Un jeune homme a perdu la vie après avoir été agressé au couteau aux alentours de midi le 6 avril, rue des Paradis, dans le quartier des Blagis au sud de la ville de Fontenay-aux-Roses, à la limite avec Sceaux.
Un garçon d’une vingtaine d’année du quartier, frappé d’un coup de lame, qui aurait atteint une artère et engendré une hémorragie fatale. Il s’est écroulé sur le macadam, au pied d’une barre d’immeuble promise à la démolition, dont presque la moitié des fenêtres sont déjà murées.
Si les circonstances précises ne sont pas encore connues, LGdS ne manquera pas de revenir dessus lorsqu’elles seront établies par les forces de police. Le lendemain, une flaque de sang séché maculait encore le sol, juste devant un poteau autour duquel deux bouquets de fleurs ont été accrochés. C’est précisément là que le jeune homme s’est éteint, après avoir parcouru une vingtaine de mètres à pied en perdant beaucoup de sang.
Malgré l’intervention très rapide des secours, le jeune homme est mort dans la rue, selon la presse. Lorsque les secours sont arrivés sur place à 12h15, ils n’ont pu que constater le décès du jeune homme.
Pour le moment, le service départemental de police judiciaire (SDPJ 92) n’a pas encore identifié de suspect. Les premières investigations ne permettent pas de définir dès à présent un mobile. Mais la piste d’un conflit lié au trafic de stupéfiants et à la cité voisine, Les Blagis, à Sceaux, est privilégiée. D’autant que la jeune victime était connue des autorités judiciaires, « mais pas particulièrement pour trafic de produits stupéfiants », d’après un proche de l’enquête.
La Presse nationale a relevé des réactions d’habitants :
- « Tous les jours, les jeunes sont là derrière et ils font leurs trafics : Il y a de gros trafics ici, confie un retraité dépité ce mercredi, à quelques mètres de l’endroit où le jeune homme a perdu la vie. On n’en peut plus. Tous les jours, les jeunes, ils sont là derrière et ils font leurs trafics. Comme les appartements sont vides, ils y vont, ils font leur truc. ».
- Une voisine indique, elle, l’escalier qui mène au sous-sol du bâtiment gris. « On voit souvent des jeunes aller et venir là-dedans », soupire-t-elle.
- Selon certains témoignages recueillis par les enquêteurs, la victime aurait été prise dans une bagarre avant d’être poignardée. « Il semblerait que le jeune homme ait été agressé au centre commercial des Blagis », selon un proche de l’affaire.
Le petit centre commercial des Blagis, épicentre des interactions humaines locales, est situé au cœur du quartier, de l’autre côté du boulevard Jean-Perrin, qui sépare les communes de Fontenay et Sceaux.
- « Il y a régulièrement des problèmes entre ces deux quartiers », souligne-t-on à la mairie de Fontenay-aux-Roses.
- « Je ne sais pas s’il y a des soucis entre les cités, confie une mère de famille établie depuis peu aux Paradis. Mais je sais qu’ici, je ne suis pas rassurée. Je n’avais pas l’intention de rester, maintenant, c’est sûr, je veux partir dès que possible. »
Après plusieurs événements du même type qui ont eu lieu ces derniers mois, le plan gouvernemental de lutte contre les bandes, qui devrait être adopté d’ici le 1er mai, comprend quant à lui des mesures essentiellement axées sur le renforcement sécuritaire, le suivi judiciaire des jeunes, mais aussi quelques volets sur la prévention sociale avec notamment le suivi de l’absentéisme scolaire et la promesse d’un renforcement de la médiation de quartiers, a annoncé l’exécutif, sans donner pour le moment de détails sur les moyens accordés.
Il fait suite à une réunion du lundi 1er mars 2021, sur le phénomène des bandes en présence de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, des préfets, recteurs, de la procureure générale et des procureurs de la Région Ile-de-France, région la plus touchée par ce phénomène.
Elle faisait suite en particulier à l’agression violente du jeune Yuri, le 15 janvier dernier à Paris, et du décès, les 22 et 23 février dans l’Essonne, de deux jeunes mineurs à Saint-Chéron et Boussy-Saint-Antoine, cette réunion avait pour but le renforcement de la lutte contre les bandes participant de la politique de sécurité du quotidien décidée par le Président de la République.
Les trois ministres ont considéré que la multiplication des affrontements (357 en 2020 contre 288 en 2019), en région parisienne particulièrement (95% des bandes et 84% des affrontements se situent en IDF, notamment en grande couronne – Essonne et Val d’Oise), le très jeune âge des protagonistes (13 à 15 ans) et la tendance à la provincialisation du phénomène qui s’étend à des rixes entre jeunes non liées à des quartiers et développant via les réseaux sociaux des rivalités pour des motifs divers, appellent un renforcement de l’action interministérielle.
L’action policière, si elle permet de prévenir de nombreux affrontements, doit être complétée par celle de la justice, de l’éducation nationale et des partenaires de la Sécurité du quotidien.
À partir de l’analyse du phénomène, des échanges et des pratiques relatés par les préfets, les recteurs et les procureurs de la République, les ministres ont appelé à renforcer la lutte contre les bandes à travers un plan national et des plans départementaux rénovés d’ici le 1er mai. Il sera axé sur le renforcement du renseignement sur les bandes (y compris sur les réseaux sociaux) pour une plus grande réactivité des acteurs. La détection des individus sera améliorée à l’aide de structures dédiées telles les GLTD (groupes locaux de traitement de la délinquance). Sont inclus dans les dispositifs, le renforcement de la sécurité du quotidien et de ses marqueurs, le renforcement de la prévention aux abords des établissements scolaires et lieux de rassemblement (vidéoprotection), le suivi de l’absentéisme scolaire et de la déscolarisation, la sensibilisation des très jeunes, le soutien à la parentalité, la mobilisation de la cellule familiale, les activités inter-quartiers, le renforcement de la médiation ; une meilleure réponse pénale pour les mineurs plus efficace et réactive par l’emploi de la police technique et scientifique pour les investigations post affrontements, l’assistance éducative et le recours aux dispositions de la loi du 2 mars 2010 sur les violences de groupe (interdictions de paraître prévues à l’article 41-1 7° du code de procédure pénale. Il faut y ajouter la mise en place de GLTD interdépartementaux pour empêcher l’effet de rupture territoriale, et la mise en œuvre de Travaux d’intérêt général pour les jeunes majeurs et mineurs de plus de 16 ans).
Ce plan de lutte est à rapprocher du nouveau code pénal des mineurs porté par le Garde des Sceaux, cette réforme de la justice pénale des mineurs qui a été adoptée par le parlement en février dernier à une écrasante majorité, et qui entrera en vigueur au mois de septembre. Cela devrait contribuer à faire baisser le chiffre de 45% des affaires pénales des mineurs qui sont actuellement jugées alors que les jeunes concernés sont entretemps devenus majeurs….
A suivre. LGdS reviendra sur la triste affaire de ce jeune des Blagis et sur les mesures prises au niveau national.
Peut-être que si les édiles des quatre communes (Bagneux, Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses et Sceaux) sur lesquelles est implanté ce quartier des Blagis, essayaient de se mettre ensemble pour réfléchir à une meilleure gestion de nos problèmes (avec l’aide des habitants) on verrait émerger de bonnes solutions.
C’est triste d’avoir attendu que tout s’embrase pour reagir. Les citoyens tentent de faire de la prévention en alertant régulièrement les acteurs de la ville (elu, police, bailleur) qui ne réagissent visiblement qu’a posteriori.