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Leçon belge

A l’heure où, parmi les Scéens passionnés de sports d’hiver, on se désole de la non-ouverture des stations de ski, la presse de notre voisin outre-Quiévrain relate une inconséquence dont les conséquences auraient pu être désastreuses.

C’est l’histoire d’une dame qui vient de la province d’Anvers. On est en décembre. Pour les congés de Noël, elle veut skier. On n’est pas sans savoir que les déplacements dans les zones très fréquentées sont dangereux (son gouvernement a mis la Suisse en zone rouge), mais visiblement pour elle c’est une chose qui urge. Un petit coin sympa en Suisse. Des descentes tout schuss et, à la fin de son séjour, elle rentre.

Chaine de transmission

La dame est divorcée. Pendant qu’elle dévalait les pentes alpines, sa fille est chez son père. La dame rentre donc chez elle, retrouve sa fille et bientôt c’est toute la famille qui, bien que désunie, est contaminée. Quand ils s’en rendent compte, la chaîne de transmission est déjà bien solide.

Car la fille est une petite fille. Elle va à l’école primaire. Elle y contamine une autre élève qui a son tour contamine sa mère, qui est elle-même enseignante dans un autre établissement…Et bien sûr, le Covid s’est répandu parmi les écoliers. Il se répand si vite que le maire prend des mesures de confinement drastiques : plus de 5000 personnes sont mises en quarantaine.

Industrie du ski

Comparé aux conséquences de ce voyage, le plaisir de la descente semble assez dérisoire. En même temps, le désarroi des professionnels des stations de ski est parfaitement compréhensible. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui dépendent des désirs semblables à ceux de la dame. Ce sont des investissements, des commerces. Rien du social n’est simple. Sachons apprécier, au moins, l’accompagnement financier de ces professions dont on comprend complètement la désolation. Il a l’immense mérite de ne pas condamner l’avenir et d’épargner à des territoires tout entiers un déclin que le virus ne se priverait pas de provoquer.

Contaminations

Les transmissions ont été facilitées dans ce cas précis par le fait qu’on avait affaire au VOC (variant anglais), particulièrement contagieux, notamment pour les enfants.

Tous ceux qui sont allés au ski ne sont évidemment pas devenus des super contaminateurs. Ils ont seulement couru chacun un peu plus de risques d’attraper le Covid. C’est comme pour Noël ou le jour de l’an. En rencontrant 2, 4 ou 8 personnes de plus que d’habitude, chacun a légèrement augmenté ses risques d’être contaminé. Pour la plupart d’entre nous, il ne s’est rien passé. Mais multiplié par des dizaines de millions de « chacun de nous », cela aboutit à des dizaines de milliers de contaminés hebdomadaires.

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