Voilà une dizaine de jours, Christophe Mongardien, conseiller municipal d’Antony, prenait le mandat de député de la XIIIe circonscription des Hauts-de-Seine. Il remplaçait Maud Bregeon, dont il est le suppléant, devenue porte-parole du gouvernement. Mardi 22 octobre, il met les pieds à l’Assemblée nationale pour la première fois. Il croit dans la nécessité du débat politique. Il a été servi et au-delà de ses espérances. Cette première semaine fut « une semaine d’enfer. » C’est son expression. Comprendre : nuits courtes et journées intenses.
Embarquement rapide
Ce mardi 22, Annie Genevard, députée LR du Doubs devenue ministre de l’Agriculture, doit être remplacée à la vice-présidence au bureau de l’Assemblée. Les jeux d’alliance, de compétition et d’embûches que l’absence de majorité a démultipliés créent des atmosphères électriques. Et le résultat, marqué par la discorde entre la droite et le centre sera à la hauteur. Christophe Mongardien est bien vite happé par l’ambiance.
L’incorporation se fait lors de la réunion du groupe EPR (Ensemble pour la République) auquel il appartient. « Je découvre les députés du groupe. On se présente. Nous sommes quatre nouveaux (suite aux nominations ministérielles). On discute des priorités de la semaine et notamment l’élection à la vice-présidence au bureau de l’Assemblée. » Tout va vite. Très vite.
Un protocole d’accueil
Il y a le parcours d’enregistrement. Le protocolaire mais apparemment sympathique gymkhana commence avec la remise de l’écharpe, celle du baromètre (nom affectueux d’une sorte de pins réservé au député) et de la cocarde pour le véhicule. Puis le service photo. Le badge. La visite accompagnée par un administrateur des locaux ; le Palais Bourbon est vaste. Le service voyage prend les informations nécessaires pour établir les cartes SNCF et Navigo. Le service informatique lui attribue un PC sécurisé ainsi qu’à sa collaboratrice ; tandis qu’au service administratif est communiqué le RIB, pour le salaire et les AFM, les avances sur frais de mandat qui font fantasmer autant que possible.
Ces frais de mandat sont séparés du salaire : papier à entête, réservation de salle, frais de représentation… Pas question d’avoir la main large, un déontologue vérifie les montants. Il connaît les prix et le contrôle est pointilleux.
Enfin, les clés du bureau. « Il est de l’autre côté de la rue. Fonctionnel, sobre. » Il peut y accueillir ses attachés.
A peine pressenti député, il reçoit des CV de collaborateurs parlementaires. « On est vite repéré. » Cela dit, leur expérience du travail à l’Assemblée est indispensable : celle des projets de loi, mais aussi des démarches administratives, des us et coutumes, de la façon de réagir à certaines sollicitations, de s’associer ou non à des amendements, de participer à des réunions. Bref, un ensemble de dits et de non-dits à s’approprier pour ne pas se lancer embarquer dans la première chausse-trape venue. Son budget lui permet de démarrer avec deux collaborateurs. Ceux de Maud Bregeon l’ont suivie. La première a déjà commencé.
Le gymkhana se termine avec LA question : dans quelle commission voulez-vous travailler ? Il pense aux finances, c’est l’élu d’Antony qui se sent concerné. Mauvaise pioche, la commission est pleine. Les affaires sociales ? Il a la fibre. Oui, ça marche.
Il ne savait pas où il mettait les pieds. Il va voir du pays. Devinez sur quoi planche la commission : le budget de la sécu et du financement des retraites ! Le PLF SS, pour les intimes : le projet de loi de finances de la sécurité de sociale. Si on écoute un tant soit peu les « news », on sait que c’est du genre explosif… ou « délicat»… pour manier la litote.
Une semaine de surprises
Pendant cinq jours, donc du mardi jusqu’au samedi inclus, les réunions s’enchaînent de 9h à minuit. 1 heure du matin à la maison. Il se lève à 6h, « sinon, je ne verrais pas ma femme ! » Pour tenir le rythme, il boit du café.
A la louche, ce sont 800 propositions d’amendements à discuter. Les administrateurs essaient d’en regrouper. Il en reste quand même un bon paquet de 300. Il faut voter sur chacun d’entre eux. Sur une semaine, ça fait une soixantaine de votes par jour. « Le soir, on accélérait un peu. » D’autant qu’ordinairement, les députés sont censés retourner dans leur circonscription vendredi et lundi. Mais cette semaine-là les travaux sont prolongés au vendredi matin. Et puis, tant qu’à faire, au samedi. La salle de la commission compte une bonne cinquantaine de présents.
