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Plus de sénatrices dans le 92 après le 24 septembre 

Le 24 septembre, les Hauts-de-Seine éliront leurs sept sénateurs. Six des sénateurs sortants, cinq hommes et une femme. Ils ont tous de bonnes chances d’être réélus, certains plus que d’autres. Le 7(un homme) sera forcément remplacé par une femme. Et si l’un des sortants venait à être battu, il serait probablement lui aussi remplacé par une femme.

Rappel des règles

Dans un article publié en juin, la Gazette a rappelé le mode de désignation des électeurs puis le scrutin de liste à la plus forte moyenne. Elle a aussi rappelé les éléments du scrutin précédent dans les Hauts-de-Seine et comment la multiplication de listes menées par des hommes avait conduit à l’élection de 6 hommes et d’une seule femme, malgré la règle de parité des listes. Enfin, l’analyse des élections municipales de 2020 a montré un léger gain pour la gauche.

En théorie, le mode de scrutin à la plus forte moyenne défavorise les camps qui se dispersent entre plusieurs listes. Cela semble le raisonnement tenu chez LR et à gauche pour ce scrutin. Un score de 14,14% assure le gain d’un siège.

En pratique, le scrutin est plus aléatoire que ne le montrent les étiquettes des uns et des autres. D’abord parce que les conseils municipaux comprennent des conseillers non encartés. Ensuite parce que les électeurs peuvent être sensibles à des évaluations personnelles des candidats.

Listes en présence

Les listes sont maintenant connues. Il y en 7, contre 11 il y a six ans. 4 comprennent des sénateurs sortants. Auxquelles s’ajoutent une liste LR dissidente, une liste FN et une liste LFI. Les listes FN et LFI n’ont strictement aucune chance. Si tous les sortants sont réélus, le septième élu sera le suivant sur ces 4 listes ou la tête de liste de la liste LR dissidente. Il s’agit de femmes dans les 5 cas.

Les sortants sont Roger Karouchi (72 ans), Christine Lavarde (39 ans) et Philippe Pemezec (68 ans le lendemain du vote) pour la liste LR. Puis Hervé Marseille (69 ans) pour la liste UDI (+Modem), Pierre Ouzoulias (59 ans) pour la liste de gauche, Xavier Iacovelli (42 ans) pour la liste « Ensemble ». 3 sortants sur 6 ne sont donc manifestement pas pour la retraite à 65 ans.

Du côté de la liste « Ensemble »

De tous les sortants, Xavier Iacovelli est très probablement le seul qui risque de ne pas être réélu.  En effet, en 2017, il menait la liste socialiste et il est passé du côté de Renaissance en cours de mandat. Ce qui complique l’analyse, c’est que LREM avait eu un élu de son côté, André Gattolin, qui ne se représente pas. Pour compliquer le choses, précisons que Gattolin avait été élu en 2011 sur une étiquette EELV…Le fait qu’il ait été élu en 2017 après avoir changé d’étiquette prouve que c’est possible : c’est rassurant pour Iacovelli. Une hypothèse serait que beaucoup d’électeurs de gauche de Iacovelli en 2017 votent cette fois pour la liste de gauche, mais que le sortant récupère une partie des électeurs de Gattolin…

Renaissance n’a emporté aucune mairie en 2020, ce qui ne facilite pas la tâche pour le sortant : il lui faut trouver des électeurs au sein des équipes municipales élues derrière un maire LR ou UDI. D’où probablement la présence sur la liste de trois élus étiquetés « Horizon ». On notera la présence de la 5e adjointe au maire d’Antony, d’une conseillère municipale de Fontenay-aux-Roses et du 2e adjoint à Bourg-la-Reine.

Du côté de LR

En 2017, Roger Karouchi d’un côté, Philippe Pemezec et Christine Lavarde de l’autre étaient sur deux listes différentes qui ont alors recueilli respectivement 16,92% et 23,74%, un total de 40,66%. Il y avait aussi deux listes Divers droite, qui ont recueilli respectivement 8,26% et 6,68% au total 14,94%. Sur le papier, la liste LR pourrait donc viser de récupérer 40,66% des voix plus une partie des 14,94%. De quoi élire confortablement les trois sortants et envisager l’élection de la quatrième de liste : Joëlle Ceccaldi-Raynaud , 72 ans et personnalité controversée. Tout dépendra des voix qui iront sur la liste indépendante et les listes « centristes ».

La liste Divers droite est menée par Marie-Dominique Aeschlimann adjointe au maire d’Asnières. La troisième adjointe de Fontenay-aux-Roses y figure en 3e place. Impossible d’évaluer les chances de cette liste, mais si elle a un élu ce sera sa tête de liste, donc une femme.

