En Ukraine, les positions sur le terrain ne changent qu’à coup de centaines de mètres et la guerre s’est installée pour durer. Mais les tués se comptent par centaines tous les jours.
Jamais frères ?
Spécialiste des sociétés post-soviétiques, Anna Colin Lebedev a publié en septembre un ouvrage intitulé Jamais frères. Elle y montre comment l’Ukraine et la Russie ont divergé à partir de l’éclatement de l’URSS.
Dans le premier pays, la société civile a pris de plus en plus de place. Dans le second, le pouvoir l’a au contraire complètement empêché d’agir et de s’exprimer. La guerre a transformé cette différence en une fracture béante.
On trouve sur le Web de nombreux exemples de l’importance de la société civile ukrainienne. Par exemple cet article de La Croix, Dans les cuisines de l’armée ukrainienne, où « on livre aussi du réconfort ». L’auteur explique sur Twitter que son enquête en dit long sur la façon dont le pays fait la guerre.
Xavier Tytelman, un spécialiste de l’aviation militaire, pro-ukrainien, publie régulièrement sur You Tube des vidéos à propos du conflit. A signaler le témoignage d’un Français, militaire expérimenté enrôlé dans la Légion des volontaires internationaux. Voir aussi un entretien avec Cyrille Amoursky, reporter de guerre.
Garder ou reprendre l’initiative
Pendant les premiers mois de la guerre, ce sont les Russes qui ont eu l’initiative, en attaquant à partir du 24 février sur de nombreux fronts. L’échec de leur attaque sur Kiev les a conduits à se concentrer sur le Dombass.
À partir du 6 septembre, les forces ukrainiennes reprennent l’initiative, d’abord dans le nord-est du pays (contre-offensive de Kharkiv) puis dans le sud (libération de Kherson le 14 novembre).
Ces deux réussites ukrainiennes laissent penser à beaucoup d’observateurs que l’Ukraine prend le dessus sur la Russie et pourrait gagner la guerre.
La Russie va pourtant ensuite reprendre l’initiative dans le Donbass, notamment autour des villes de Donetsk puis de Bakhmut. Ses troupes sur place ont en effet été renforcées en nombre.
Wagner semble avoir recruté environ 40.000 personnes dans les prisons. Le deal est simple : 6 mois de guerre pour une remise totale de peine. En envoyant des vagues de ces soldats contre les Ukrainiens, les Russes peuvent user leurs adversaires et repérer leurs positions pour les bombarder. Mais ce faisant, il envoie les ex-prisonniers à la mort par milliers.
Le mobilisation décrétée à l’automne permet d’envoyer des dizaines de milliers de soldats sur le front tout en formant les autres pour l’étape suivante. Ces soldats sont cependant mal équipés et mal formés.
L’abandon de Kherson a permis de transférer sur d’autres fronts des troupes parmi les meilleures de l’armée russe.
La guerre de tranchées
L’article de Wikipédia sur le sujet explique :
« À ce moment-là, une grande partie de la ligne de front se transforme en une guerre de tranchées positionnelle, les deux camps subissant de lourdes pertes sans faire d’avancées significatives. L’intensité des affrontements dans le secteur de Bakhmout est comparée aux batailles de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. »
Les forces russes usent avant tout de leur méthode habituelle : bombarder le terrain au point qu’il n’y ait plus de refuges quand elles envoient l’infanterie. Il semble que ses stocks diminuent mais c’est aussi le cas du camp d’en face (les pays occidentaux manquent de stocks de munitions). Les Russes envoient donc moins d’obus par jour, mais toujours deux fois plus que les Ukrainiens. Xavier Tytelman titre sa vidéo « Carnage à Bakhmut«
Les pertes sont sans doute importantes des deux côtés, pour des gains territoriaux très lents, comme le montre la carte publiée par Loup Bureau, journaliste qui suit depuis des années la situation en Ukraine.
Prochaines offensives attendues des deux côtés
De nombreuses sources annoncent une prochaine grande offensive russe. L’ISW pense qu’elle va échouer, les dirigeants russes surestimant encore leurs forces et sous-estimant les Ukrainiens.
Le 7 février, une attaque russe aux alentours de Vouledhar se traduit par de fortes pertes : plus de 1000 hommes et des dizaines de chars.
Le 11 février, Le Monde rapporte que, selon les services de renseignement ukrainiens, « l’armée russe n’a pas les moyens de lancer une grande offensive. »
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine réclame des équipements pour attaquer : des chars de combat, une artillerie longue portée et des avions de chasse. Sur son site, Guillaume Ancel explique pourquoi.
Guillaume Ancel estime que ces livraisons provoqueront un tournant dans la guerre. De son côté, Olivier Kempf se demande combien de temps les Ukrainiens pourront-ils tenir. Mais il note le 12 février que les russes n’avancent plus.Et Xavier Tytelman explique les caractéristiques des avions qui pourraient être livrés.
Quelles sorties possibles ?
Plusieurs auteurs se projettent sur une possible sortie de guerre et sur le sort de Poutine en cas d’échec russe.
Michel Goya évoque le tombeau de Poutine en trois scénarios. Il veut aussi en finir avec l’idée de co-belligérance.
Olivier Kempf évoque un processus de paix et la dégradation de la situation pour l’Ukraine.
Guillaume Ancel évoque lui aussi le devenir de Poutine.
Stéphane Audrand se demande « c’est quoi gagner la guerre? », vu du côté russe, puis du côté ukrainien.
Désinformation en France
Guillaume Ancel s’interroge : sommes nous menacés par les réseaux de Poutine en France?
Dans une tribune dans le JDD, un vice amiral français pointe le rôle de désinformation de certains anciens généraux.
Dernières heures
Cartes du Monde revient sur Twitter sur l’échec russe au début de la guerre
Hélios Runner fait un point d’actualité sur le front
Un auteur du magazine « Défense et Sécurité Internationale » fait également un point.