Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Nouvelles des Fronts de… libération des trottoirs

Des Fronts de libération, il y en eut, il y en a tant et tant qu’une encyclopédie ne suffirait pas à les décrire. En outre, les libérateurs d’un jour deviennent parfois les oppresseurs du lendemain. On se méfie. Pourtant certains ont réussi à renouveler le genre. Ils ne parlent plus de pays ni de peuples, ils parlent de trottoir.

Sans trop s’interroger sur l’étymologie, on remarque que trottoir évoquer trotter, lequel vient du trot du cheval et s’est étendu aux humains qui marchent à petits pas rapides. Trotter ne demande que des pieds. Ce qu’on retrouve chez trottin qui désignait (chez Balzac du moins) une jeune fille qui livraient les chapeaux et les robes à domicile. Rien à voir avec la trottinette. Foin des engins !

Les fronts, auxquels il faut ajouter les mouvements, de libération des trottoirs proclament haut et fort qu’ils ne veulent plus de voitures stationnées dessus, de vélos ou trottinettes roulant dessus. Ils veulent qu’ils restent un espace où se déplacer sans se demander si un véhicule n’est pas derrière, à côté, à droite ou à gauche. En rêvant.

Les Fronts font front contre les intrusions

Des mouvements existent un peu partout en France. Dans les villes bien sûr, c’est un problème exclusivement urbain. Regardez vers Brest, Saint-Brieuc ou Marseille. Roubaix a enfanté une égérie. Roubaignette a surgi avec humour et volonté pour se faire le porte-voix de la tranquillité pédestre. Derrière son masque[1], elle s’insurge contre les stationnements de voitures sur les trottoirs ou les passages piétons, elle défend les zones 30, elle appelle les autorités à protéger les bipèdes. Pacifique, elle contre-attaque sur sa page Facebook.

Et Sceaux là-dedans ? On y observe peu d’incivilité (à notre connaissance, peut-être est-elle incomplète). Mais Roubaignette nous « interpelle », car penser Sceaux, c’est penser piéton. Parce que l’âme de la ville, c’est le pied. On pourrait en dire autant de Bourg-la-Reine ou de Fontenay-aux-Roses ou de bien d’autres communes de la métropole Grand Paris. C’est que l’ambition d’aujourd’hui est d’user ses semelles plutôt que ses poumons, cibles de choix pour les particules fines. Donc de rendre confortables les trajets piétons plutôt que de les dissuader en ne les protégeant pas contre ce qui les afflige et leur nuit et conspire à leur nuire.[2];

On peut lire aussi : Trottoir or not trottoir


[1] Le masque n’est pas sans rappeler celui de l’illustre concombre des Aventures potagères du concombre masqué. Cette œuvre impérissable et philosophique de Mandryka donne toute sa place au concept de « Bretzel liquide ! ».
[2] Si vous appréciez la tournure, n’hésitez à le dire à La Gazette, qui transmettra à Jean Racine. Cela lui fera très plaisir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *