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Avec de jeunes « journalistes » aux Blagis

24. C’est le nombre de pages que compte le journal l’Actu des Blagis, produit  en décembre par les élèves de deux classes de CM1 de l’école des Blagis. Avec des tas d’articles et de photos dedans. On y parle d’un spectacle des Gémeaux, du CSCB, de Marie-Curie, d’Hugues Renaudin et de nombreux autres sujets. La Gazette a rencontré les auteurs.

Avec mesdames Wadoux et Rossignol, les deux professeures des écoles et directrices de la publication, un accord a été trouvé : les jeunes répondraient à cinq questions et la Gazette répondrait à son tour aux mêmes questions. Les deux maîtresses ont fait répondre aux questions avant la visite, et les élèves ont ensuite présenté leurs réponses devant la Gazette. La séance s’est faite successivement dans les deux classes. On trouvera le sommaire complet du journal en fin d’article.

On ne peut que recommander aux lecteurs de se procurer ce journal, si ce n’est déjà fait. Pour cela, on peut s’adresser maintenant à l’école des Blagis au CSCB au prix d’un euros symbolique. La somme réunie permet de continuer le projet qui prendra la forme d’un jeu de plateau sur le quartier des Blagis.

Les thèmes

Première étape pour produire un article : de quoi va-t-on parler ? Le thème général (le quartier des Blagis) avait été proposé par Corinne Jager et Isabelle Lisandre . Les élèves avaient fait diverses visites dans le quartier et participé à des activités proposées par Corinne et Isabelle. Cela a permis de dresser une liste de sujets, les enseignantes étant force de proposition si nécessaire. Les enfants souhaitant traiter un même thème se sont regroupés. Les motivations du choix étaient diverses : on a bien aimé l’exposition ; on voulait faire une interview ; c’est un lieu que je connais ; sujet intéressant qui m’a attiré ; on était intéressé par le centre de loisirs.

Si l’installation Les hommes debout, organisé par les Gémeaux et le Plus Petit Cirque du Monde, revient plusieurs fois, c’est parce qu’une vingtaine d’élèves avaient été rencontrés pour préparer le sujet par les Relations publiques des Gémeaux et du PPCM  mais aussi par la compagnie AADN réalisant l’exposition.

Comment avez-vous fait pour trouver les informations ?

Les réponses des élèves reflètent des méthodes différentes selon les sujets, avec trois moyens principaux : visite, rencontre et interview d’une personne et recherche de documents, souvent sur Internet. Certains ont combiné plusieurs approches : Corinne Jager nous a beaucoup aidés et on a regardé sur Internet ; on était allé au Plus Petit Cirque du Monde, et un guide nous a fait un résumé sur les Hommes debout ; dans des livres et pendant des sorties scolaires ; nous avons fait les interviews dans la rue, souvent sur notre temps personnel.

Comment avez-vous fait les articles (étapes) ?

A travers l’ensemble des réponses, on découvre tout un processus : d’abord la recherche des informations, puis le travail d’écriture proprement dit, sur papier. Ce premier jet est revu par les maîtresses qui signalent notamment des remarques sur l’organisation de l’article en paragraphes mais aussi les erreurs d’orthographe et de grammaire. Les enfants passent ensuite à la saisie sur ordinateur. Ils choisissent aussi les images qui vont illustrer leur article, mais en tâche finale au moment de la mise-en-page. Enfin, ils créent un avatar (représentation imagée d’eux-mêmes) qui servira de signature.

Dans leurs réponses, plusieurs enfants signalent l’utilisation des 5 W (pour What, Who, When, Where, Why) une règle enseignée dans les écoles de journalisme. Elle signifie qu’un article doit clairement positionner son sujet : de quoi s’agit-il ? Qui en est l’acteur (ou les acteurs). Quand l’action se passe-t-elle et où ? Certains adoptent les outils modernes : « On a interviewé le gardien avec les questions préparées, on l’a enregistré et ensuite on a écouté les réponses pour écrire. » D’autres expliquent : « On a réfléchi aux questions à poser ; nous avons écrit à notre façon le texte ; j’ai listé mes émotions, j’ai écrit au brouillon et j’ai corrigé mes fautes d’orthographe ; la maîtresse nous a aidées. »

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

La question était totalement ouverte, mais on aurait pu s’attendre à des réponses qui ciblaient le travail d’écriture lui-même. En réalité, les réponses étaient très diverses. L’une reflétait le fait que le travail se faisait presque toujours en petits groupes (2 ou 3 généralement). Il fallait « se mettre d’accord et de tout écrire ; le plus difficile a été de coopérer pour se mettre d’accord sur les idées ; »

En dehors d’un élève qui affirme tranquillement « personnellement, je n’ai rien trouvé dur », les difficultés étaient pour certains de définir les questions ou de chercher des informations, pour d’autres de réaliser les interviews, pour d’autres enfin d’écrire ou de se servir d’un ordinateur. Certains ont même trouvé que le plus difficile était de choisir un avatar !

