Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Le rapport du GIEC

Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a remis cet été (le 9 août 2021) le premier volet son 6e rapport. Le rapport complet devrait être finalisé au 2e trimestre 2022.

Le 5e rapport avait été publié en 2014. Ce nouveau rapport prend donc en compte 7 nouvelles années de dérèglement climatique ainsi qu’environ 14.000 articles scientifiques produits depuis.

Les principales conclusions

  • La vitesse à laquelle a lieu le changement climatique ne laisse aucun doute sur son origine liée à l’activité humaine : ll est incontestable que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres. Des changements rapides et généralisés se sont produits dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère.
  • Entre la période 1850/1900 et la période 2010/2020, on observe une augmentation de température moyenne de 1,1°C à la surface du globe
  • Le changement n’affecte pas que la température, mais aussi le niveau des mers, la surface des glaciers et de la banquise, la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, sécheresses, fortes précipitations, vagues de chaleur…)
  • Ce changement va continuer et même s’accélérer dans les prochaines décennies, mais dans des proportions qui dépendent de l’évolution des émissions de gaz à effets de serre
    • Limiter le réchauffement à 1,5% suppose une réduction drastique et rapide des émissions (probabilité que cela se produise, quasi nulle).
    • Limiter le réchauffement à 2% suppose l’engagement de politiques très sévères de restriction de l’usage des énergies fossiles et de nombreux autres éléments d’une politique climatique efficace. Sa probabilité est faible, mais ce scénario ne peut être écarté.
    • Si on continue sur la trajectoire actuelle, on obtient un réchauffement d’environ 4°C à l’horizon 2100.
    • Dans tous les cas, le réchauffement se poursuivra dans les prochaines années. L’impact d’éventuelles réductions des émissions n’a guère d’effet visible avant au moins 10 ans, mais en a de plus en plus importantes avec le temps.
  • Les effets seront multiples et affecteront différemment les zones du globe

Le rôle des différents polluants

Le réchauffement observé est la résultante des effets de différents polluants, dont en premier lieu le C02 et le méthane, la pollution et les aérosols jouant au contraire dans le sens d’un refroidissement.

On peut déjà observer le réchauffement dans notre pays

Le dérèglement climatique se manifeste aujourd’hui en France de différentes manières :

  • Par des records de températures : dans beaucoup de départements, les records de température ont été battus en 2019. La température la plus élevée, 46°C a été enregistrée dans l’Hérault. Le record précédent était de 44,1°C en 2003 dans le Gard,
  • Par des canicules répétées : sur les 11 canicules répertoriées depuis 1947, 5 ont eu lieu pendant la décennie 2011/2020,
  • Par une augmentation de la température moyenne : les 6 années les plus chaudes en France ont toutes eu lieu depuis 2010,
  • Par l’augmentation des feux de forêt : si la politique de prévention mise en place depuis 30 ans a permis de diminuer les surfaces brûlées, on constate une augmentation des conditions favorables aux départs de feux,
  • Par une augmentation des fortes précipitations, comme récemment dans le sud : 194 mm en 48 heures à Marseille les 3 et4 octobre, 458 mm à Villefort en Lozère en 24 h le 3 octobre,
  • Par des menaces de montée des eaux sur certains littoraux, notamment en Nouvelle Aquitaine.

Les conséquences attendues en Europe

Le rapport se livre à des prospectives, dont voici la teneur :

  • Réchauffement à un rythme supérieur à la moyenne mondiale,
  • Dépassement de seuils de chaleur critiques pour un réchauffement global supérieur à 2°C,
  • Hausse des précipitations hivernales en Europe du Nord,
  • Baisse des précipitations estivales méditerranéennes s’étendant vers le nord,
  • Hausse des précipitations extrêmes dans la plupart des régions,
  • Hausse du niveau relatif de la mer (hors Baltique) supérieure ou égale à la moyenne mondiale,
  • Hausse de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes liés au niveau de la mer,
  • Recul du littoral le long des côtes sableuses,
  • Fort recul des glaciers, du pergélisol, de l’étendue et de la durée de la couverture neigeuse.

Et en images pour le monde :

Le présent article s’appuie notamment sur la présentation résumée en Français réalisée par Valérie Masson Delmotte, paléo-climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CNRS).

Le CNRS a réalisé à partir des conclusions du 6ème rapport un film d’animation d’environ 6 minutes portant sur l’évolution du climat en Europe d’ici 2050.

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 3 novembre 2021

    Je m’aperçois avec stupeur que mon commentaire précédent peut laisser comprendre que je souscris à cette abominable idée du « grand remplacement ».
    Et ma question : « il faudra bien les accueillir, n’est-ce pas ? » , pourrait être lue comme une invitation à prendre ce parti terrible de l’exclusion de nos semblables en demande de secours.
    Loin de moi cette idée. Au contraire. Derrière des associations telle la Cimade il est urgent et impératif de se solidariser pour nous apprêter à accueillir les plus démunis d’entre nous, sans conditions. C’est une obligation morale et humaine à laquelle nul ne doit se soustraire.

  2. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 23 octobre 2021

    Je ne ferai qu’un commentaire relatif à l’arrivée des périodes caniculaires.

    D’abord, ces périodes dureront moins longtemps que les impôts (qu’on me pardonne cette saillie), et l’on sait s’en protéger avec de la climatisation des logements. Cette affirmation est à moduler suivant les régions du globe.

    Évidemment, les climatiseurs consomment de l’énergie électrique. Mais on peut penser qu’en été on en consomme globalement moins qu’en hiver. Cette dernière remarque est à tempérer en raison des efforts de lissage de cette consommation avec des stratégies de gestion des Smart Grids.(http://www.smart-grid.fr/).

    Ceux qui peuvent par contre se faire du souci, sont ceux qui habitent dans les régions déjà très chaudes et humides. Ils ne pourront tout simplement plus y vivre. Pour ne pas mourir, ils iront ailleurs.

    Et il faudra bien les accueillir. N’est-ce pas ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *