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Questionnements sur le PLUi

Le 15 janvier, l’Union Associative Fontenaisienne proposait une analyse des projets du PLUi de VSGP et de la Géothermie à propos du site du Panorama. L’orateur,Michel Faye, avait bien travaillé son dossier, ce qui donnait de l’intérêt à la présentation, malheureusement uniquement à charge.

Dispositions générales du PLUi

L’orateur présente la manière dont le PLUi est organisé, avec des secteurs et des zones.Le PLUi défini 9 zones urbaines  :  Zone U1 : Zones Pavillonnaires, Zone U1P : Zones Pavillonnaires patrimoniaux, Zone U2 : Zones Centralités, Zone U3 : Zones Mixtes, Zone U4 : Zones Grandes résidences, Zone U5: Zones économiques, Zone U6: Zones d’équipements, Zone U7: Infrastructures de transports, Zone UP: Zones secteurs de projet

Le PLUi défini aussi des zones naturelles (N) N : Zones naturelles, Zones Nc : Cimetières, Zones Np : Parcs et loisirs, Zones Ncv : Coulée verte, Zones Nzh: Zones humides avérées, Zones N F : Friches

Les zones indiquent :

  • Les destinations et sous-destinations autorisées ou interdites
  • Les caractéristiques urbaines et architecturales
  • Le traitement environnemental et paysager des espaces non bâtis et abords des constructions.

Chaque zone comprend en général plusieurs secteurs. Par exemple pour les zones pavillonnaires U1, les secteurs sont notés U1a, U1b… U1g

Les normes

A chaque secteur correspondent les destinations et sous-destinations autorisées ou interdites, les implantations par rapport aux limites, les implantations entre 2 constructions.

Pour chaque zone urbaine sont définies notamment quatre normes. Elles concernent la distance de la voie publique (alignement ou recul exprimés en mètres), la part de l’emprise au sol, la hauteur maximale et la part de la surface de pleine terre ou équivalent.

En pratique, même si le PLUi est intercommunal, chaque ville a choisi ses propres normes.

Michel Faye a présenté quelques exemples de choix pour Fontenay-aux-Roses :

Zone U1 (« Zone Pavillonnaire » qui représente près la moitié de la superficie de la ville). Elle est caractérisée par un alignement à 5 m de la voie publique, une emprise au sol jusqu’à 45% de la surface de l’unité foncière, une hauteur jusqu’à 10 m, une surface de pleine terre ou équivalent avec minima de 45%

Zone U2 (« Zone Centralités », située entre la Coulée verte et le carrefour de la Cavée). Elle est caractérisée par un alignement avec les voies publiques, une emprise au sol jusqu’à 75% de la surface de l’unité foncière, une hauteur jusqu’à 23 m, une surface de pleine terre ou équivalent avec un minimum de 15%.

Zone U3 ( »Zone Mixités », entrées de ville et terrain du CEA, IRSN, CEA et RATP). Elle est caractérisée par un alignement avec les voies publiques ou recul de 4 m, une emprise au sol jusqu’à 70% de la surface de l’unité foncière, une hauteur jusqu’à 30 m, une surface de pleine terre ou équivalent avec un minimum de 20%.

Le projet de PLUi

L’orateur présente le projet de Plan Local d’Urbanisme intercommunal ( PLUi), qui devra remplacer le PLU 2017. Sa dernière version sera soumise à enquête publique lors du premier semestre 2024. Le document n’est pas encore accessible sur le site de VSGP qui lui est consacré.

Il comprend deux parties : d’une part les dispositions générales communes aux 11 villes de VSGP, d’autre part du Territoire-Vallée-Sud-Grand-Paris. Une seconde partie se décline pour chacune des 11 villes du Territoire.

Michel Faye s’est limité à la sous-partie concernant Fontenay-aux-Roses. Il commence par contester ce qui est selon lui la base de ce PLUi : l’augmentation continue de la population du Territoire. Il présente des chiffres d’évolution entre 2020 et 2023. Sur cette période, la population a augmenté à Bagneux, Sceaux, Clamart et Châtenay-Malabry. Mais elle a baissé dans les 7 autres villes du territoire, et notamment à Fontenay-aux-Roses (-2,67%).

Il explique que « l’attractivité d’un territoire, c’est sa qualité de vie, pas son bétonnage ». Il cite ensuite les effets néfastes de cette volonté d’augmenter la population. Pour lui, l’augmentation de la population se traduira par une augmentation des pollutions de toutes nature et par une dégradation des paysages et de la qualité de vie.