Du côté de l’UDI

Hervé Marseille conduit une liste essentiellement UDI. Le maire de Sceaux y figure en dernière place. On trouve en 5e place un élu Horizon. Mais surtout en deuxième place une élue Modem, Isabelle Florennes, 56 ans, qui fut députée des Hauts-de-Seine de 2017 à 2022. On supposera que l’idée est de récupérer une partie des électeurs d’André Gattolin en 2017. La liste UDI avait obtenu 14,29 % des voix en 2017. Si la réélection de la tête de liste parait très probable, l’obtention de deux sièges serait une surprise.

Du côté de la gauche

Pierre Ouzoulias, sénateur sortant, mêne une liste de la gauche et des écologistes qui n’aura pas vraiment de concurrente à gauche (LFI n’a pas réussi à réunir plus de 3 candidats). En 2017, la liste Divers gauche et la liste socialiste avaient eu un élu chacun, avec respectivement 9,54 et 8,26%. Sur le papier, elle devrait faire mieux que le total de ces deux listes au regard du résultat des municipales. Pierre Ouzoulias sera donc réélu. La deuxième de liste est une élue EELV, Catherine Candelier.

Une simulation pour bien comprendre

Imaginons les scores suivants :

  • Liste LR : 40%
  • Liste Divers droite : 11%
  • Liste UDI : 16%
  • Liste Gauche : 18%
  • Liste Ensemble : 13%
  • Liste RN : 1%
  • Liste LFI : 1%

Les 6 sortants sont élus. Pour désigner le sortant, il faut mesurer ce que donne la moyenne d’une liste si on lui attribue un siège supplémentaire :

  • Liste LR : 10%
  • Liste Divers droite : 11%
  • Liste UDI : 8%
  • Liste Gauche 9%
  • Liste Ensemble 6,5%

Dans cette configuration, le 7e siège va à Marie-Dominique Aeschlimann, tête de la liste Divers droite.

On notera que le score de cette liste est très peu prévisible pour une personne qui ne connaît pas les réseaux de relation entre élus. Imaginons qu’elle ne fasse que 8% et que les 3% en moins se répartissent entre les listes LR, UDI et Ensemble. C’est alors la liste LR qui obtient le 4e siège avec 10,25 % de moyenne.

Petit pronostic

Les réélections de Karouchi, Lavarde et Ouzoulias paraissent assurées. Celles de Marseille et de Pemezec sont très probables et celle de Iacovelli probable. Le 7e siège se jouera entre Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Marie-Dominique Aeschlimann et Catherine Candelier. Et peut-être Isabelle Florennes, voire Aurélie Taquillain (très peu probable). Dans tous les cas, une femme.

  1. Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 25 septembre 2023

    Pour revenir au titre de l’article, l’échec de Philippe Pemezec s’est traduit par l’élection d’une femme supplémentaire; On passe donc de 6 hommes et une femme à 4 hommes et trois femmes

  2. Gérard Bardier Gérard Bardier Auteur de l’article | 25 septembre 2023

    Les résultats de l’élection dans les Hauts-de-Seine ne sont certainement pas ceux qu’espéraient les Républicains : la liste Karouchi-Lavarde-Pemezec n’a que deux élus. Philippe Pemezec, sénateur sortant, n’est donc pas réélu.
    En 2017, la liste menée par Pemezec et Lavarde avait recueilli 23,74 % des voix et celle menée par Karouchi 16,92%. Soit au total 40,66% des suffrages. Cette fois, la liste commune n’en recueille que 26,91%. Alors même que le nombre de listes de droite a diminué.
    A contrario, la liste menée par Hervé Marseille, qui avait recueilli 14,29 % des voix en 2017 en recueille cette fois -ci 18,96%, ce qui lui permet de gagner un siège, en faveur de l’ancienne députée Modem Isabelle Florennes.
    La liste LR dissidente, menée par Marie-Dominique Aeschlimann recueille 12,42% ce qui permet l’élection de sa tête de liste.
    La liste de gauche et la liste Ensemble ont chacun un élu : les sortants Ouzoulias et Iacovelli sont facilement réélus.
    Le 7ème siège s’est joué à la plus forte moyenne.
    Un troisième siège aurait donné à la liste Karouchi 8,97% par siège.
    Un deuxième siège donnait 9,48% par siège à la liste UDI, 9,44% à la liste de gauche et 8,98 % à la liste Ensemble.
    L’élection d’Isabelle Florennes s’est jouée à deux voix. La présence d’une liste LFI a coûté un siège à la gauche. LFI a ainsi atteint son objectif.
    L’échec de la liste LR officielle s’explique probablement pour de multiples raisons. Mais elle montre avant tout le manque d’unité de ce camp-là.

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