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Agriculture de conservation

Lors de l’émission de M6 sur l’agriculture, l’animateur réalisait une expérience avec un tee-shirt, pour voir s’il y avait de la vie dans le sol. cette préoccupation a une histoire, et a abouti à une des trois méthodes d’agriculture présentée dans l’émission

L’appauvrissement des terres agricoles

Un des problèmes majeurs pour la production agricole est l’érosion progressive des sols, soit par l’eau, soit par le vent.

« Aux États-Unis dans les années 1930. L’alternance de sécheresse et de pluie, conjuguée à des vents violents, a provoqué le désastreux phénomène connu sous le nom de « Dust Bowl » (bassin de poussière), décrit par Steinbeck dans « Les raisins de la colère ».

Source : Wikipédia sur l’agriculture de conservation.

L’agriculture a une responsabilité importante dans ce phénomène d’érosion. Pendant une partie de l’année (entre le labour qui suit la moisson et les semis suivants), le sol est nu et donc beaucoup plus fragile face au vent et à la pluie.

Au-delà de cette question de l’érosion, on constate un appauvrissement des sols dans nos agrosystèmes, avec une réduction de ce qu’on appelle les décomposeurs du sol. Les vers de terre sont les plus gros et les plus visibles de ces décomposeurs, qui comprennent aussi des microorganismes.

On trouvera dans cette vidéo ( à partir de 3’20 ») une explication des phénomènes concernés. En résumé, les décomposeurs sont raréfiés pour trois raisons :

  • Leurs nutriments (la production agricole) sont en grande partie évacués
  • Ils sont victimes des pesticides
  • Et aussi du travail des sols (le labour)

On notera que les bons résultats de l’agriculteur bio dans l’expérience rapportée par E=M6, s’explique surtout par un apport de vie extérieure (via le fumier)

Comment préserver les sols ?

Pour limiter, voire inverser cette érosion et cet appauvrissement des sols, des agriculteurs, avec l’aide des chercheurs, ont fait évoluer leurs méthodes et ont progressivement créé ce qu’on appelle aujourd’hui l’agriculture de conservation de sol autour de trois grands axes :

  • Semis sans travail du sol
  • Couverture permanente du sol
  • Diversité des espèces cultivées

Le résultat :

  • Un sol qui revit progressivement au fil des années
  • Des besoins en entrants (engrais…) en baisse
  • Moins de consommation d’énergie (donc moins de CO2 émis)
  • Un rendement correct (légèrement inférieur à celui de l’agriculture intensive)
  • Un sol qui fonctionne en « puits de carbone »

Le rôle clé des agriculteurs

Exposé comme ci-dessus, cela a l’air simple. La réalité est beaucoup plus complexe : le choix des plantes d’hiver, le système de rotation des cultures dépendent des sols, du climat, des espèces principales visées. Les agriculteurs qui se sont lancés ont répondu par le pragmatisme et l’échange permanent entre pairs. Ils ont même été amenés à modifier leurs outils, à en inventer d’autres.

On trouvera dans cette vidéo un exemple d’échange entre agriculteurs autour d’un des leurs qui pratique l’ACS depuis 25 ans et son voisin qui le fait depuis deux ans.

Une approche scientifique

Les initiatives des agriculteurs ne sont pas tombées du ciel, mais bien de travaux faits par les chercheurs de l’INRAE (l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). On peut consulter à ce sujet le dossier « agriculture de conservation » sur le site de l’INRAE

Il y a quelques mois, un youtoubeur a aussi posté une longue vidéo sur les mécanismes biologiques à l’œuvre dans l’agriculture de conservation.

L’agriculture de demain ?

Aujourd’hui, l’agriculture de conservation des sols ne représente en France qu’une très faible partie de l’agriculture (la première vidéo youtube citée plus haut parle de 2%).

Elle est menacée dans son existence même par l’éventualité d’une interdiction des herbicides (elle utilise généralement le glyphosate). Le rapport d’évaluation de l’ANSES sur les alternatives non chimiques au glyphosate cite l’agriculture de conservation comme ne pouvant s’en passer. Le ministre de l’agriculture a pointé positivement cette méthode lors d’une récente intervention à l’Assemblée Nationale.

Elle est de plus très peu connue du grand public. C’est pour cette raison que des agriculteurs ont décidé de mieux la faire connaitre à travers ce site, lui aussi très récent.

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