De quoi êtes-vous le plus fier ?…

… « De tout, sauf une petite dispute, » dit un élève qui n’a pourtant pas cité la coopération comme difficile. On sent chez tous une fierté d’avoir réussi, au point pour l’un d’entre eux d’écrire : « J’ai été pris d’une soudaine joie, car notre journal intéressait la Gazette, nous étions un peu des stars. »

On trouve donc des raisons multiples : « partager nos connaissances avec beaucoup de personnes, apprendre des choses au quartier, pouvoir écrire en tant que journaliste, découvrir l’histoire des Blagis, être comme un journaliste avec ma carte de journaliste, réussir notre article en groupe, connaître les monuments des Blagis ; beaucoup de gens ont acheté notre journal ; écrire des articles comme on voulait ; avoir réussi à faire un bel article ; réussir le journal en s’amusant. »

Impression générale

C’était la promesse : les élèves ont pu interroger le représentant de la Gazette sur les mêmes questions…et sur de nombreuses autres, qui n’ont été interrompues que par la fin des cours !

Ce qui ressort clairement de cette séance et du journal lui-même, c’est que chaque élève s’est investi dans l’aventure. Avec évidemment des talents variés, mais à la fin un résultat dont ils peuvent être individuellement et collectivement fiers.

Bien sûr, tout cela n’a été possible qu’avec le soutien et les contributions discrètes des deux maîtresses. Un travail utile, car il a été l’occasion de faire du français bien sûr, mais aussi de l’histoire, de la géographie, de la botanique et on en passe. Rien de plus transversal. La Gazette reviendra sur le sujet, avec le regard des enseignantes.

Le sommaire du journal

  • Quelle construction ! (Celle de l’école des Blagis), par Enzo et Thibaud
  • Origines des mots Blagis et Ailantes, par Jannah, Mohammed et Jayden
  • Histoire de l’école et interviews de deux anciens élèves, par Hania et Amos
  • Le centre de loisirs des Blagis vu par sa directrice (Gigi), par Danko, Kamélia et Leïna
  • Bruno le jardinier de l’école des Blagis, par Artémaux et Louison
  • Les différents arbres du quartier des Blagis (les mêmes ?)
  • Ls trois « emblèmes » des Blagis, par Ilona, Marie-Hélène, Fatima, Djeneba, Hawa
  • Le CSCB, tu connais ? par Haroun et Nazim
  • Avec le témoignage de Noémie Follin, vice-présidente du CSCB
  • Mieux connaître son quartier en jouant ? Par Petit pois
  • La bibliothèque du CSCB, par Noam et Mohammed
  • Un logo pour les Blagis ? par les maîtresses, Mesdames Wadoux et Rossignol
  • Enquêtons sur le centre commercial des Blagis, par Medhi et Zaïd
  • L’église Stanislas et son coq par Adam et Isabella
  • Les habitants s’expriment, par Gaspard, Thomas et Pierre
  • La chimie de Marie-Curie, par Noé, Gabriel et Mélusine
  • Renaudin et ses maisons par Noé, Gabriel et Mélusine
  • Qui est « maitre » Renaudin, par Ronaldo et Etoile de feu
  • Le FABLAB des Blagis vous connaissez ? par Aaron et Zakya
  • La construction du lycée Lakanal par Zeynab et Lassana
  • Le gymnase des Blagis
  • En route pour le spectacle par Alyssa, Ayoub Romaïssaa et Pénélope
  • Les hommes debout, par Leyla Khloé
  • Les dessous des « hommes debout » par Adriane, Mont Blanc et Naturelle
  • « Les hommes debout » par Farah et Amy
  • Les pierres de Sceaux, par Jules et Jean
  • « Les hommes debout », par Clotilde et Lyne
  • Blagis croisés et Blagis mêlés par Gaspard, Thomas et Pierre
  • Les « journalistes en herbe » CM1A et CM1B

L’utilisation d’un pseudonyme par les enfants était autorisé par les enseignantes.

  1. Jager Jager 13 février 2025

    Merci pour votre article qui raconte bien ce que nous avons vécu avec les enfants depuis le début de cette aventure. Pour mettre en relief l’implication des enfants, je crois que les maîtresses ont minoré la leur , comme beaucoup d’enseignants qui portent de tels projets.
    La pédagogie de projets engendre les expériences, sollicite les compétences, responsabilise pour faire ensemble et procure la fierté d’avoir réalisé. Pour les enfants et aussi pour les adultes.
    Encore merci à eux, aux maîtresses, aux personnes impliquées aux CSCB et à vous la Gazette.
    Je me suis terriblement amusée en les guidant et en les observant.

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