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Les charmes du Japon pour tous, tout à côté

Le cours de japonais de la MJC de Sceaux ne connaît pas de brèche générationnelle. Ce sont des collégiens, des lycéens, des étudiants, des adultes et des retraités, tous les âges de la vie en quelque sorte qui s’adonnent à la pratique d’une langue réputée rude.

Les motivations ? Nulle surprise, elles dépendent radicalement de l’âge, explique la professeure, Déborah Lassourd. La jeune génération arrive au japonais par les mangas. Les blockbusters comme L’attaque des titans, Naruto, One piece, Demon Slayer font des malheurs à la vente. Et, comme chacun ne le sait peut-être pas : « La France est deuxième plus grand consommateur de mangas au monde, derrière le Japon au point que certains éditeurs ont décidé – fait unique – de publier simultanément certains volumes dans les deux langues, japonais et français. » (Wikipédia)

Les plus âgés sont plutôt guidés par le désir de connaissance du pays. Certains ont des projets de voyage. Certains en reviennent enchantés. D’autres ont un lien familial avec le Japon. On est dans la découverte d’une culture lointaine.

La langue et la culture

Les cours obéissent à un dosage d’expression écrite et orale, s’appuyant sur des exercices faciles et progressifs. On sait que l’écriture japonaise est loin d’être simple. Plusieurs années sont nécessaires pour commencer à se l’approprier. L’écriture s’exprime sous trois formes : les kanjis, idéogrammes issus du chinois, un syllabaire dit hiragana qui complète les kanjis et le syllabaire katakana pour les mots et les noms d’origine étrangère.

Mais Déborah Lassourd veille à inclure le côté civilisation avec des photos, des vidéos . Elle reprend aussi des faits d’actualité et s’appuie sur Todai (abréviation de Tōkyō daigaku, l’université de Tokyo) qui propose de nombreux articles en japonais.

Elle aime faire connaître la cuisine, l’architecture, l’art des jardins, les fêtes japonaises (on connaît l’hanami dans le parc de Sceaux) et maints aspects de la vie culturelle.

Entre participants, on s’échange des livres, des mangas ou des films. L’esprit collectif est à l’œuvre et se manifeste par des créations, des haïkus par exemple. Des sorties sont organisées, théâtre, cinéma, exposition, restaurant…

Durant les dix-sept ans d’existence du cours, si les attentes du public n’ont pas vraiment changé, le contexte d’apprentissage a évolué. Il s’est enrichi des possibilités de l’Internet. De nombreuses applications, des Apps, complètent les cours. Elle cite des write it japanese, duo lingo, benkyo et on comprend qu’il en existe bien d’autres. Elles offrent la possibilité de s’entraîner à la maison et d’avancer d’autant plus vite.

Transmission familiale

Comment Déborah Lassourd en est-elle arrivée là ? Enfant, elle a la passion des langues d’une façon générale. Elle aime la grammaire, l’anglais. Juste après le bac, elle part un an, d’abord en Irlande où elle travaille au pair, puis en Australie où elle voyage et suit des cours. Elle s’inscrit à l’Université de Nantes en anglais et en japonais. C’était la première année que le japonais entrait dans le cursus.

Pourquoi le choix de cette langue ? C’est ici que les hasards de la vie se chargent d’orienter les choses. Un oncle lointain est prêtre catholique. Il est missionné au Japon, pays qui le fascine et dans lequel il s’installe. Il y vit toujours. Les termes dans lesquels il en parla durent être très enthousiastes. « Je me suis tournée vers ce pays à la langue difficile », dit-elle. Elle découvre des sons qu’elle aime, une écriture aussi. Elle passe ses vacances au Japon, découvre l’agitation des villes, la sérénité des jardins, les temples bouddhistes et les sanctuaires shintô , gravît le mont Fuji et profite des onsens (sources thermales). Elle est à Nagasaki, au parc de la Paix, le jour de la commémoration du bombardement atomique. Le lâcher de colombes. Elle se souvient de la statue impressionnante, la statue de la paix  qui semble lui dire « Ne recommencez jamais ! ».

Tout en travaillant, elle passe une maîtrise (master aujourd’hui) de japonais à l’Inalco (connue sous le nom de Langues O). Pendant ce cycle, elle part un an au Japon où elle enseigne le français puis travaille dans une usine de pièces pour automobiles à Saitama, conurbation située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Tokyo.

C’est ainsi que s’est formé en elle le goût pour un pays dont elle aime l’esprit collectif, la finesse des rituels, le génie végétal, la richesse géographique dont elle nourrit ses cours.


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