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Associations et emploi

L’article ci-dessous est le premier d’une minisérie qui abordera d’abord les associations en France sous l’angle de l’emploi puis examinera la situation des associations scéennes. Ces articles s’appuieront notamment sur :

Le premier article concerne les associations au niveau national.

Les associations emploient de nombreux salariés

Dans un document paru début mai, l’Insee analyse les associations françaises et leur rôle dans l’emploi. 170 000 des 1,3 million d’associations françaises emploient en effet au moins un salarié. A elles toutes, elles en emploient 2,2 millions, dont une majorité (53%) à temps partiel. En 5 ans, l’emploi salarié a augmenté de 12% alors que la participation bénévole a diminué au contraire (de 7% globalement). On reviendra sur ce point clé de la présence de salariés ou de bénévoles.

L’Insee range les associations au sein de 9 secteurs :

  • Sports
  • Loisirs, divertissement, vie sociale
  • Spectacles et activités artistiques
  • Enseignement, formation et recherche
  • Action sociale, humaine ou caritative (hors hébergement)
  • Activités culturelles (hors spectacles, préservation ou promotion du patrimoine)
  • Santé
  • Gestion de services économiques et développement local
  • Hébergement social ou médico-social

Là aussi, on observe une grande diversité de taille : 500 associations, soit 0,04 % de l’ensemble, toutes employeuses, absorbent à elles seules un quart de l’ensemble des ressources.

Car financièrement, les associations représentent un poids important : 124 milliards d’euros de ressources courantes en 2018, dont 111 pour les associations employeuses. Les 5000 associations les mieux pourvues (soit 0,4 % du total) concentrent 53 % de ces ressources. La situation varie selon les secteurs :

Les associations ne fonctionnent bien sûr pas qu’avec des salariés : elles bénéficient, pour la plupart, du temps bénévole de leurs adhérents. Ce temps de bénévolat a été valorisé (l’Insee estime que les données sur les associations n’ayant pas de salariés peuvent être fragiles, selon le taux de réponse à l’enquête). Si l’ensemble des salariés de ces associations représente 1,455 millions d’équivalents temps plein (ETP), le bénévolat en représente 0,235 million dans les associations employeuses et 0,347 million dans les associations non-employeuses, ce qui est considérable. Au total, la contribution des bénévoles représente 40 % de celle des salariés. Mais ces contributions varient assez notablement d’un secteur à l’autre, comme le montre le tableau suivant :

Sur la place respective des salariés et des bénévoles dans la vie d’une association, on trouve des différences de modèles, même parmi les grandes associations. On va le voir à travers deux exemples : APF France Handicap et SGDF.

Deux exemples de grandes associations

APF France Handicap est depuis 2018 le nom de ce qui furent les Paralysés de France, association crée en 1933 par quatre jeunes atteints de poliomyélite. Aujourd’hui, l’association tire ses ressources pour 29M€ de dons et legs et pour 616 M€ de subventions et autres concours publics. Elle déclare 15 000 salariés et 12 500 bénévoles. Elle n’est cependant pas qu’une simple organisation fournissant des services subventionnés : le conseil d’administration est semble-t-il composé de bénévoles, et l’association revendique une ambition politique, pour « construire une société inclusive et solidaire ».

En 2019, les Scouts et Guides de France (SGDF) affichent 7,23M€ de charges de personnel (pour environ 150 salariés) et un bénévolat valorisé à 54,61M€ (l’équivalent de 1841 temps plein) pour 26.791 bénévoles. Les subventions et autres concours publics se montent à 3,67M€ et représentent 7% des ressources (hors bénévolat valorisé). Ce sont bien les bénévoles qui sont dominants dans cette association (la majorité des salariés exerçants des activités de service au fonctionnement de l’association). Cette association a des ressources (et des dépenses) 10 fois plus faibles que la précédente.

A partir de ces deux exemples, on peut faire une typologie très simplifiée avec :

  1. Les associations où l’essentiel de l’activité est assuré par des salariés, permettant la vente de services (logique privée) ou des financements publics. Les bénévoles peuvent y jouer un rôle important au niveau de la gouvernance.
  2. Des associations non-employeuses, reposant donc entièrement sur l’activité (et généralement les cotisations) des membres. Ces associations peuvent être de tailles diverses, mais généralement trop petites pour justifier (et financer) de l’emploi salarié.
  3. Les associations employeuses, dans lesquelles les salariés ne sont pas dominants dans l’exercice et l’organisation de l’activité.

Le troisième type d’association n’est pas forcément le plus simple à gérer : la cohabitation bénévoles/salariés génère souvent des incompréhensions (et parfois des conflits) entre des personnes n’ayant ni les mêmes contraintes, ni les mêmes connaissances de ce qui se passe au quotidien.

Des ressources pour quoi faire ?

La note de l’Insee montre la grande variété de la réalité associative. On le voit même au niveau des petites et moyennes associations. Il est vrai que le statut associatif recouvre aussi bien l’association montée par quelques personnes qui veulent agir ensemble, pour faire du sport, cultiver des tomates ou défendre une cause qui leur tient à cœur, que celle mise en place par le prix du conservatoire en piano ou le champion de judo qui souhaite gagner sa vie avec des prestations de services basées sur ses compétences. On le verra plus en détail dans un prochain article sur les associations scéennes.

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