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Mobilités

Comment est-on mobile aujourd’hui ? A pied, à vélo, à moto, en trottinette ou en RER ?

L’Insee fournit des éléments de réponse à cette question, avec des données sur les moyens utilisés pour se rendre à son travail (ce qui n’est bien sûr qu’une partie de mobilités). Cela donne ce résultat pour Sceaux :

On retiendra que les mobilités « douces » (à pied, à vélo ou en trottinette) représentent 10,7 % des déplacements et qu’il y a un peu plus de déplacements en transports collectifs qu’en transports individuels motorisés (y compris deux roues).

Ces valeurs méritent d’être confrontées à celles d’autres villes. On imagine par exemple que la proportion de personnes qui utilisent des transports en commun dépend de l’existence et de l’importance de ceux-ci.

Pour commencer, regardons la répartition pour le département 92, la région Ile-de-France et la France entière.

La forte proportion de transports en commun observée dans la région et un peu moins dans le département ne se retrouve pas en France entière, où la voiture prédomine nettement. L’effet distance joue pleinement. Et un zoom sur l’utilisation des transports en commun permet de l’éclairer.

Dans le graphique ci-dessous, où les collectivités ont été classées en fonction de leur utilisation des transports en commun, figurent les 11 villes de notre territoire Vallée Sud Grand Paris, 3 villes plus éloignées de Paris (Verrières-le-Buisson, Montlhéry et la Garancière en Beauce) ainsi que Paris, le 92, l’IDF et la France.

Plus on s’éloigne de Paris et de son dense réseau de transport, moins on utilise celui-ci. Les habitants du Plessis-Robinson utilisent beaucoup moins les transports en commun que ceux de Bourg-la-Reine, idéalement placés sur le RER B. Tout cela est assez logique. Le Plessis est pourvu en bus, mais la qualité de service (fréquences, horaires de début et de fin, temps de parcours) est moindre que celle rendue par les transports sur rail.

Observons maintenant pour les mêmes collectivités, classées dans le même ordre, la proportion de ménages possédant au moins une voiture, et la proportion de ceux qui en ont deux :

Assez naturellement, on trouve ici l’inverse du diagramme des transports en commun : la possession d’une voiture, ou de deux ou plus, est assez logiquement la conséquence de l’existence ou non de transports en commun efficaces et adaptés aux besoins. On observe cependant aussi un effet richesse : plus de voitures qu’attendu dans les villes riches de Verrières-le-Buisson, Antony ou Bourg-la-Reine et moins dans les villes au parc social important de Bagneux ou Malakoff.

Paris est la seule ville dont moins de la moitié des ménages possède au moins une voiture. Les propriétaires d’au moins un véhicule ne représentent qu’un tiers des ménages (33,6%) et ils ne sont que 4,1% à en posséder au moins 2, contre 34,4 % sur la France entière.

Mobilité douce

Il n’y a pas que la voiture ou les transports en commun : qu’en est-il de la mobilité douce ? Les graphiques ci-dessous reprennent pour les mêmes villes (mais pas rangées dans le même ordre que précédemment), d’une part la proportion de mobilités douces (cumulant absence de déplacement, piétons, et vélos ou autres rollers et trottinettes), d’autre part la proportion d’actifs travaillant dans la ville où ils habitent.

La part des mobilités douces reste partout assez faible. La part des actifs ayant un emploi dans la ville n’est qu’un des facteurs explicatifs de l’utilisation de mobilités douces : celles-ci sont aussi plus importantes dans les villes les plus pauvres (Malakoff ou Montrouge).

Les lecteurs pourront faire un parallèle entre ces données et la présence de Verts ou de Gilets jaunes dans les différentes villes de France.

On pourra aussi observer l’effet de l’étalement urbain ou de la densification du logement sur l’utilisation de la voiture. L’étalement développe presque mécaniquement l’usage de la voiture. La densification se pense en relation avec des transports en commun, et elle contribue à leur efficacité.

  1. Christiane Gautier Ajzenberg Christiane Gautier Ajzenberg 5 janvier 2022

    Gérard merci pour ces statistiques très intéressantes.
    Alors que la moitié des déplacements en voiture font moins de 5 km et pourrait aisément être se faire à pied ou à vélo, on voit que la part du vélo reste autour de 3% aussi bien à Sceaux qu’ailleurs, très loin des objectifs ciblés par le plan vélo national, de la faire passer à 9% en 2023 et à 12% en 2030.
    On voit qu’il y a du chemin à faire!
    La solution est non seulement connue mais largement financée par l’Etat, les régions et les départements : déployer des pistes cyclables pour sécuriser les trajets, sur des voies séparées des véhicules motorisés. Et la petite reine redeviendra reine!

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