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Les Artistes scéens à l’ancienne mairie

Du 2 au 11 juin, à l’ancienne mairie de Sceaux, se tient le salon des Artistes scéens, du nom de l’association organisatrice. Seront exposés toutes sortes de travaux : des aquarelles, des huiles, des acryliques, des dessins, des pastels. Sur papier ou sur toile. Des sculptures en fer ou en bois, des modelages, des bronzes. Pas d’exclusive. 89 exposants investiront l’ancienne mairie tout entière.

Les Artistes scéens compte quelque 120 adhérents qui partagent un amour, un goût (un besoin ?) de l’expression artistique. Ils soustraient à leurs proches une part de leur vie pour peindre, dessiner ou sculpter. Ce sont pour la plupart des amateurs. Et si quelques-uns vendent leurs travaux, ils en reçoivent plus un signe de reconnaissance qu’un moyen d’existence.

L’association se réunit tous les deuxièmes mardis du mois aux Garages. On y rend compte des expositions passées, on annonce celles à venir et les raisons d’y aller. Certains y montrent aussi des travaux en cours ou à peine achevés pour recueillir les avis, réactions, commentaires. L’exercice est délicat. Il faut bien de la sympathie entre les membres pour que la demande de dialogue demeure dans l’encouragement et l’aide.

Artistes ?

Sont-ils réellement des artistes ? « Pourquoi cette question ? réagit Jean Charvoz qui préside l’association. Parce qu’ils sont amateurs ? Un artiste est-il seulement celui qui en vit ? Parmi ceux qui en vivent, beaucoup n’ont-ils pas un autre métier à côté ? Et que dire de ceux qu’un galeriste découvre après leur mort dans l’indifférence et la misère ? » Indiscutable. Mais inversement, peut-on prétendre au titre du seul fait de peindre ? N’y aurait-il pas illusion ?

Oui, sauf à considérer le statut d’artiste comme une attitude, une façon de vivre. Une sorte de rapport au monde qui se traduit par une expression personnelle. L’art contemporain a délégitimé depuis longtemps le magistère de l’auteur, son art d’artisan, pour lui substituer le concept et le sens que le spectateur imagine. Comme il est loisible d’imaginer beaucoup, venez voir ce qu’ils font. Vous en jugerez.

Des invités d’honneur

A côté de travaux à découvrir ou déjà reconnus, l’exposition rendra hommage à des artistes au renom établi. Rasko pour ses sculptures nourries d’un art primitif repensé par un regard très contemporain. Les formes classiques sont évidées pour laisser la lumière montrer leurs courbes. Avec Ewa Karpinska, ce sera « l’aquarelliste qui travaille en humide sur humide [et] entretient un dialogue incessant avec l’eau. »[1] Le papier est mouillé à cœur pour accueillir le liant et le pigment, il doit rester « amoureux » expression d’aquarelliste que Jean Charvoz aime à citer. Avec Serge Guarnieri, ce sera un travail (un détournement devrait-on dire) du fer à béton. Il fait sortir du métal pourtant rigide des formes étonnamment souples et fluides inspirées d’espace et de nature.

L’appui de la ville

L’exposition sera donc un point de rencontre entre l’effervescente imagination des aficionados des arts plastiques et les créations d’artistes reconnus. Elle sera couronnée par un prix de la ville de Sceaux qui sera décerné par Jean-Philippe Allardi, maire adjoint à la culture. Le prix met en relief le soutien constant que la ville apporte à l’initiative et qui s’exprime aussi par la mise à disposition d’un lieu important.

A l’ancienne mairie, donc, se tiendra le vernissage, moment idéal pour rencontrer les auteurs, leur exprimer ses impressions, et tout simplement regarder, comparer, chercher, se projeter. S’approcher. Notez la date : vendredi 2 juin 2023 à 19h30.


[1] Quatrième de couverture de Aquarelle, la lumière de l’eau, Ewa Karpinska, Editions Mango, 2017.

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