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Immunité post-Covid19 : du nouveau

Jusqu’à présent, les réponses à la question de l’immunité post-Covid19 étaient assez floues.
En fait, plusieurs interrogations sous-tendaient cette question.

  • Qui était réellement protégé après une infection, notamment pour les patients ayant eu des formes peu sévères et pour ceux asymptomatiques?
  • A partir de quand cette protection était-elle acquise?
  • Combien de temps allait durer cette protection?

Le réponse immunologique des personnes atteintes de formes mineures d’infection par le SARS-Cov2 était mal caractérisée.
Un communiqué de l’Institut Pasteur, à la suite d’une étude réalisée conjointement par les équipes de l’Institut Pasteur et celles du CHU de Strasbourg apporte plusieurs informations plutôt rassurantes.

L’étude a été faite auprès du personnel hospitalier des deux sites des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. La cohorte comptait 160 volontaires, infectés par le SRAS-Cov2 et diagnostiqués positifs par un test virologique PCR (ayant développé des formes mineures de la maladie et n’ayant pas nécessité d’hospitalisation) ont été étudiés. Le communiqué de l’Institut Pasteur résume les résultats.

« La présence d’anticorps anti SRAS-CoV-2 a été mesurée par deux techniques, un test de diagnostic rapide et un test mis au point par l’Institut Pasteur (appelé S-Flow). L’activité neutralisante des anticorps a été mesurée avec un test dit de neutralisation de pseudovirus.
Le délai médian entre l’apparition des symptômes et le prélèvement d’échantillons sanguins était de 24 jours (entre 13-39 jours). Le test immunodiagnostic rapide a détecté des anticorps dans 153 (95,6%) des échantillons et le test S-Flow dans 159 (99,4%). Des anticorps neutralisants (NAbs) ont été détectés dans 79%, 92% et 98% des échantillons prélevés, respectivement 13-20, 21-27 et 28-41 jours après le début des symptômes.
Cette étude montre que des anticorps contre le SRAS-CoV-2 sont présents chez pratiquement tout le personnel hospitalier testé préalablement positif par PCR. L’activité neutralisante des anticorps augmente au fil du temps, ce qui suggère que les personnes développent une immunité potentiellement protectrice.
« On savait que les personnes atteintes de formes sévères de la maladie développaient des anticorps dans les 15 jours qui suivaient le début des signes. On sait maintenant que c’est également vrai pour ceux qui font des formes mineures, même si les taux d’anticorps sont vraisemblablement plus faibles » commente Arnaud Fontanet, un des auteurs de l’étude et responsable du département Santé globale à l’Institut Pasteur.
« Notre étude montre que les niveaux d’anticorps sont, dans la plupart des cas, compatibles avec une protection contre une nouvelle infection par SRAS-CoV-2, au moins jusqu’à 40 jours après le début des signes. L’objectif maintenant est d’évaluer sur le long terme la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation associée chez ces personnels soignants » déclarent Timothée Bruel et Olivier Schwartz, respectivement chercheur et responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.
« Les résultats de cette étude sont très encourageants pour les personnes déjà infectées par le virus car même en ayant développé une forme légère de la COVID19 elles sont capables de générer des anticorps protecteurs qui sont présents au moins 40 jours après le début des symptômes, reste à vérifier leur persistance dans le temps. Ces résultats sont également une bonne nouvelle pour les futures stratégies vaccinales » conclut le professeur Samira Fafi-Kremer, chef du service virologie des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et première auteure de l’étude
. »

Ainsi, une très grande majorité des malades atteints d’une forme mineure de la Covid-19 développerait des anticorps séro-neutralisants: c’est une excellente nouvelle!
Il a été montré par ailleurs que les patients ayant présenté une forme plus sévère de la maladie fabriquaient habituellement des anticorps plus rapidement et avec un titre plus important que les patients ayant des symptômes modérés.
S’il faut rester prudent, prenons cette nouvelle étude comme de bon augure pour les malades atteints de la Covid-19.
Deux questions restent en suspens. Qu’en est-il des patients asymptomatiques? Combien de temps va durer cette immunité?

Réf : www.pasteur.fr

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