TEMOIGNAGE Dans le cadre du Festival Société en transitions, les villes de Sceaux et de Bourg-la-Reine organisaient dimanche 4 février une balade à vélo à la découverte des lieux de la transition de ces deux villes.
Cet après-midi un peu gris, une équipée de cyclistes dont je fais partie convergent donc vers la Manufacture au 7 rue de Penthièvre au centre de Sceaux. Devant cette ancienne maison de ville, Patricia nous accueille et se propose courtoisement de garder les vélos le temps de la visite. A l’intérieur du bâtiment, nous sommes accueillis par Florence Presson. L’adjointe au maire de Sceaux en charge des transitions et de l’économie circulaire présente avec enthousiasme le Fablab fibres et textile, lancé par la Ville en 2021. En l’écoutant, nous admirons les machines spécialisées mises à la disposition de chacun pour créer, détourner et réutiliser les fibres et les textiles. Le lieu encore récent n’a pas encore atteint son régime de croisière, mais a déjà permis à de jeunes créateurs de s’exprimer.
Mais déjà, la voix puissante de Patricia, érigée en gardienne de l’horaire, nous hèle : il est temps de partir en direction de son domaine : le jardin des voisins. Situé le long du RER B, proche de la station Sceaux, ce jardin partagé occupe la maison et la propriété destinées autrefois au garde-barrière de la ligne de Sceaux. Construite en 1891, le tout fut acheté par la Ville en 2003. Sur une généreuse surface totale de 1100m2, une trentaine de familles adhérentes se partagent parcelles individuelles et parcelles collectives. Le jardin est naturellement cultivé en bio, dans le respect des ressources et de l’environnement. Avant de repartir, nous dégustons un excellent gâteau accompagné d’une boisson chaude revigorante en écoutant l’histoire de « la chaussette qui s’enfuit » lu avec talent par une conteuse de Créativenvol : l’occasion d’apprendre pourquoi les chaussettes divorcent toujours… et la mise à disposition prochaine de borne de collecte de vêtements à Sceaux (pas que pour les chaussettes célibataires…) !
Après la Manufacture le jardin Hoffmann
Il est temps de réenfourcher nos bicyclettes : toujours encadrés avec le sourire par Julie de Bourg-la-Reine qui ouvre la marche et Joanne de Sceaux en serre-file, nous nous dirigeons vers Bourg-La-Reine. Le trajet nous fait passer au-dessus du RER B, traverse la N20 et rejoint le jardin partagé Hoffmann au milieu d’un quartier pavillonnaire. Là, nous attendent de nouveaux cyclistes réginaburgiens (dont Patrick Donath, le maire de la ville) venus nous accompagner pour cette deuxième partie du parcours. Le jardin partagé Hoffmann est un ancien jardin public. Il constitue le deuxième espace mis à la disposition des habitants désireux de jardiner, mais n’ayant pas d’espace pour exercer leur passion. La municipalité a confié la gestion de ces deux terrains à l’association Bourg-la-Reine en transition qui nous présente les 370 m² du jardin Hoffmann et les animations qu’elle y propose. Classiquement, celles-ci s’articulent autour du bouturage, de la permaculture, du zéro déchet… Mais, pas question de quitter le jardin sans écouter une nouvelle histoire de Créativ ‘Envol cette fois lue par Patricia qui décidément cumule les talents : il s’agit cette fois du récit de la vengeance des poubelles qui réunies en assemblée générale réclament des déchets propres ! Où vont-ils chercher tout cela !
Puis notre chapelet élargi de cyclistes se dirige vers le boulevard Carnot distant de quelques centaines de mètres. Une partie du boulevard possède une contre-allée initialement dévolue au stationnement automobile. Dans un souci d’amélioration du cadre de vie, la ville a végétalisé et désimperméabilisé une première partie de la contre-allée Carnot désormais dévolue aux piétons et elle projette de poursuivre le travail. Même avec une végétation hivernale, on peut facilement comparer la partie déjà réalisée avec la partie non encore réalisée et mesurer tout l’intérêt de ces travaux. Le maire, Patrick Donath, nous présente également d’étranges barrières végétales amovibles. Celles-ci permettent de bloquer temporairement la circulation devant l’école élémentaire voisine afin d’assurer la sécurité de la sortie des classes. Suit la visite du poulailler collectif construit au square Carnot tout proche sur un terrain mis à disposition par la mairie. Ce poulailler a été construit et est opéré par l’association Bourg-la-Reine en transition en partenariat avec l’association Haie Magique. Il s’agit d’une microferme qui associe une activité de recyclage des déchets organiques avec la production d’œufs frais et de légumes. Elle est aussi un lieu d’échanges socioculturels et d’activités collectives.
Fraîcheur publique
Nous quittons les poules et poursuivons notre périple. Nous retraversons la nationale 20 pour découvrir une friche située en contrebas des voies du RER B avant la gare de Bourg-la-Reine. Au milieu du siècle dernier, cette friche a servi à une entreprise de combustibles pour entreposer du charbon (et possiblement aussi du fuel) avant de devenir un terrain de basket urbain. Bien qu’il s’agisse d’un terrain constructible, la mairie a choisi d’y implanter un îlot forestier : à l’avenir, cet espace de fraîcheur public sera plus utile à ce quartier très urbain que de nouvelles constructions. Des analyses sont prévues pour déterminer si le sol de cette friche est effectivement pollué. Ces analyses permettront de choisir les bonnes techniques de phytoremédiation en fonction des éventuels polluants rencontrés. Un sacré clin d’œil que de voir cet ancien entrepôt de charbon devenir, on l’espère, un puits de carbone…
Notre colonne vélocipédique entame alors sa dernière étape. Cette fois nous passons sous les voies du RER B pour rejoindre l’avenue de Montrouge. Nous sommes accueillis à la Maison de la transition avec un chocolat et des viennoiseries. Chargée de la ville durable à Bourg-la-Reine, Anne Sauvey, maire adjointe déléguée à la Ville durable, explique que le lieu est destiné aux associations de la ville qui agissent sur l’environnement. Il y a bien évidemment Bourg-la-Reine en transition déjà évoqué, mais aussi notamment la Bricothèque (partage d’outils et atelier de bricolage) et le Repair café de Bourg-la-Reine qui disposeront là d’espaces de stockage dédiés….
Finalement, cet après-midi n’aura pas été aussi gris que la météo le laissait penser, grâce aux acteurs de cette balade : élus, personnels municipaux, représentants associatifs de tous poils. Je l’ai vécue comme un moment de chaleur humaine et de partage qui entretient l’espoir d’un monde durable et donne envie d’agir à son tour !
Jolie balade, agréable restitution. Merci Joseph Maire.