Plusieurs commentaires sont parvenus à la Gazette à la suite de l’article sur les Blagis et la prestation de conseil qui avait accompagné les rencontres. Ces commentaires relèvent plutôt les aspects négatifs des animations et questionnent le principe même du recours à un cabinet extérieur.
Un des courriers s’interroge sur le coût et sous-entend que le montant serait plus mieux utilisé ailleurs. Il suggère de « faire travailler des compétences locales ». D’autres que l’auteur de ce courrier partagent ce point de vue.
Je ne peux certainement pas préjuger de la valeur ajoutée, du « supplément d’âme » qu’aura apporté le cabinet sollicité pour concevoir et animer « Parlons ensemble des Blagis ». Nous ne la connaîtrons pas avant à la fin des travaux. Mais le principe même de recourir à des consultants extérieurs semble a priori plutôt sain. Une expérience acquise dans d’autres communes, la neutralité par rapport aux projets municipaux, l’absence de relations avec les acteurs locaux sont en soi des atouts intéressants. Quant au coût, on ne voit pas qu’un travail n’appelle pas salaire. Ce qui serait également vrai pour une intervention scéenne. Le bénévolat est excellent pour ceux qui gagnent leur vie par ailleurs.
La prestation comprenait une phase d’audit et une phase de conduite de rencontres. On peut imaginer le temps qu’il a fallu pour interroger de très nombreuses personnes, filmer les entretiens, faire des synthèses thématiques, monter les films en fonction, finaliser les documentaires et par ailleurs, organiser et conduire les rencontres, en rédiger les comptes-rendus. Il y a sans doute d’autres tâches et on devine que c’est du boulot. On peut trouver que c’est trop cher, mais c’est une autre paire de manches. Peut-être que la mairie aurait pu marchander ou s’adresser au moins-disant ; en général, cela n’est pas une attitude gagnante. Pas de raison que la concurrence n’aligne pas les prix, surtout dans le contexte de marchés publics.
Si faiblesses il y eut dans la conduite des rencontres, avec la répétition des mêmes vidéos, les interventions redondantes, le sentiment de stagnation dans l’analyse, il faut aussi considérer la nouveauté des moyens utilisés. On ne passe pas facilement de la présence à la distance. Par rapport aux précédents « Parlons ensemble », c’était une première et il faut bien ajuster les méthodes. Il semble que la création de petits groupes zoom (pour mieux gérer la parole) multiplie d’autant les sessions. La volonté de transparence (d’exposition directe des opinions) engendre inévitablement des redites dans les sept sessions. On introduirait volontiers des sortes de consolidation permettant de faire le point sur ce qui a été dit, pour s’appuyer dessus et passer à autre chose. Pour avoir une démarche plus « étagée » qui affiche clairement une progression.
Que ces remarques sur les redondances entre films et zooms, pour une meilleure gestion du temps, une gradation dans la démarche, soient prises pour ce qu’elles sont : des retours destinés à améliorer une initiative dont on a dit déjà combien elle avait été féconde. « Parlons ensemble des Blagis » a eu le mérite de relever le défi du « distanciel » et bien malin qui pourrait donner des leçons. Cette approche où se mêlent, zoom, film, chat, Facebook n’en est qu’à ses débuts. Elle ouvre de grandes perspectives, encore faut-il en faire l’apprentissage.