La ville de Bourg-la-Reine lance des travaux d’aménagements d’un terrain contigu au CAEL dans la rue des Rosiers. L’objectif principal est d’en faire un havre de biodiversité. Et ce sera aussi un espace « de détente et de sérénité » pour les riverains.
Un terrain disponible
Le terrain où sera implanté l’ilot mesure 948 m² (environ 0,1 ha). Il est situé au sud de la rue des Rosiers, à l’est du CAEL et au nord d’un terrain surélevé appartenant à la RATP. L’ouest du terrain est bâti.
Ce terrain, propriété de la ville, a abrité longtemps un terrain de basket. Une aubaine pour les amateurs de ce sport, mais une plaie pour les voisins. Si le terrain était fermé à partir de 21h, il était facile pour les pratiquants d’escalader les grilles. Il n’était pas rare qu’ils jouent jusqu’à minuit à la belle saison. Or, un ballon de basket qu’on utilise pour dribbler ou pour tirer au panier, c’est bruyant. Sans parler des exclamations diverses des participants.
Le terrain a ensuite servi de base arrière lors de la construction de l’espace Joséphine Baker (CAEL). Il est devenu disponible depuis l’inauguration de celui-ci.
Il était envisageable de l’utiliser pour de l’habitat. Sa vente aurait pu aider à financer les investissements de la ville. Il était aussi envisageable de bâtir des logements sociaux (la ville est en dessous de l’objectif national).
Le choix du végétal
Mais la municipalité a préféré augmenter sa superficie végétalisée. Il faut dire que la commune n’est pas riche en la matière. Bourg-la-Reine s’étend sur 187 hectares (ce qui en fait la deuxième plus petite ville du 92, après Vanves) dont 4,5 d’espaces verts. Moins de 3% de la surface de la commune en espaces verts, quand le pourcentage est de 45% dans les Hauts-de-Seine, il est vrai particulièrement bien dotés.
Le parc de Sceaux (dont la superficie est proche de celle de la ville) partage sa surface entre Sceaux, Antony et Châtenay-Malabry, mais pas Bourg-la-Reine.
Ce nouvel ilot n’augmentera qu’à la marge la surface d’espace vert, mais la densité de la ville ne laisse pas beaucoup de solutions.
Refuge de la biodiversité
Si le futur ilot sera ouvert à la population, il se veut avant tout un refuge de la biodiversité. On y trouvera notamment des abris à chauve-souris. Il parait qu’on trouve dans la ville 8 espèces différentes de cet ordre de mammifères, qui en compte il est vrai 1400 ! Bien sûr, des nichoirs à oiseaux et des hôtels à insectes seront également installés.
100 espèces végétales différentes, dont 36 arbres, seront plantés. L’objectif est aussi de faire de l’ilot un espace pédagogique. On y trouvera aussi bien des espèces locales que des espèces venues d’autres continents : févier d’Amérique du Nord, sophora du Japon, micocoulier d’Afrique du Nord… Dans tous les cas, des espèces susceptibles de s’adapter localement au réchauffement climatique.
Pour gérer au mieux l’eau et le ruissellement des pluies, un jardin de pluie sera géré dans la partie la plus basse de la zone (le terrain est globalement relativement plat).
Menaces
Le terrain a été défriché pour préparer les nouvelles plantations. Les visiteurs pourront remarquer que le remblai au sud du terrain a été recouvert d’une bâche. Ce remblai est sur la zone appartenant à la RATP. On y trouvait de la renouée du Japon. Il s’agit d’une espèce très envahissante qui perturbe les écosystèmes. Au point qu’au Royaume-Uni, toute personne qui vend une propriété doit déclarer sur un formulaire la présence ou l’absence de l’espèce.
La bâche installée sur le remblai y est pour deux ans, un délai considéré comme nécessaire pour éliminer l’envahisseur !
La pérennisation de l’ilot est une préoccupation majeure de la ville, qui a prévu de contracter à cet effet une Obligation Réelle d’Environnement (ORE) avec l’association France Nature Environnement et prévoit de candidater au label EcoJardin.
On trouvera plus de détails sur cet ilot sur le site de la mairie, à cette page : https://www.bourg-la-reine.fr/actualite/19937/10319-l-ilot-forestier-des-rosiers.htm
Très bonne initiative.
Félicitations