Il y a de l’animation de temps en temps mais pas comme à l’Assemblée où, au même moment, se discute avec une certaine agitation le Projet de loi des finances. Au moment des votes, des sms lancent le rappel. On se sauve pour rejoindre dare-dare l’hémicycle. La commission s’interrompt. Gros trafic dans les couloirs du Palais Bourbon. Une cloche sonne, tous les écrans dans les couloirs annoncent le vote. On passe devant la salle des journalistes qui cherchent à attraper des députés. « Moi, je rasais les murs. »
Dans l’hémicycle
En entrant dans l’hémicycle, cette vaste composition de fauteuils rouges et d’estrade parée d’ors républicains, « je cherche le numéro du siège qui m’a été attribué. C’est tout en haut de mon groupe. » Ce qui paraît logique. On ne va pas déplacer tout le monde quand un nouveau arrive.
Christophe Mongardien vit fort de pouvoir participer à ce qui est pour lui un moment républicain majeur, celui des décisions sur le fonctionnement et les actions de l’Etat, le budget. D’autres trouveraient ça indigeste. Pour lui, c’est passionnant et « même si je suis loin de maitriser tous les aspects du sujet, j’ai l’impression de porter une grande responsabilité. » Les députés débattent des priorités budgétaires du gouvernement. Moment donc de transparence démocratique qui porte à la connaissance du public les choix en matière de collecte et de dépense de l’argent public, lequel on le devine n’est pas illimité. Dur moment. Les priorités mécontentent par définition ceux qui sont moins… prioritaires.
En séance, c’est un bruit de fond inhabituel, des attitudes plus théâtrales qu’en conseil municipal. Les postures sont visibles. En sa première semaine, s’il n’a pas vécu de ces chahuts dont certains se sont fait une spécialité, il observe et détaille les effets de manche.
Certains votes sont nominatifs quand d’autres se suffisent de majorités à main levée. Il faut voter vite. Très vite. D’où les courses dans les couloirs. La télévision montre parfois l’hémicycle presque vide. Il vient d’apprendre que « ça ne veut pas dire qu’on sèche, dit-il amusé, mais qu’on est dans sa circonscription ou en commission. Pour moi, être à deux endroits en même temps, c’était un dilemme. Où devais-je aller, en commission ou en séance ? » Appartenir à un groupe est bien utile.
Plus solennels. Le mardi et le mercredi, pendant une heure, chaque groupe pose au gouvernement les questions qu’il a préparées. Les ministres sont présents. On croit comprendre que pour Christophe Mongardien, c’est un moment impressionnant, exaltant plutôt, celui d’être au cœur de la politique telle qu’elle se construit.
La fatigue s’accroit avec les jours. Café. La buvette des parlementaires est à la hauteur de sa réputation. Un décor sublime qui prête le flanc aux légendes qui l’entourent. La convivialité prospère grâce à des serveurs qui connaissent tout le monde et repèrent les nouveaux en un rien de temps. « Elle n’est pas si grande qu’on peut le croire. Tous les députés n’y rentreraient pas. »
Au Parisien, il confiait à peine son mandat commencé : « Cela m’amuse de me dire que je serai peut-être le député au mandat le plus court. Et peut-être qu’après coup je me dirais tout ça pour ça… Mais, pour moi, il est important d’aller au bout de mon engagement, surtout dans la situation actuelle ».
Cet engagement, quel est-il ? D’où vient-il ? On revient y très bientôt.
Je souhaite un très beau mandat à Christophe MONGARDIEN, et qu’il se souvienne toujours qu’il est à la fois un élu national et l’élu d’un territoire, comme le veut le système électoral. Le contact avec les habitants et les élus du territoire ne peut que l’aider à faire des lois meilleures, mieux rédigées, plus courtes, plus adaptées aux enjeux et aux besoins des habitants et peut-être un peu moins nombreuses et bavardes ! Il y a du travail …
Monsieur le Maire,
tout d’abord merci de votre encouragement.
Bien avant d’être depuis récemment un élu au niveau national, je suis depuis quelques années un élu municipal de la circonscription tout comme vous. Alors tous nos concitoyens peuvent être assurés sur l’infaillibilité de mon engagement.
À ce titre, afin de venir à l’écoute des habitants, je souhaite renforcer et multiplier les permanences sur les 4 communes de la circonscription, sujet sur lequel je vais très prochainement solliciter votre support pour la commune de Sceaux.
Bel article, connaissant personnellement Christophe depuis 2017, je suis sûr qu’il saura être à la hauteur de ces nouvelles responsabilités. Christophe est aussi un homme de terrain qui a toujours été à l’écoute de ses concitoyens.