est indéniable, surtout chez les plus jeunes.

Un peu d’histoire

L’association a été créée en mars 1972 sous l’impulsion de notables et de politiques de Fontenay-Aux-Roses, Sceaux et Bourg-La-Reine, soucieux de la protection de l’enfance. Cela réunissait des élus de tout bord. Pierre Ringenbach, par exemple, était un administrateur clef de l’association dans les années 70 avant qu’il ne devienne maire de Sceaux, et travaillait efficacement avec une présidente de JDLC qui était aussi la responsable du parti communiste de Fontenay-Aux-Roses. Le concept de prévention spécialisée émergeait à peine : le texte fondateur du mode d’action « prévention spécialisé » est un arrêté du 4 juillet 1972. Il ne s’agissait pas de viser des délinquants, mais de « prévenir l’inadaptation sociale », dans une perspective éducative et de libre adhésion.

JDLC s’est d’abord installée à Sceaux, dans le CSCB qu’on appelait encore « centre ALFA », et s’est ensuite développée. Elle était présente sur six communes au tournant des années 2000. L’association a toujours été laïque. Elle est par la suite devenue aussi apolitique : les élus ne peuvent plus jouer un rôle opérationnel dans le conseil d’administration. Ils restent néanmoins des interlocuteurs privilégiés de l’association.

Mise en perspective

JDLC a une mission de service public. Le département délègue, finance et contrôle. La forme associative est un moyen de mobiliser des gens du territoire comme bénévoles au conseil d’administration : ils sont proches du terrain, connaissent leurs quartiers, les acteurs locaux, les attentes locales.  Ils se réunissent tous les deux ou trois mois pour superviser les actions et les finances de l’association. Le conseil d’administration cherche d’ailleurs en permanence à se renouveler, et à attirer des personnes qualifiées.

En revanche, l’action de prévention spécialisée elle-même, qu’accomplissent les salariés de l’association, s’est fortement professionnalisée au cours des années : diplômes dédiés, mode d’intervention spécifiques (horaires décalés, mises en place de supports éducatifs originaux, etc.), projet de service, méthodes et outils de contacts et de suivi.

L’évaluation de l’activité, dite « évaluation unique » suit le référentiel national qui a été mis à jour l’an dernier pour les 40 000 établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS). Elle est obligatoire tous les 5 ans et permet d’obtenir le conventionnement pour exercer. Mais il y a surtout des liens fréquents, parfois plusieurs fois par mois, avec les services du département tant sur le fonctionnement global que sur des questions de recrutements. Le contrôle budgétaire à lui seul implique au moins 2 réunions majeures dans l’année, avec le service de contrôle du département.

Bien sûr, dans ces discussions budgétaires, l’association souhaiterait toujours obtenir plus de postes et de moyens, devant l’immensité des besoins. Mais il s’agit aussi de faire bon usage des deniers publics, dans un domaine où il est difficile de mesurer le résultat de son travail, où l’on ne sait pas avec certitude si on a su prévenir des problèmes plus graves.

En 2021, sous l’impulsion et avec le soutien de Georges Siffredi, président du Conseil Départemental, et de ses services, l’association a construit une nouvelle dynamique. Les équipes et le conseil d’administration se sont fortement renouvelés. La réflexion stratégique menée par les nouveaux dirigeants, dont le président, Yves-André Gagnard, et la directrice Lynda Elakredar, a été l’occasion de recentrer l’association sur les missions de prévention spécialisée et d’améliorer ses modes d’action. Parmi les premières initiatives prometteuses, il faut mentionner le déploiement actuel à Sceaux, issu d’un travail collaboratif d’un an piloté par Philippe Laurent, pour élaborer et mettre en œuvre un format innovant qui articule l’animation municipale, la médiation sociale, et la prévention spécialisée.

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