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Un facteur de bien-être

Le sport santé, ce n’est pas seulement la conjonction de deux mots. Chacun sait combien la pratique physique ou sportive a une action sur l’état de santé. Mais en l’occurrence, il s’agit d’une approche préventive et thérapeutique qui vise à concevoir la santé en l’appuyant sur l’activité physique. Conséquence : la nécessité d’individualiser la pratique physique. Ostian Egger décline le principe sous forme de coaching qui peut être individuel ou collectif. Lui-même vient du sport de haut niveau et de l’entraînement. Il en a tiré des leçons et les a adaptées à des situations pourtant éloignées. Il est installé à Sceaux.

Amener vers l’autonomie

Pour adapter l’activité physique aux capacités et aux besoins de chaque individu, il faut un travail d’évaluation, de mise en œuvre, de suivi. C’est le rôle du coach. Il faut savoir mobiliser toutes sortes de formes sportives en tenant compte de l’âge, de l’état de santé et des objectifs de la personne.

Pour Ostian Egger, l’accompagnement individuel prend tout son sens avec les personnes « qui se freinent elles-mêmes, qui doutent de leurs capacités. Elles ont un rapport dégradé avec leur corps. » Il s’applique aussi lors de l’après-kiné quand, une fois les séances terminées, il faut se prendre en main et vaincre les faiblesses que la pathologie ou la souffrance ont induites.

Dans les deux cas, les personnes savent bien qu’il faudrait avoir une activité physique régulière. Mais tous les évitements sont bons : on est fatigué de la veille, les clubs n’ont jamais l’attractivité nécessaire, on craint un effort violent, on se voit très fragile… L’inactivité a un effet d’entraînement et s’autoreproduit. « Bien des pathologies chroniques en découlent. »

« Mon parcours, dit-il, m’a amené à considérer que le mouvement est un des piliers fondamentaux de la longévité. Il joue un véritable rôle dans l’amélioration de la condition physique et psychique. » Pour lui, la santé et l’activité physique sont étroitement liés et que l’un ne saurait évoluer sans l’autre.

Le coach, à ses yeux, est celui qui amène à adopter un mode de vie active, physique et régulière. « On peut passer des années de sexagénaire ou de septuagénaire en pleine forme. En stimulant la force musculaire ; en soignant ses articulations ; en sachant respirer et au-delà en entretenant ses capacités cardio-respiratoires … »

Photo Ostian Egger

Modeste et réaliste, il ne prétend pas remédier à tout. Il ne vise pas les personnes avec des restrictions importantes en locomotion, présentant des pertes d’équilibre ou des insuffisances respiratoires importantes, avec des incapacités à produire certains efforts : maladies neurovégétatives, problèmes cardiaques lourds. Seuls les kinés peuvent intervenir. « Je passe après. »

L’aide individualisée qu’il propose s’adresse à des personnes autonomes en quête de motivation. « Avec chacun, je fais préalablement un bilan des capacités physiques. Je définis des priorités et un programme d’exercices en fonction. Mes programmes sont sur 3 mois ou sur 6 mois pour rééquilibrer les dysfonctionnements pour donner goût à l’activité physique (remettre à flot physique) et aller plus loin en toute autonomie. »

Sceaux Athlé Vitalité

À côté de cela, il a créé un club, Sceaux Athlé Vitalité, dont les séances ont lieu dans le site sportif et de loisirs des Blagis, avenue Jean-Jaurès.

Il tient le mardi soir un atelier sport santé de 18h30 à 20h qui comprend :

  • Échauffement articulaire pour maintenir les pleines amplitudes de mouvement,
  • Gammes athlétiques, avec des exercices de coordination, de motricité et d’équilibre,
  • Renforcement des principaux groupes musculaire pour avoir les ressources suffisantes pour les efforts de la vie quotidienne,
  • Course sur la piste plus ou moins intensive pour stimuler la circulation de l’oxygène et le plus souvent sous forme de jeu pour rendre l’effort ludique.

« Je prévois de décliner ce cours sous une forme plus douce, pour des personnes qui ont des difficultés voire des incapacités à courir. » La marche y sera une alternative.

Il prépare un autre projet pour la rentrée : un cours pour les enfants (CM1 et CM2) le mercredi.

Comme pour le coaching, il est animé par le désir de valoriser l’effort. « J’ai eu le plaisir de coacher des sportifs de haut niveau. Je traite les personnes que j’accompagne  comme des champions. » Ce n’est pas de la flagornerie. Il suffit de le regarder. C’est la volonté d’entraîner dans les deux sens du terme : préparer méthodiquement un sportif et emmener, conduire avec soi.

Le hasard d’un marathon nocturne

Sa rencontre avec le sport de haut niveau n’était pas pourtant pas inscrite dans son patrimoine familial. Ostian Egger vient d’Ardèche, non pas celle du nord, volcanique, tournée vers l’Auvergne et puissante de ses hauts plateaux ; non pas celle du sud avec ses gorges merveilleuses, avec ses vignes et ses oliviers. Celle du milieu, de la vallée du Rhône, belle et changeante selon l’orientation des vallons. Ses parents ont une ferme.

