Ce mercredi 13 avril, le conseil municipal de Bourg-la-Reine s’est réuni avec un calendrier particulièrement chargé par le projet d’écoquartier à la Faïencerie d’une part, le budget d’autre part. Exceptionnellement, le conseil a démarré à 18 heures, le projet d’écoquartier étant traité en première partie. C’est de ce seul sujet qu’il sera question ici.
L’association « Avenir de la Faïencerie », opposée au projet, avait invité à un rassemblement à 17h45 et réuni une petite dizaine d’adhérents. Une autre personne attendait sur un banc, invitée apparemment à manifester contre l’augmentation des impôts, mais se retrouvant bien seule. Elle ne savait pas que le projet d’écoquartier était à l’ordre du jour : comme c’est souvent le cas, une partie de la population est absorbée par d’autres sujets.
Dans la salle du conseil, il manque une partie des élus en raison de l’heure, mais le quorum est respecté. Certains arrivent en cours de route. Le public compte une douzaine de personnes dont le responsable d’Avenir de la Faïencerie, le président de l’association du quartier Bellevue et des parents d’élèves.
Le maire présente le projet avec une série de vues projetées sur écran, permettant au public de suivre sans difficulté. On y trouve bien entendu des informations déjà rapportées dans ces colonnes. Il commence en présentant les motifs du projet :
- Des équipements vétustes, engendrant chaque année plus de 500k€ de coûts de maintenance,
- Des équipements publics à adapter,
- L’absence d’espace vert au nord de la ville,
- Un ajout modéré de logements, dont une partie de logements sociaux pour accroître la mixité sociale,
- L’urgence climatique.
Après avoir rappelé l’historique du projet, déjà rapporté ici, il met en avant la dimension d’écoquartier et la charte de 20 engagements nécessaires pour le label. Il précise que la démarche de concertation a été saluée par le ministre de la Transition écologique. Il présente ensuite un planning prévisionnel :
- Conception et réalisation de mars 2022 à mars 2023
- Permis de construire en 2023
- Chantier de début 2024 à mi 2026 pour les équipements publics
- Chantier logements d’octobre 2023 à octobre 2025
Il revient plus longuement sur la situation de l’école.
Celle-ci a fait l’objet de plusieurs études en 2012-2014, puis d’une étude en 2016 par l’Atelier Choiseul, laquelle a mis en avant l’impossibilité de maintenir les élèves pendant d’éventuels travaux. L’étude des effectifs sur plusieurs années montre que le nombre actuel de 25 classes est à conserver.
La séance est officiellement suspendue, le temps de donner la parole à Yvon Bellec (qui n’appartient pas au conseil) qui présente l’action du Comité de Suivi des Usagers ( CSU). Elle reprend ensuite, avec les interventions des participants en réaction à la présentation du maire.
Deux membres de la majorité interviennent, l’un pour regretter l’abandon du scénario avec cours en étage, l’autre pour rappeler que le projet était au cœur du programme électoral.
Un élu d’opposition s’étonne qu’on veuille encore construire des logements alors qu’il y a peu d’emplois dans la ville et plaide pour le rapprochement de lieux de travail et de lieux de résidence. Il explique aussi que « bas-carbone » ne peut être satisfaisant, qu’il faut viser « zéro carbone ». Christophe Bonazzi fait une longue intervention où l’on retrouve pour l’essentiel les remarques faites par lui dans nos colonnes.
Une élue de son groupe revient sur le processus de concertation. Elle considère qu’un tel projet aurait dû faire l’objet de plusieurs débats en conseil municipal. Elle note que la composition du CSU a été entièrement choisie par le maire. Elle s’indigne de l’exclusion des élus de ce comité « pour que ses membres puissent s’exprimer sur les besoins », comme si les élus, représentants de la population, ne le pouvaient pas.
Elle relève que les élus n’ont que très peu d’informations, par exemple aucune justifiant le refus du scénario de réhabilitation, ni de réponses aux questions posées en commission :la crèche, le type de logements sociaux, les surfaces par type avant et après opération. Elle note qu’il est maintenant prévu une crèche privée contrairement aux annonces d’il y a quelques mois. Elle pointe un budget prévisionnel de 23,7 M€, sans plus de détail sur la répartition de ce montant, et considère que « le contribuable ne peut que craindre les dérives d’un tel projet à l’image de celui de la place de la gare. »
Le maire répond rapidement sur quelques points : il note qu’on ne sait pas agir à « budget zéro carbone », que les normes énergétiques sont déjà très exigeantes. Il précise que le jury de « Inventons la Métropole du Grand Paris » s’est prononcé à l’unanimité en faveur du projet. Concernant la crèche, il rappelle que la ville est de celles qui ont le plus de places en crèche, et défend la possibilité du privé pour ceux qui peuvent bénéficier d’une aide de leur entreprise. Il précise enfin que le recours à une ZAC n’est pas juridiquement justifié, les domaines privés et publics étant clairement séparés.
Les trois motions concernant ce dossier sont alors approuvées, l’opposition votant contre. Ce projet est appelé à revenir à l’ordre du jour du conseil dans les prochaines années !
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