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Engrais naturel pour physiciens en herbe

Voici de quoi s’amuser tout en découvrant des phénomènes de la nature ! 50 expériences scientifiques pour les petits physiciens du weekend, qui vient de paraître aux Editions Delachaux et Niestlé, est un livre ludique, pratique et érudit.

Les auteurs s’en sont donné les moyens. En s’y mettant à trois, ils ne risquaient pas de rater leur cible, la tranche d’âge autour des années collège. Nikita est en 6e, Nathanaël en 3e, les deux sont à Marie-Curie, tandis que leur père, Auguste Gires, est chercheur en géoscience.

Rituel familial

Le livre est le résultat d’une pratique que la famille a adoptée, à savoir une expérience chaque weekend. De quoi roder la pédagogie. Cela dure un quart d’heure, une demie heure tout au plus. Le but n’est pas de se chauffer pour le HPI. La relation entre le père et ses fils reste ludique. Pas de rythme effréné. On transmet et on s’amuse. On s’étonne du monde. On est ensemble.

Depuis plus de 5 ans, Nikita était alors au cours préparatoire, ce sont environ 270 expériences qui ont été réalisées mine de rien, sans forcer. Auguste Gires trouve son inspiration dans les questions de la vie courante, ses lectures en physique, sur des sites ou son travail de chercheur. Il part d’un principe et se demande comment le mettre en évidence par une expérience. C’est l’intérêt du livre de mettre en regard des réalités simples à observer et des explications qui ouvrent sur des notions physiques importantes.

« L’expérience du chocolat, dit Auguste Gires, m’est venue à l’esprit en lisant un livre sur les nanotechnologies. » L’expérience répond à la question candide : « Pourquoi le chocolat en poudre se mélange-t-il mieux au lait qu’un simple carré de chocolat ? » On appréciera le travail de l’inspiration qui a conduit à la question en partant de technologies pour le moins obscures. Quiconque a servi le chocolat du matin sera curieux de savoir comment on peut raisonner à l’échelle des particules et, surtout, en quoi cela peut rester à la portée des enfants.

Six mains

Pour passer d’un rituel familial a un projet éditorial, il a fallu se retrousser les manches. Ils se répartissent le travail. Chacun prend sa part. Nikita décrit le pas-à-pas de l’expérience. Il est dans le cœur de cible, les plus jeunes obligent à simplifier. Nathanaël met au propre et rédige sur ordinateur, Auguste écrit les explications, dessine à la main les croquis des montages. Les trois se rassemblent pour la relecture. Autour de l’ordinateur, ils reprennent les retours de l’éditeur. C’est une partie difficile pour les enfants (peut-être bien pour le père aussi), elle est en tout cas ingrate. Et pourtant, souligne Auguste Gires, « les enfants étaient meilleurs que moi pour la mise à jour des renvois aux expériences proches. »

Le beau travail d’édition, la fibre didactique et le talent graphique de l’illustrateur, Vincent Cazas, le concours des nombreuses photos donnent au livre une grande facilité de lecture et d’utilisation.

Que d’eau, que d’eau

Des souvenirs se sont déjà formés. L’expérience qui a le plus amusé Nikita et Nathanaël est la fusée à eau. « C’est rigolo de pomper et de voir que ça fait décoller la fusée. » Quel rapport en le fait de pomper et le décollage ? Mystère. Avec un teasing pareil, comment ne pas aller commander le livre ?

Celle dont ils ont retenu le plus de choses ? Pour Nikita, c’est l’étrange va-et-vient des raisins secs. Deux verres, l’un rempli d’eau pétillante, l’autre d’eau plate. Dans l’eau pétillante, les raisins « accrochés aux bulles » montent vers la surface et quand elles éclatent les raisins retombent. Dans l’eau plate, rien de tel ne se produit. Le principe à découvrir : la densité. Celle des raisins change selon qu’ils sont ou pas accolés à des bulles. Les mouvements vers (ou depuis) la surface rendent tout cela tangible.

Nathanaël est particulièrement touché par le verre retourné et l’eau qui ne tombe pas. On est encore dans l’eau, mais le principe est tout différent. Un verre est rempli à ras, on a mouillé ses bords. La scène se passera de préférence au-dessus d’un évier ou dans un jardin. Un disque de carton recouvre le verre. Retournez rapidement le verre tout en retenant le carton. Vous verrez. Nathanaël en tout cas fut bluffé. Et savoir la place que prend la pression atmosphérique n’ôte rien de son émerveillement.

Apprendre et s’amuser

Voilà cinquante expériences nourries de quotidien qui s’inscrivent dans une conviction. Pour Auguste Gires, la diffusion de la science passe par le développement de la curiosité, de l’envie de comprendre le monde qui nous entoure et comment il fonctionne. « Toucher plein de domaines. Mais aussi faire avec ce qu’on a à la maison ou au magasin d’à côté. » Le livre a un côté MacGyver.

Attendez-vous donc à trouver comment dessaler de l’eau, fabriquer un minimoteur électrique, multiplier sa force, faire danser un serpentin, et bien d’autres choses pour passer tout plein de bons moments ensemble.

Une séance de dédicace aura lieu le 17 juin après-midi au Roi Lire, rue Florian à Sceaux.

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