L’association « M4 à BLR » promeut depuis 2016 le prolongement de la ligne 4 vers le sud. Le dossier a passé une première étape avec une décision du conseil de la métropole début 2022.
Un projet intégré au SCoT
Lors de sa séance du 24 janvier 2022, le conseil de Métropole du Grand Paris (MGP) a adopté son schéma de cohérence territoriale (SCoT). Ce schéma intègre les projets de transports en commun : Grands Paris Express, prolongement de lignes de métro et tramway. On y distingue ainsi la future ligne 15, avec notamment les gares de Châtillon, Montrouge, Bagneux (Lucie Aubrac), Arcueil, Cachan et Villejuif Gustave Roussy. Le tramway 10 ira de Fort d’Issy à La Croix de Berny. Et un prolongement de la ligne de métro 4, est prévu au sud de son terminus actuel à Bagneux Lucie Aubrac.
Ce prolongement passerait par Bourg-la-Reine (correspondance avec la ligne B), puis emprunterait l’actuelle liaison RER entre Bourg-la-Reine et la gare de Robinson. Elle se prolongerait ensuite jusqu’à la ligne T10 à Châtenay-Malabry.
Une pétition à Bourg-la Reine
Le projet de prolongement de la ligne 4 jusqu’à Robinson semble assez ancien : Georges Siffredi l’aurait intégré à son programme lors de l’élection cantonale de 2011. En 2016, un groupe d’habitants de Bourg-la-Reine s’empare de l’idée d’un prolongement de la ligne 4 jusque leur ville. Les travaux de prolongement de mairie de Montrouge à Bagneux ont en effet commencé en 2015. Cécile Andrieux, réginaburgienne qui travaille à Montrouge, voit ainsi tout l’intérêt d’un accès à la ligne 4. Il lui faut trois quart d’heure pour aller à son travail en transport en commun, 25 minutes à vélo. Les problèmes récurrents du RER B participent de la motivation des participants.
En 2018, ceux-ci décident de se constituer en association pour pouvoir se manifester publiquement. Le nom « Association M4 à BLR » affiche la couleur. Cécile Andrieux en est la présidente. Jean-Noël Chevreau, qui vient de quitter la mairie, se passionne pour le sujet. Il fait profiter l’association de son réseau. L’année 2019 est celle de la diffusion de l’idée. Distributions de tracts et affiches invitent à plusieurs réunions publiques. Quelques dizaines de présents à chaque fois réagissent très positivement. Un élan que le Covid va briser temporairement.
Les responsables participent à une réunion publique organisée par l’association des maires des villes du RER B sud. L’occasion de rencontrer aussi la RATP et des usagers. Occasion aussi de diffuser la solution envisagée. Des rendez-vous sont pris avec les maires de Sceaux, de Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry. L’idée plait. Elle commence à diffuser. Signe de l’intérêt : Cécile Andrieux est invitée à intégrer la liste du maire sortant lors des municipales.
Début octobre 2021, l’association lance une pétition sur Change.org. Adressée à la région et à la métropole, elle a recueilli à ce jour environ 1500 signatures.
Un projet qui s’enrichit
Mais le projet évolue aussi au contact d’autres associations, d’habitants d’autres villes. Les évolutions urbaines au sud de la région parisienne, le développement du Plateau de Saclay augmentent les besoins pour le RER B. Le projet de rame à deux étages paraît insuffisant pour accueillir correctement tous les voyageurs.
La ligne vers Robinson est remise en cause. Considérée comme n’accueillant pas assez de voyageurs, elle diminue par nature le cadencement vers Massy, Orsay et St Rémy les Chevreuse. D’où l’idée de la transformer en en faisant le prolongement de la ligne 4. L’association intègre cette option. Puis émerge la proposition de prolonger encore la voie jusqu’au T10, par un tunnel à partir de Robinson.
Le projet suit son chemin, sans qu’on sache très bien comment. Les contacts avec des élus ont certainement joué leur rôle.
Un vote de la métropole
L’élaboration du SCoT de la MGP a commencé en 2017. Quatre années de concertations de toutes sortes ont donc précédé son adoption le 24 janvier 2022. Sur 208 conseillers, 17 ne participaient pas au vote, 25 se sont abstenus et seuls 8 ont voté contre. Les 158 votes « pour » traduisaient une très forte majorité.
Ce vote est une étape importante, même s’il faut signaler qu’il porte sur un schéma global et non sur le projet particulier du prolongement de la ligne 4. Il ne signifie pas que les travaux vont démarrer. C’est la Région et non la Métropole qui est décideuse en l’affaire.
Une nouvelle étape a eu lieu à partir du 9 septembre, avec l’enquête publique sur le SCoT. Cette enquête est aujourd’hui close, mais l’association M4 à BLR s’est bien sûr mobilisée à cette occasion.
