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Comprendre les surrisques de contamination

L’Institut Pasteur a réalisé une étude qui porte sur les facteurs sociodémographiques, comportements et pratiques associés à l’infection par le SARS-CoV-2. A cette fin, il a contacté toutes les personnes ayant été infectées par la Covid entre le 1er octobre 2020 et le 31 janvier 2021. 8,2 % des personnes contactées ont accepté de répondre à un questionnaire précis, soit 77.208 participants. Le faible taux de réponse apporte forcément un biais dans les résultats.

Les comportements de 8702 de ces cas ont été comparés avec ceux de 4351 témoins identifiés par IPSOS et appariés sur l’âge, le sexe, le lieu.

45% des personnes infectées connaissent la personne source qui les a infectées, 18% suspectent un évènement particulier sans connaître la personne source de l’infection, et 37% ne savent pas comment elles ont été infectées.

Cette ignorance chez 37 % des répondants introduit un nouveau biais que la comparaison avec le groupe témoin permet de limiter. On a pu ainsi montrer que les personnes se déplaçant en bus n’étaient pas plus souvent infectées que les personnes ne le prenant pas, à caractéristiques égales (âge, sexe, lieu, etc.). Quand la source de l’infection est connue, elle se répartit selon le graphique ci-dessous :

Les principales circonstances sont les réunions privées, le travail en bureaux partagés, et les repas, qu’ils soient pris en milieu privé ou professionnel.

Dans 37% des cas (pour les transmissions hors du domicile), la personne source de l’infection était symptomatique au moment du contact infectant. Les patients s’isolent vis-à-vis des personnes vivant hors de leur foyer, mais attendent de plus en plus le retour du résultat du test pour s’isoler plutôt que de s’isoler dès le début des symptômes.

Le contact a lieu à l’intérieur fenêtres fermées dans 80% des cas, à l’intérieur fenêtres ouvertes dans 15% des cas, et à l’extérieur dans 5% des cas.

La présence d’un enfant au foyer augmente le risque de contamination, sauf pour les élèves de primaire, mais cette situation semble changer avec le variant anglais, qui touche plus les jeunes.

La relation entre diplômes et risque d’infection suit une courbe en U: les bacheliers jusqu’à Bac+4 sont moins à risque d’infection, comparés aux non-bacheliers et aux Bac+5.

Les transports en commun ne sont pas associés à un surrisque d’infection, tandis que le covoiturage l’est l’a été (+58%). Le télétravail protège (-24%pour le télétravail partiel, -30% pour le télétravail total par rapport à des personnes effectuant le même travail en bureau).

Les déplacements à l’étranger sont associés à un surrisque d’infection (+53%).

Retenons deux points importants, montrant la limite des décisions prises par les pouvoirs publics :

  • Les ¾ des contaminations se font dans la sphère privée (famille au sens large et amis).
  • Les personnes atteintes attendent le test avant d’éventuellement s’isoler, au point que 46% des contaminations au travail se font par une personne symptomatique.

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