Les maires de Bourg-la-Reine, Fontenay, Sceaux avaient appelé à se rassembler devant les mairies pour montrer leur indignation devant les agressions contre les élus et leurs édifices. Cet appel répondait à celui que l’Association des maires de France (AMF) avait envoyé la veille, un dimanche.
Hier donc, lundi à midi, comme dans toute la France, des habitants de nos communes se sont réunis autour de leurs élus. C’était simple et animé d’un esprit de solidarité avec les élus. Ce n’était pas la foule des grands jours, cela ne se pouvait pas. Le lundi à midi les gens sont au travail, la période des vacances a commencé. Et puis l’initiative avait été organisée dans l’urgence provoquée par l’agression contre la maison et la famille du maire dans la toute proche L’Haÿ-les-Roses.
Des centaines d’habitants se sont pourtant mobilisés dans chacune des communes. On peut y voir, dans ces conditions, un succès, une prise de conscience qu’un sursaut est nécessaire.
A Sceaux
Pour Philippe Laurent, les circonstances réclament un soutien clair aux forces de l’ordre. Mais aussi un soutien aux forces économiques, artisans et surtout les commerçants victimes des pillages. Il était entouré d’un grand nombre d’élus de sa majorité mais de aussi d’élus de Sceaux Ensemble.
Après son court discours, le maire lut solennellement la lettre de l’AMF. Puis une Marseillaise fut entonnée par tous.
A Bourg-la-Reine
Depuis l’église jusqu’au parking de la mairie, occupant toute la largeur de la rue devant la mairie, les citoyens entouraient leur maire, Patrick Donath qui prit la parole au nom des élus, opposition comprise.
S’il adressa une pensée à la famille du jeune tué à Nanterre, il précisa que « les événements de ces dernières nuits vont au-delà de [sa] mort tragique. […] Les événements de ces dernières nuits ne sont pas motivés par un quelconque idéal, par des revendications politiques ou sociales, par la demande d’un changement de société. Les événements de ces dernières nuits ne représentent que le déchainement du chaos. Le souhait d’abattre le bien commun, le vivre ensemble. »
Là encore, une Marseillaise ponctua le rassemblement.
A L’Haÿ-les Roses
L’après-midi, devenue symbole de la volonté de défendre la République, L’Haÿ-les-Roses accueillait des élus de la France entière. Une marche était organisée entre la mairie et le marché. Mais une petite marée humaine a envahi le parcours tout entier et c’est à pas très lents qu’elle put se déplacer.
Vincent Jeanbrun, le maire de la ville, fit un vibrant discours de remerciements aux agents municipaux qui chaque matin à l’aube remettaient en état les équipements saccagés. Remerciements encore à la bravoure exemplaire des policiers municipaux qui à 7 contre 100 ont défendu l’hôtel de ville. Il salue aussi les habitants qui, spontanément, sont intervenus en pleine nuit pour éteindre les incendies, quand les pompiers agressés au piolet ne pouvaient intervenir.
Il fut applaudi et repris, lorsqu’il lança un vibrant « ça suffit ». Ensemble nous aurons raison « d’eux ». Au-delà des 200 personnes qui ont saccagé la ville, il pensait à tous ceux qui attaquent chaque jour école, police, justice, bâtiments publics, autant de symboles d’une République qu’ils visent à détruire.