Association des élus
Les lecteurs du Parisien ont appris le 19 janvier l’existence d’une association d’élus en faveur du projet. Cette association regroupe la plupart des maires du territoire VSGP ainsi que celui de Verrières-le-Buisson. Elle est présidée par le sénateur Philippe Pemezec.
Elle se donne comme objectif « de militer pour une extension du métro à partir de la station Bagneux-Lucie Aubrac en direction de Bourg-la-Reine et, après 1,5km en souterrain, rejoindre le tracé de l’actuelle ligne RER de la branche Robinson, pour ensuite traverser Châtenay-Malabry et permettre ainsi une interconnexion avec le Tramway T10 ».
L’article du Parisien rapporte qu’en 2020, une première étude a conclu à la faisabilité du projet. Elle a évalué son coût à 330 millions d’euros.
Et demain ?
Pour que le projet avance, il faut que la Région s’en empare. Sa première décision consisterait à ouvrir une ligne budgétaire pour lancer une étude approfondie. Une étude qui préciserait le projet, son coût, les conséquences sur le reste du réseau, les conditions et les délais de réalisation.
On l’aura compris : l’ouverture de ce prolongement n’aura pas lieu avant au moins une dizaine d’années. A titre de comparaison, le projet du Grand Paris, voté en 2009, ne s’est pas encore traduit par une ouverture de ligne. Mais celle-ci approche !
Vu de Bourg-la-Reine, ce prolongement a beaucoup d’avantages, puisqu’il donne aux habitants une solution complémentaire à celle de la ligne B. La situation est peut-être différente pour tous ceux qui utilisent le tronçon Bourg-la-Reine à Robinson : il s’agirait cette fois d’un remplacement.
La Gazette reviendra donc plus précisément sur le cas des utilisateurs de ce tronçon.
[…] Une association pour le prolongement sud de la ligne 4 https://sceaux-lagazette.fr/index.php/2023/02/08/une-association-pour-le-prolongement-sud-de-la-lign… […]
[…] Andrieux, responsable d’une association pour le prolongement de la ligne 4, a rappelé l’avancement du dossier. Laurent Souvigné n’a pas pris position, mais a souligné […]
C’était bien une faute de frappe , j’imagine plutôt 2035😜
Un prochain article donnera plus de précision sur le contenu du projet
Qu’il s’agisse de prolonger vers Bourg-la-Reine ou Fontenay, une mise en service en 2025 n’est pas envisageable. Ce sera beaucoup plus long (mais peut-être est ce une faute de frappe?)
Bonjour et merci de nous rapporter ce projet intéressant à plus d’un titre, même si ces perspectives sont encore très lointaines .
Le projet de raccordement du M4 vers Robinson est d’une évidence telle que l’on a du mal à comprendre que ce projet se soit arrêté pour plusieurs années à la Station Lucie Aubrac.
En fait la vraie question, technique, mais aussi sociale, est de savoir ou se fera le raccordement à la ligne du RER ?
On imagine mal un raccordement dans le périmètre urbain de la gare de Bourg la Reine, mais on peut comprendre l’intérêt des Reniburgiens et d’une partie des Sceens pour cette solution qui s’avèrerait sans doute plus coûteuse et compliquée pour les proches riverains
Une solution qui peut paraître logique sur le plan géographique serait de raccorder le M4 directement à la gare de Fontenay aux roses, elle aurait en outre le mérite de désenclaver tout un secteur de Bagneux et de Fontenay,
Si l’hypothèse de travail est une mise en service de ce tronçon en 2025 , on peut escompter que le nouveau RER B produira d’ici là une amélioration effective du transport et que d’autre part le mode de vie professionnel aura profondément évolué. Dix ans en matière de communication c’est un siècle de la vie passée….
Qu’en pensez vous ??
La présidente du CARRO a déjà été rencontrée par la Gazette dans la perspective d’un autre article
Cet ambitieux projet est tout d’abord issu de l’initiative des habitants. Nos collectivités locales qui réclament toujours plus d’autonomie par rapport à l’Etat, viennent tardivement à l’appui des besoins de la population. Si celle s’est manifesté, la raison est due aux innombrables retards de la ligne B, irrespect des horaires et congestion des rames, conséquences des politiques de densification des logements sans prévoir les moyens de transport adéquats.
Les avantages pour la ville de Bourg la Reine sont évidents. Mais au-delà, les stations Sceaux, Fontenay-aux-Roses et Robinson risquent-elles une baisse de régularité des services de transport ? L’association du CARRO dont la présidente est une ancienne élue scéenne, s’est engagée depuis des années auprès des pouvoirs publics dans la défense de la branche robinsonnaise de la ligne B