Dans les années 1990, il quitte un pays qui vieillit et où il ne voit pas d’avenir. « Ce n’est que dans les années 2000 que l’activité repart et que des jeunes s’y installent. Le bio, l’attention aux cycles courts, attirent dans le pays. Des écoles rouvrent. »

Après le bac, les sciences économiques ne l’intéressent guère. Il a découvert en Terminale le sport. C’était en novembre, Annonay avait organisé un semi-marathon nocturne. Ce fut pour lui une révélation autrement plus motivante que les considérations sur les monnaies et les marchés. « Courir dans la nuit, c’est magique. » Il s’inscrit dans le club d’athlétisme de Tournon ; il s’essaie à plusieurs disciplines avant que l’entraîneur le spécialise sur le 800m. Distance qu’il apprend à aimer. Au point qu’il y consacre l’essentiel de son temps. Il atteint un niveau régional.

Postier le jour, athlète le soir

Le sport est son élément. Il veut travailler et gagner sa vie. Après un concours qu’il réussit, il devient postier. C’est l’époque où La Poste attirait beaucoup de provinciaux, lesquels devaient ensuite monter à Paris (en Île-de-France, de fait) où le besoin était le plus fort.

Il s’inscrit à l’ASPTT et découvre le haut niveau. Le choc est rude. Les astreintes, la discipline personnelle et suit l’INSEP à Joinville qui rassemble les meilleurs athlètes de France. La compétition le motive. Le 800m est un défi mental et physique. Il réclame tout à la fois vitesse et endurance. De la résistance par conséquent.

Après quelques années, il se rend compte qu’il plafonne. Le stress lié à l’enjeu symbolique et affectif que représente une rencontre sportive, la douleur qui surgit quand l’effort est grand, « le manque d’ego peut-être. Il en faut beaucoup en haute compétition. Il faut avoir une volonté de puissance, de domination. C’est nécessaire. Je n’en avais sans doute pas assez. Il faut être capricieux, mauvais perdant… » Il sourit. Sous-entendu, il n’aime pas spécialement les gens qui dépassent les bornes.

Après 3 ans, détaché à mi-temps (« La Poste en ce temps-là encourageait le sport de haut niveau. ») il reprend son emploi à plein temps. Mais le soir, il commence à entraîner des plus jeunes. La fonction lui plait. Il va entamer une formation qui s’étendra sur 5 ans à Poitiers avec un professeur qu’il adore, Gérard Lacroix, décédé il y a quelques mois, « un grand monsieur de l’athlétisme et un formateur passionné. » Ce sont des semaines prises sur ses congés et des weekends. Une passion partagée.

Une opportunité se présente un jour. Il la saisit. La fonction d’animateur de prévention est créée à La Poste. C’est un moment où les entreprises mettent le paquet sur la prévention des risques professionnels (routier, entrepôt, incendie, poste de travail bureautique……).

Il est recruté dans le département Santé Sécurité qui est au siège de la Poste. Il devient ergonome et travaille sur la prévention des risques. Il s’enthousiasme pour le sujet et suit les cours du CNAM en ergonomie, ce qui se traduit par un diplôme.

Pendant ce temps, l’infatigable ergonome entraîne le soir des sprinters, sauteurs en hauteur et sauteurs en longueur. A l’ASPTT de la section d’Aubervilliers devenu un club privé puis au sein du Levallois sporting Club. « De 1998 à 2015, j’ai emmené des athlètes au Championnat de France. J’ai même eu une fille en 400m haies en championnat du monde, confie-t-il non sans fierté. »

Coach

La vie continue. Il quitte La Poste pour rejoindre la territoriale et devient conseiller prévention à Sceaux. L’expérience dure cinq ans, jusqu’en 2013 où il est recruté par la ville de Joinville. Au sein de la DRH, il est responsable du pôle prévention santé. Son rôle est double. D’abord, prévenir les accidents, ce qui suppose d’identifier les risques liés aux fonctions et leurs conséquences à court terme impacts sur la santé. Ensuite, dans le moyen terme, il y a la prévention de l’usure liée aux conditions de travail, qu’elle soit physique ou psychosociale. C’est alors agir sur les situations de travail et la diversité de quelque 80 métiers pour 400 agents montre à elle seule l’épaisseur de la tâche.

Ce faisant, il ne met pas un terme à son activité physique. L’arrêt de la compétition s’est accompagné d’une reconversion. Il suit le cursus à Paris Descartes sur Sport Santé et passe le diplôme d’université. Sa trajectoire vers le coaching prend alors sa forme. Son parcours personnel trouve à s’y réinvestir. « J’ai entre les mains un savoir-faire que je veux partager, dit-il spontanément. »

Mieux, il dit à un moment : « … Je me sens investi d’une mission. » Son métier de coach, qu’il l’exerce en individuel ou en collectif, il le voit comme un besoin de transmettre, d’animer, d’entraîner. À lui de trouver des activités motivantes, de remettre en condition, de donner goût. Il a vécu combien le physique interagit avec le mental et combien les deux interagissent avec les maladies ou les douleurs. Il sait combien le mouvement est un des piliers fondamentaux de la santé. Une sorte de médecine de l’exercice ?

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