Lundi 30 mai, l’Insee a diffusé un portrait statistique des 577 circonscriptions de la France, dont celle de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, qui regroupent les communes d’Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry et Sceaux. Photographie.
Les données sont nombreuses et, pour chacune, l’Insee propose une comparaison entre les résultats locaux et ceux sur la France entière : on se concentrera ici sur les d’indicateurs pour lesquels les résultats sont assez différents de ceux de la France entière.
Une population plus éduquée et plus aisée
La circonscription compte plus de 20/50 ans et moins de 50/75 ans que la France entière, ce qui explique que le pourcentage d’actifs soit plus élevé qu’en France : 50,2% contre 46,7%. Le taux de chômage étant également plus faible (4,7% de la population est au chômage, contre 6,2%), la part des personnes en emploi est plus élevée que sur l’ensemble du territoire : 45,5% contre 40,5%. Il y a aussi plus d’élèves de 15 ans ou plus et d’étudiants : 10,5% de la population contre 7,8%.
19,2% des actifs de la circonscription (contre 39,4% en France) n’ont pas de diplôme ou un diplôme inférieur au bac. 40,8% des actifs de la circonscription (contre 14,3% en France) ont au moins un bac+5. Ce surcroit de qualification se traduit dans les emplois occupés : 43,6% (contre 14,3% en France) occupent un emploi de cadre ou de profession intellectuelle supérieure.
Les revenus s’en ressentent : 30,4 % des habitants de la 13e (10,1 % en France) appartiennent à la catégorie « aisés », 30,3% (contre 23,2%) à la catégorie « assez aisés ». En revanche, 9,1 % (contre 14,5%) sont sous le seuil de pauvreté.
Mobilité francilienne
Plus de la moitié des actifs de la circonscription (57,9%) travaillent dans un autre département que le 92, pour 17,2% en France. C’est bien sûr lié aux spécificités de la région parisienne. 43,5 % des actifs (contre 15,2%) utilisent les transports en commun pour aller au travail, mais c’est assez hétérogène selon les communes.
100% des habitants ont accès à divers équipements sur leur commune même : école, médecin, pharmacie, chirurgien-dentiste, collège, lycée. Une conséquence bien sûr de la taille des villes qui composent la circonscription.
Historique politique
Une page Wikipédia donne un historique des scrutins législatifs depuis 1967. On notera que la circonscription a été créée lors du découpage de 1966. Elle comporte alors les villes d’Antony, Bourg-la Reine, Bagneux et Montrouge. Le découpage actuel date de 1986.
Patrick Devedjian est constamment le député de 1988 à 2017. Il est confronté au candidat du PS au deuxième tour. En 2012, il n’a que 191 voix d’avance. L’élection est invalidée, mais le député remporte triomphalement la partielle organisée en décembre, avec plus de 60 % des exprimés.
En 2017, Frédérique Dumas, sous l’étiquette En Marche, obtient 45,4% des suffrages exprimés au premier tour et 61,36% dans un second tour qui l’oppose à Georges Siffredi. Elle quitte le groupe en Marche en septembre 2018 pour rejoindre le groupe Libertés et territoires. Elle ne se représente pas en 2022.
On peut comparer cette 13e circonscription avec la 6e des Hauts-de-Seine, qui comprend Neuilly, une partie de Puteaux et de Courbevoie. Il y a un peu moins d’actifs titulaires d’au moins un bac + 5 dans la 6e, ainsi qu’un peu moins de ménages aisés. Par contre, la 6e circonscription est nettement plus à droite, avec des députés RPR puis UMP très largement élus dès le premier tour (Sarkozy est à plus de 68% en 2002), sauf en 2017, où la candidate LR l’emporte avec un peu moins de 54% des voix contre le candidat LREM.
Si la gauche est plus présente dans la 13e circonscription, il faut probablement y voir un effet d’une population intellectuelle (universitaires…) plus importante que dans la 6e. La circonscription n’en reste pas moins d’un centrisme constant. La prochaine échéance nous dira si la tradition perdure.
[…] Portrait de la 13ème circonscription des Hauts de Seine – Sceaux, La Gazette dans Mobilités […]