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Rentrée scolaire et Covid

La rentrée scolaire va-t-elle provoquer une reprise de la circulation du Covid ? C’est en tous les cas l’inquiétude qui se manifestent chez certains, en particulier les syndicats de l’Éducation nationale. Ceux-là estiment que Jean-Michel Blanquer ne prend pas les mesures qui devraient s’imposer, notamment celles prises ici ou là, ailleurs dans le monde.

Des premières vagues du Covid, on avait retenu certaines conclusions.

  1. Que la maladie touchait assez peu les plus jeunes.
  2. Que les professeurs, et plus globalement le personnel de l’Éducation nationale, n’étaient pas plus touchés que les autres professions (sur ce point, voir cette étude )
  3. Que les périodes de vacances coïncidaient généralement avec une légère baisse du taux de reproduction.

La situation a changé avec le variant Delta, non seulement plus contagieux en général, mais qui semble toucher plus souvent les jeunes. Cet article du Monde explique cependant que, selon les médecins spécialisés, les enfants sont touchés, mais ne développent pas de formes graves.

Il reste que les enfants devenant contagieux, l’école pourrait devenir une source importante de propagation du virus. Les Français de 50 ans ou plus sont vaccinés à plus de 85% (90% ont reçu une première dose). Plus de 80 % des 18/49 ans ont également reçu une première dose, alors que ce n’est le cas que d’un peu plus de 60% des 12/17 ans, et le pourcentage devient négligeable pour les jeunes de moins de 12 ans.

Le nombre de cas quotidiens est en baisse depuis le 14 août, avec un taux de reproduction inférieur à 0,9 depuis plus d’une semaine. La rentrée scolaire peut-elle faire passer ce taux de reproduction au-dessus de 1 ? Peut-être !

Les décisions de Jean-Michel Blanquer annoncées dans la presse ont déçu les syndicats (par ailleurs furieux de ne pas en avoir eu la primeur) et les scientifiques qui les ont estimées timorées. Les mesures ressemblent à ce qu’elles étaient avant les vacances : port du masque généralisé, aération des classes trois fois par jour et fermeture de la classe aux non vaccinés (c’est la nouveauté) s’il y a un élève contaminé. Les adultes et jeunes sont bien sûr priés de rester chez eux s’ils sont contaminés (ou cas contact). Des campagnes de vaccination spécifiques viseront les élèves et le personnel.

Ces décisions sont cohérentes avec les positions précédentes du ministre, très attaché à la poursuite de l’enseignement. Elles sont aussi dans la lignée du gouvernement qui souhaite atteindre un taux de vaccination le plus élevé possible. On a pu constater que l’instauration d’un passe sanitaire avait poussé une partie des Français réticents à se faire vacciner.

Certains commentateurs regrettent que des mesures d’aménagement des locaux (pour filtrer et/ou aérer) n’aient pas été prises par le ministre. C’est oublier que ces questions techniques ne dépendent pas de l’État, mais des communes, départements et régions, qui ne semblent pas se précipiter pour agir. Les consignes de la Haute Autorité de Santé (HAS) ne sont pas aussi radicales : il faut une aération suffisante et une étude au cas par cas pour apprécier l’intérêt ou non d’installations particulières.

De récents articles du Parisien sur le sujet nous apprennent que certaines villes ont installé des purificateurs d’air dans les classes. Mais le coût est élevé : 260 000 euros pour 16 classes par exemple. Et le résultat n’est pas garanti pour autant si on en croit le cas de cette école primaire américaine, rapporté par Marc Gozlan. Un enseignant non vacciné y a contaminé la moitié de sa classe, puis par ricochet d’autres élèves de l’école et plusieurs adultes. Pourtant la classe était équipé d’un appareil de filtrage de l’air…

Le 23 août, Antoine Flahaut, épidémiologiste de l’Institut Pasteur, évoque la question sur France Inter et recommande un dépistage systématique deux fois par semaine (ce que font les Allemands notamment). D’autres experts suggèrent de prendre des mesures spécifiques dans les régions les plus touchées actuellement, comme celle de Marseille. Et la rentrée est repoussée de deux semaines (au moins) en Martinique et en Guadeloupe !

Alors ? Ce qu’on peut affirmer avec certitude, c’est que malgré un taux de vaccination élevé, il est encore trop tôt pour suspendre toute précaution. Le risque n’est pas à négliger de devoir désormais vivre longtemps avec le Covid.

Bonne rentrée, malgré cette incertitude, à tous nos jeunes et aux adultes qui les forment et les accompagnent !

PS : ce mercredi après midi, le Monde revient sur le sujet des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air, avec des précisions sur la position du ministre.

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