L’orateur

Pour contextualiser le point de vue de Michel Faye, rappelons qu’il est président de l’Union Associative Fontenaisienne et ancien professeur de physique au lycée Louis le Grand. Aux municipales de 2008, il dirige une liste « Verts écologie ». Celle-ci recueille un élu (lui) et 10,14% des voix. En 2014, il dirige de nouveau une liste, classée « Divers » par le ministère de l’Intérieur. Il recueille 12,19% des exprimés au premier tour. Au second tour, il fusionne avec la liste menée par Laurent Vastel (Union de la droite), celle dirigée par Dominique Lafon (Divers gauche) et celle menée par Philippe Ribatto (Divers droite). Cette liste regroupée l’ayant emporté au second tour, il devient adjoint à l’urbanisme. En 2020, il est numéro 2 d’une liste « associative écologiste citoyenne » dirigée par Suzanne Bourdet. Celle-ci obtient 7,50% des suffrages exprimés et n’est pas présente au deuxième tour.

Croissance ou pas ?

Puisque Michel Faye conteste avant tout la croissance de la population, c’est cette question qu’il faut examiner d’abord.

Et le mieux pour cela est de commencer par examiner ce qu’en disent les concepteurs du PLUi à travers un document de 105 pages intitulé Diagnostic socio-économique. On y trouve un nombre considérable d’informations sur la population de VSGP, ville par ville :  évolution, répartition par âge, niveau de formation, revenus, catégories socio professionnelles, tout y passe. Il y a aussi plus de 30 pages sur le logement.

Le document date du 2 juin 2021. On n’y trouve donc pas les données de population entre 2020 et 2023 ! L’examen de évolution de la population porte sur 10 ans, de 2007 à 2017. Sur cette période, la population augmente d’un quart au Plessis-Robinson, de 15% à Châtillon, et pour Clamart, Châtenay-Malabry, Bourg-la-Reine, Bagneux et Montrouge de 4 à 8%. Elle n’augmente que de 2% à Fontenay-aux-Roses et Antony et elle baisse de 1,7% à Sceaux.

Pourquoi ? L’explication générale donnée est que la population augmente d’autant plus qu’on a construit au préalable. Dans une Ile-de-France où il y a plutôt pénurie de logements, la population va là où on en construit ! Sur l’ensemble de la métropole, ce sont l’augmentation des besoins en logement qui dirige la construction. mais localement, à l’intérieur de la métropole, c’est l’offre de nouveaux logements qui engendre l’augmentation de la population

Donc , l’argument de Michel Faye selon laquelle la population de Fontenay-aux-Roses baisse depuis 2020 tendrait plutôt à prouver qu’on n’y construit pas assez (ou qu’on y démolit trop)…Entre 2014 et 2020, le nombre de logements vacants à Fontenay-aux-Roses est passé de 775 à 556. Le taux de logements vacants en 2020 (5%) est inférieur à celui des Hauts-de-Seine (6,5%)

Où construire?

On pourra objecter que les ménages ne s’installent pas seulement parce qu’il y a des logements. Il faut d’autres arguments bien entendu. En Ile-de-France, un critère majeur est celui des déplacements : combien de temps pour aller de chez moi à mon lieu de travail ? C’est la raison pour laquelle on anticipe une demande accrue à proximité des gares RER, existantes ou en projet (avec le Grand Paris Express). L’ouverture de la ligne 15 n’est pas dans 15 ans. A l’horizon du PLUI, elle est quasiment déjà ouverte ! Et VSGP est concerné, avec les stations d’Arcueil Cachan, de Bagneux-Lucie Aubrac, de Châtillon-Montrouge et de Vanves-Clamart. Avec les correspondances avec la ligne B et les lignes 4 et 13.

D’autres critères entrent aussi en jeu, comme l’environnement ou l’éducation. Combien de Scéens venus pour le parc de Sceaux et/ou pour les lycées Lakanal et Marie-Curie ?

La moitié des ménages fontenaysiens habitent leur logement depuis moins de 10 ans. Ils pouvaient déjà habiter Fontenay-aux-Roses auparavant, mais on comprend aisément que beaucoup venaient d’ailleurs. L’urbanisation de Fontenay-aux-Roses (comme celle des autres communes de VSGP) ne peut pas être pensée qu’en fonction des habitants actuels. Il lui faut anticiper les mouvements de population et, peut-être surtout, décider si elle veut en accueillir.

Sur le même sujet : Quelle urbanisation demain en Île-de-France ?

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