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P.L.U. : le point de vue de Jean-Christophe Dessanges

Le débat sur le P.L.U. continue de susciter des échanges, et c’est bien normal. La consultation d’intérêt public s’achève le 31 octobre. Nous sommes donc dans la dernière ligne droite. Comme évoqué dans un précédent article, un site internet collecte l’ensemble des opinions et commentaires sur le projet de modification. LGdS a reçu de Jean Christophe Dessanges les positions qu’il exprime ci-dessous en tant que responsable du groupe Sceaux Ensemble, constitué au sein du conseil municipal.

Je résumerai la position de notre groupe autour de trois thèmes : la protection du patrimoine architectural et naturel de la ville, la protection des zones pavillonnaires en ensemble urbain et paysager,  la transitions entre zones pavillonnaires et zones de densifications et la question des parkings.

Les arbres remarquables

L’absence d’une véritable politique de protection des arbres remarquables explique que, depuis deux décennies, un certain nombre d’entre eux ont subi des tailles importantes ou ont été fragilisés par une construction proche, voire ont disparu (comme lors du projet du 13 bd Desgranges). Le dernier inventaire exhaustif des arbres remarquables date de 2004 et la Ville n’a pas souhaité mener à bien l’inventaire des arbres remarquables qui devait être prévu en 2019 dans la cadre de la modification du P.L.U., illustration selon le conseiller municipal du peu d’enclin de la ville à protéger ses arbres remarquables.

La ville doit donc étudier le classement de chaque arbre remarquable de Sceaux comme « élément de paysage » et joindre aux documents d’urbanisme les « mesures de nature à conserver l’élément de paysage, classé pour des raisons d’ordre historique, culturel ou écologique ». La nouvelle modification du règlement de P.L.U. doit imposer le classement en Espace Boisé Classé des arbres remarquables et de leur zone racinaire. Il s’agit en effet aujourd’hui du seul moyen de protéger les arbres remarquables de la ville qui participent à sa singularité , en plus du classement des arbres en « éléments de paysage », que la Ville n’a pas utilisé à ce jour.

A l’appui de cette remarque voilà un premier inventaire d’arbres remarquables à Sceaux, déjà référencés, qui devraient bénéficier de meilleures protections : cèdres du Liban (n°726 et 727), sequoia géant de Californie(n°778), cèdre de l’Atlas Bleu (n° 697), mais aussi frêne commun (n°794), marronnier commun (n°767), hêtre pourpre (n°756), érable negundo (n°718). D’autres arbres mériteraient d’être référencés afin d’être protégés : un Sequoia géant de Californie rue Bertron et un cèdre de l’Himalaya rue Achille Garnon.

Enfin un souci de transparence et de valorisation des arbres remarquables demanderait que que soit publié un annuaire avec leur adresse et leurs caractéristiques. Plusieurs associations sont prêtes à réaliser au plus vite cet annuaire, au vu de l’immobilisme de la ville.

La protection des zones pavillonnaires en ensemble urbain et paysager

Je demande l’extension du classement du lotissement de l’Amiral en « ensemble urbain et paysager  » à l’ensemble du quartier Bertron. Celui-ci comprend ou est délimité par l’avenue de Fontenay, la rue Houdan, la rue de la Flèche, la rue Foch, la rue Joffre, la rue Bertron, la rue Charles Péguy et le Boulevard Desgranges. Ce lotissement dit du quartier Bertron, fut en son temps, dans les années 1850, le premier lotissement de la ville de Sceaux. Ses caractéristiques parcellaires et ses maisons d’origine ont gardé une certaine homogénéité avec des constructions sur 3 phases : 1850-1880, 1920-1950, puis dans les années 70 à 90, la construction de collectifs. Depuis quelques années cependant, la ville a autorisé la parcellisation de terrains qui ont abouti à des modifications du paysage avec notamment l’abattage d’un premier Sequoia Classe (N763) tandis que le Sequoia voisin (N761) est désormais aussi à risque.

Il s’agit aussi de protéger la zone pavillonnaire desservie par l’avenue de la République, enclave pavillonnaire et arborée dans une zone densifiée. Cette avenue est fréquentée tous les jours par des centaines de collégiens et de lycéens qui l’empruntent pour aller à la cité scolaire Marie-Curie.

Transitions entre zones pavillonnaires et zones de densification

Afin de préserver le caractère singulier des zones pavillonnaires je propose que les implantations de bâtiments hauts en limite de ces zones pavillonnaires (UEa, UEb, UEc) soient soumises à des règles plus strictes : épannelage progressif et distances minimales par rapport aux limites de propriété.

Je demande aussi que les implantations d’immeubles de grande hauteur (15 m et plus) sur rues en limite de zone UE soient soumises aux mêmes contraintes d’alignement que les implantations en zone UE, soit une implantation à au moins 4 m par rapport à l’alignement actuel. Cette disposition devrait être appliquée au projet d’immeubles sur le lot 2 Albert 1er séparé par la rue de Paris d’une zone UEa où les pavillons sont de faible hauteur (en rouge sur le schéma ci-dessous).

Les parkings

Dans certains quartiers de la ville, les habitants éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver des places pour stationner, le soir comme en journée. Je demande donc de revoir à la hausse les obligations des promoteurs en ce qui concerne les places de parking en sous-sol, en les faisant passer de 1 à 1,5 voire à 2 par logement construit et demande à ce que les logements sociaux bénéficient aussi de place de parking. Au-delà de l’aspect stationnement, le but est aussi de pouvoir à terme libérer des places de stationnement en surface afin de réserver plus d’espaces à la pratique en toute sécurité des mobilités douces.

Je demande que le nombre de places à vélos dans les nouvelles constructions soit augmenté, compte tenu de l’augmentation des usages. Je propose de passer d’une superficie de parking pour les vélos de 0,75 m2 à 1,5 m2 par logement.

La modification du P.L.U. une chance pour la démocratie locale

Enfin j’émets le vœu que cette modification du P.L.U. s’accompagne d’une véritable approche participative avec les habitants des différents quartiers, pour respecter leurs singularités. Il en va de la réussite de la Ville à accompagner les transitions auxquelles nous devons faire face. Cette modification de P.L.U. est aussi, de l’avis de notre groupe, l’occasion de créer des conseils de quartier représentatifs et d’en faire des piliers de la démocratie locale.


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