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Une élève ingénieure en Colombie

Marion Jacquey est actuellement en quatrième année à l’EPF. Elle vient de passer 5 mois en Colombie. Elle y a suivi les cours de l’EIA (Escuela de ingeniera de Antioquia), une université partenaire de l’EPF.

D’Antony à Medellin

L’EPF, qui a déménagé récemment de Sceaux à Cachan, propose une formation en 5 ans à la sortie de terminale. Les jeunes bacheliers suivent pendant trois ans une formation généraliste. Ils choisissent ensuite parmi 8 options pour deux années plus ciblées. Ils doivent également passer au moins 6 mois à l’étranger pendant ces études, soit sous la forme de stage, soit dans un établissement d’études supérieures.

Ces deux années de fin d’études à l’EPF commencent par un semestre hors de l’école. Elles se poursuivent par deux semestres de cours, pour se terminer par un nouveau semestre extérieur.

Marion Jacquey habite à Antony. Venue d’une filière scientifique dont elle aimait les matières, elle fait assez naturellement le choix de l’EPF. En fin de troisième année, elle décide d’emprunter la voie biomédicale. Elle avait envie de découvrir l’Amérique latine, et l’EIA a une spécialité biomédicale. Elle candidate. Elle est admise.

L’EIA se trouve à Medellin, ville jadis célèbre pour ses cartels de la drogue. La situation a changé et la ville est la deuxième de Colombie, avec environ 2,5 millions d’habitants. L’EIA se trouve dans la périphérie, mais des transports en commun permettent d’y accéder facilement. Manon s’installe en colocation avec une autre étudiante de son école, qui faisait l’échange universitaire en même temps qu’elle. Le niveau des prix sur place leur a permis d’avoir un logement confortable pour un prix très raisonnable.

Apprendre

La vie de Manon s’organise autour de ses cours à l’EIA et la visite du pays. Première mauvaise surprise : les cours démarrent généralement à 6 heures le matin, ce qui oblige à partir de nuit. Ils finissent parfois à 20 heures. Il faut dire qu’ils sont organisés sur 4 jours, ce qui laisse disponible un long week-end.

Le début est compliqué : l’espagnol de Manon n’est manifestement pas suffisant et l’accent des Colombiens très éloigné des canons de la langue tels qu’enseignés en France. L’avantage du cerveau humain, c’est sa capacité d’adaptation. Donc le problème n’a été que provisoire.

Elle suit des cours de probabilités, de biomécanique. C’est ce qu’elle a choisi. Avantage notable : les classes se font avec une vingtaine d’élèves. Cela permet un fonctionnement plus souple (les élèves entrent sortent comme ils veulent) et des interactions plus importantes entre professeurs et élèves. 

Manon réalise un projet de simulation biomédicale pour des handicapés. Il s’agit d’un jeu qui sollicite la motricité des enfants concernés. La première action consiste en visites d’une association et d’un hôpital pour handicapés. Le projet se fait en équipe avec quatre colombiens. La formation à l’EPF l’a formée au travail en équipe. Cela permet de s’adapter aux difficultés, par forcément de les supprimer…

La fin du semestre arrive avec ses examens qu’il faut préparer. Sa réussite conditionne l’obtention du diplôme de l’EIA et celui de l’EPF. Cela ne donne guère le temps de souffler, d’autant plus que Manon a enchainé sans transition la fin de sa troisième année à l’EPF et ce semestre à l’EIA.  Conséquence positive : elle a de longues vacances à son retour en France avant de reprendre les cours.

Elle a prévu de retourner là-bas pour finir sa scolarité dans le cadre d’un nouveau semestre à l’EIA, au sein du laboratoire biomédical cette fois. Cela prolongera sa formation dans ce domaine et un double diplôme à l’arrivée.

Un pays à découvrir

La Colombie a une superficie de 1,15 million de km2. Soit deux fois la France. Cela en fait des paysages à découvrir pour qui aime la nature. La Colombie abrite plusieurs parcs naturels, en particulier sur la côte caraïbe. Manon n’a pas eu le temps d’aller voir le désert de Tatacoa, ni celui de la Guajira. Mais ce n’est que partie remise.

Il n’y a pas de trains, l’avion est cher, la solution est donc le bus. Avec les aléas que cela comporte : Manon se rappelle avoir passé 18 h dans un bus bloqué par une manifestation.

Les habitants méritent eux-aussi d’être découverts. Manon avait été attirée par l’image d’une culture sud-américaine joyeuse, musicale, bienveillante et elle a pu constater que la réalité était au rendez-vous. Au point qu’elle conseille à d’éventuels visiteurs étrangers de ne pas hésiter à s’adresser aux Colombiens sur place en cas de besoin.

Comme c’est souvent le cas, les étrangers se regroupent. A l’EIA, il n’y avait qu’une dizaine d’étudiants étrangers (dont 6 français), mais à Medellin une association d’étudiants étrangers organise de nombreuses activités. On y rencontre des Argentins ou des Mexicains, des Allemands ou des Suisses. 

La ville de Medellin mérite d’être visitée. Ce n’est pas pour rien qu’elle est surnommée « cité des artistes ». Le street-art a laissé des souvenirs dans le quartier de la Comuna 13.

Quelques conseils

Manon Jacquey ne peut qu’encourager les élèves des promotions suivantes à s’inscrire à l’EIA. Et leur donner quelques conseils pratiques. D’abord approfondir l’espagnol avant de partir. Ensuite se renseigner sur les quartiers les plus sûrs. Trouver un logement sur place plutôt qu’à distance. Enfin, faire confiance aux Colombiens. Ils sont toujours prêts à aider.

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