Qui dit conte dit conteurs. La ville n’en manque pas. On peut évoquer l’équipe de Creativ’Envol ou Hélène Loup. Il ne faut pas oublier bien sûr tous ceux qui racontent la ville et son histoire : tous ceux qui contribuent aux bulletins des Amis de Sceaux, Corinne Jager, intarissable guide conférencière des visites proposées par la Maison du tourisme, ou Carole Macé, gardienne des archives de la Ville. Sans oublier l’équipe en charge du bulletin municipal. Même les élèves de CM1 de l’école des Blagis s’y sont mis !
Tout le monde est un peu ra-conteur, au point qu’on ne sait plus très bien qui nous a dit quoi. Mais toutes ces histoires entendues ici ou là donnent une certaine image. Celle que nous allons évoquer ici.
Parc de Sceaux
Impossible de passer à côté de ce parc, en particulier pour tous ceux qui habitent dans la partie sud de la ville. On apprend vite que le domaine fut dessiné par Le Notre pour Colbert qui y eut son château. Au point que certains pensent probablement que le château que l’on peut voir au bout de l’allée d’honneur est celui du ministre de Louis XIV. En réalité celui-ci fut pillé et détruit pendant la Révolution. Le château actuel a été construit à partir de 1856.
Florian et les Félibres
Un véritable Scéen ne peut ignorer qui est Jean-Pierre Claris de Florian, que Wikipédia désigne comme un dramaturge, romancier, poète et fabuliste français. Il peut ignorer tout de ses œuvres, mais il doit savoir qu’il est considéré comme un des leurs par les défenseurs de la langue d’oc. Qu’il fut le protégé du Duc de Penthièvre, et qu’à ce titre il vécut quelque temps à Sceaux.
Il faut croire que ce fut considéré comme suffisamment important pour que le conseil municipal de l’époque veuille donner son nom au lycée construit pour les jeunes filles et ouvert en 1936.
Église Saint-Jean-Baptiste
Classée monument historique depuis 1929, l’église située en face de l’ancienne mairie a beaucoup fait parler d’elle en raison des importants travaux réalisés récemment. Elle a l’avantage de souligner l’ancienneté de la commune puisque la paroisse est détachée de celle de Châtenay en 1203. Les premiers bâtiments ont été construits en 1214, avant de nombreuses modifications et agrandissements. Ce qui n’empêche pas de noter que la commune était un important marché aux bestiaux au XVIIIe siècle.
Cités scolaires Lakanal et Marie-Curie
Les deux établissements, qui comptent chacun environ 2000 élèves, jouissent d’une excellente réputation. Si Lakanal, situé à la limite de Bourg-la-Reine, est plus connu en France, du fait de ses nombreuses classes préparatoires aux concours, Marie-Curie bénéficie localement d’une implantation plus centrale : la rue qui y mène se trouve face à la mairie.
Amis de Sceaux
La société savante, qui vient de fêter ses 100 ans est une institution dans la ville. Créée à l’initiative de Jean-Baptiste Bergeret de Frouville, alors maire de Sceaux, relancée sous l’inspiration d’Edwin Guldner, alors maire, elle a toujours été soutenue par la mairie. Les près de 5000 pages publiées depuis l’origine attestent de la vitalité des équipes qui se sont succédé.
Commune libre des Blagis
De 1946 à 1953, la Commune libre des Blagis anima ce quartier du nord de la ville. Inspiré de la commune libre de Montmartre (qui existe toujours) son implantation dépassait les limites de la ville de Sceaux, en particulier côté Fontenay-aux-Roses. Elle organisa un certain nombre d’événements : fêtes, défilés, kermesses, bals, aides aux plus démunis…
Bal de Sceaux
Si le bal de Sceaux eut son heure de gloire pendant une bonne partie du XIXe siècle, c’est Balzac qui l’a immortalisée avec sa nouvelle, éponyme.
En 1981, les Amis de Sceaux ont animé une fête autour de ce thème, qui fut abondamment expliqué dans leur bulletin.
Pourquoi ces faits et pas d’autres ?
On pourrait continuer ainsi. Évoquer le château de l’Amiral, l’imprimerie Charaire, le notaire et philanthrope Auguste Renaudin. Pourquoi pas le résistant Paul Couderc, l’église Saint Stanislas des Blagis ou le rallye pédestre du CSCB, voire le théâtre des Gémeaux. Mais on s’arrêtera là.
On se demandera cependant pourquoi la famille Curie est si peu évoquée. Certes, le nom de Marie Curie a été donné à un lycée, mais ce fut contre l’avis du conseil municipal. Pierre Curie, pourtant prix Nobel, a juste une rue à son nom, là même où il a passé toute son enfance. Frédéric Joliot, qui fut élève de Lakanal pendant 9 ans et qui est enterré au cimetière de Sceaux avec sa femme Irène est tout simplement ignoré, comme sa femme d’ailleurs. Ils furent pourtant tous les deux nobélisés.
Bref, ce qu’on nous conte est un choix parmi ce qui pourrait l’être. Ce qui après tout est normal pour un conte. Un choix qui s’est construit progressivement, par les uns et les autres, et donc naturellement subjectif. D’autres raconteront un bourg composé essentiellement de pavillons et progressivement rongé par l’appétit des promoteurs. Ou insisteront sur les nombreuses œuvres d’architectes célèbres que l’on trouve dans la ville. Tout choix ne nous donne qu’une vue partielle et partiale de Sceaux, en privilégiant souvent le Sceaux d’hier à celui d’aujourd’hui.
On se propose donc, dans de prochains articles, une approche de Sceaux tout aussi particulière que d’autres et qu’on voudra avant tout inscrire dans l’actualité.
Si Sceaux m’était conté (1) : infrastructures
Si Sceaux m’était conté (2) : renouvellement de la population
Si Sceaux m’était conté (3) : ses habitants
Si Sceaux m’était conté (4) : vie quotidienne
Si Sceaux m’était conté (5) : place du politique
Et tout cela fait un patrimoine qui donne la personnalité de notre ville. En effet, nous n’avons pas terminé de découvrir, composer, raconter. Il y a encore beaucoup de sujets méconnus à mettre en histoires.
Qui mieux que la Gazette raconte quotidiennement Sceaux et les villes voisines?
Merci pour le compliment. On va continuer!