Salle comble pour le premier concert de la nouvelle saison de la troisième édition de la Schubertiade de Sceaux. C’est d’ailleurs la 3e saison bis du fait de la COVID…
Placés au premier rang, grâce à nos places de 1re catégorie, mon épouse et moi-même, nous avons pu pleinement profiter du concert sans que nos petites douleurs nous taquinent, comme celles de mon genou qui vit ses derniers mois, en étendant largement nos jambes…
Après les mots introductifs de Monsieur le Maire, le duo de musicien se présente à nous : la jeune violoncelliste et le pianiste bien connu des habitués. La violoncelliste, c’est la remarquable Olivia Gay, lauréate de plusieurs concours prestigieux, déjà à la tête de nombreuses collaborations en concert avec des musiciens de renom, comme notamment le quatuor Van Kuijk (voir sur ce quatuor, l’article de l’auteur dans LGdS : « Fin d’après-midi à l’Orangerie avec Wolfgang, Gabriel et Félix »). Elle a déjà publié plusieurs disques qui ont été salués par la critique et le Directeur artistique de la Schubertiade, Pierre-Kaloyann Atanassov, pianiste, fils de la directrice de la Schubertiade, la discrète mais efficace Elisabeth Atanassov. Pierre-Kaloyann est le fondateur du trio Atanassov, il totalise un nombre impressionnant de distinctions et participations aux côtés de musiciens de premier plan, il est passionné de musique de chambre et a gravé plusieurs disques.
Le concert a été un pur régal de bout en bout, tant pour les œuvres au programme ; Robert Schuman : Fünf Stücke im Volkstom (1849 : Cinq pièces dans le style populaire), Max Bruch : Kol Nidrei op 47, Antonin Dvorak : Rondo op.94, et, après l’entracte ; Johannes Brahms : sonate op. 38 en mi mineur, qu’au cours des deux « bonus » offerts par le duo en remerciement du tonnerre d’applaudissements dont la salle les a gratifiés : la célèbre « Vocalise » de Rachmaninov et « Papillon » de Gabriel Fauré.
Je ne devrai pas dire cela, tout le concert nous ayant ravi, en particulier le rondo de Dvorak, compositeur que nous adorons, comme nous adorons sa belle ville de Prague, mais la gourmandise a été particulière totale dans l’exécution des deux cadeaux cités à l’instant : une interprétation toute de virtuosité et de velours pour la « Vocalise» et un «Papillon» particulièrement virevoltant, tout en légèreté et en lumière.
Décidément, sous la houlette d’Elisabeth et de Pierre-Kaloyann Atanassov, la Schubertiade de Sceaux, placée, qui plus est, sous le prestigieux parrainage de Frédéric Lodéon, est un moment de qualité internationale offert à notre petite mais rayonnante enclave verte.
Pendant ces moments de grâce où les temps difficiles dans lesquels nous vivons sont suspendus, planent dans l’Hôtel de Ville de Sceaux un peu de la plénitude, de la quiétude, de l’harmonie, de l’essence de la vie que seuls les grands compositeurs et les grands interprètes savent nous offrir.
La Schubertiade de Sceaux est décidément bonne pour la santé !