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Visite du site de traitement des déchets Semardel à Vert-le-Grand

COMPTE-RENDU La Gazette accueille un article que Transition Ecologique Châtenay a publié sur son site. L’association, parmi ses activités, mène une sensibilisation sur la production et la valorisation des déchets. Dans ce cadre, elle a organisé une visite du centre de Vert-le-Grand. Yves Barriol en rapporte la substance.

Ainsi, le 23 janvier dernier, un groupe de 8 membres de TEC a visité le site de la société Semardel à Vert-le-Grand, Essonne. C’est là que sont triées les poubelles jaunes des communes au sud du territoire Vallée Sud Grand Paris :  Le Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry, Sceaux, Bourg-la-Reine et Antony. Semardel est une société d’économie mixte, 70% publique, 30% privée. Son client principal est le Siredom, syndicat intercommunal de traitement des déchets, au service de communes de l’Essonne et de Seine-et-Marne.

Une personne du service Relations publiques nous a très amicalement reçus. Elle nous a conduits à travers le site, très vaste, dans un mini-bus fourni par l’entreprise. Elle a partagé beaucoup d’informations et fait de son mieux pour répondre à nos nombreuses questions. Nous avons suivi le parcours type, bien équipés de casques, masques, gilets et sur-chaussures. La visite comprend l’installation de stockage de déchets et de récupération de « biogaz », ainsi que l’usine qui regroupe deux lignes de tri des déchets du bac jaune et une unité d’incinération des ordures ménagères. Nous avons vu une partie seulement des nombreux équipements présents sur « l’Écosite ». 

L’usine de tri des poubelles jaunes

Une toute petite partie de l’une des deux lignes de tri automatique

Nous avons été impressionnés par le système de tri des poubelles jaunes, un complexe assemblage de tapis roulants et de machines automatisées équipées de divers types de capteurs. L’ensemble s’efforce de séparer les différentes matières, papiers, cartons, sacs plastiques, bouteilles plastiques, métalliques, etc… En fin de chaîne, des ouvriers, penchés sur d’autres tapis roulants sur lesquels les déchets défilent rapidement, font de leur mieux pour corriger les erreurs commises par les machines. Les objets mal triés, ou ne pouvant être triés car composés d’un assemblage de matériaux non compatibles, sont selon les cas renvoyés aux machines de tri, ou détournés vers l’incinérateur.

La capacité totale de ces équipements est d’environ 95 kilotonnes par an. À comparer aux 42kg par habitant, soit environ 1.400 tonnes expédiées en poubelles jaunes par notre commune.

Que peuvent faire les citoyens pour faciliter ce processus ?  Notre hôtesse a indiqué plusieurs pistes : ne pas déposer les déchets dans des sacs, ne pas écraser les bouteilles en plastique (ce qui en rend l’identification automatique plus difficile), ne pas les séparer de leurs bouchons (sauf pour éventuellement les donner à une association qui les collecte séparément) ».

L’usine d’incinération

Entre les deux lignes de tri des emballages, nous avons visité le poste de contrôle de l’usine d’incinération. Nous avons admiré la dextérité de l’opérateur aux commandes d’une énorme pince utilisée pour prélever les déchets ménagers accumulés dans une immense fosse et en nourrir les deux chaudières. Les fumées sont filtrées à l’aide de bicarbonate de soude et de charbon actif. La chaleur sert à produire localement de l’électricité et alimente un réseau d’eau chaude à Evry. Notez que nos déchets ménagers ne sont pas brûlés à Vert-le-Grand, mais à Massy, dans une usine similaire appartenant à l’équivalent local du Siredom, le Simacur.

L’installation de stockage de déchets et de récupération de biogaz

Nous avons réalisé qu’en 2023 nous continuons à construire des montagnes de déchets dits « ultimes ». Ce sont ceux qui ne peuvent ni être triés puis réutilisés ou recyclés, ni être valorisés énergétiquement. Des montagnes ou des collines diront les plus optimistes, ou des « casiers », selon l’euphémisme utilisé par les professionnels… Ces déchets sont par exemple issus de la déconstruction de bâtiments et de matières trop diverses pour être triés, concassés puis utilisés en soubassement de routes, ou encore issus de nos «encombrants »… Semardel en « stocke » 330 kilotonnes par an, pour la postérité. Nous avons été impressionnés par le défilé incessant de gros camions-bennes.

L’usine de production de méthane, devant une des montagnes, celle qui est en construction

Quelques bonnes nouvelles cependant : chaque chargement est dûment vérifié et refusé dès qu’on y détecte toxicité ou radioactivité. Les « casiers » sont « étanches », afin de minimiser le risque de pollution du sol et des eaux. Le « bio- » méthane issu de la fermentation de la partie organique de ces déchets ne s’échappe pas dans l’atmosphère comme de par le passé, mais est capté et valorisé.

Nous avons beaucoup appris lors de cette passionnante visite. Nous avons quitté le site avec beaucoup d’informations, mais aussi des sentiments mitigés au vu de l’énorme quantité de déchets produits par notre société, et de la complexité et des limites évidentes des procédés de recyclage et de valorisation. Avec aussi beaucoup de questions que nous n’avons pas eu le temps de poser, ou auxquelles notre hôtesse n’a pas pu répondre. Elle nous a promis des informations quant aux entreprises vers lesquelles sont dirigés les emballages après le tri à Vert-le-Grand. Nous prévoyons de les contacter et continuer à étudier les processus complexes de la gestion de nos déchets.

Pour en savoir plus​

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