« Les Scéens sont plutôt plus raisonnables que la moyenne face à l’épidémie » déclare un Scéen, cadre de santé, interrogé sur le sujet. Notre enquête à ce propos.
La situation nationale
Après 3 semaines de confinement, le nombre quotidien de nouveaux cas Covid est en nette baisse. Il en est de même des entrées à l’hôpital et en réanimation. Cette réduction de la circulation du virus est la conséquence des comportements prudents de beaucoup de Français, comme le montre le graphique ci-dessous, issu de la note épidémiologique de Santé Publique France du 19/11.
On y voit que tous les comportements de prudence ont augmenté entre les vagues 16 (avant confinement) et 17 (pendant le confinement), mais ceux qui ont le plus augmenté sont :
- Éviter les rassemblements festifs (+22%)
- Éviter d’aller voir une personne âgée, fragile ou vulnérable (+18 %)
- Éviter les regroupements et réunions en face à face (+23 %)
- Rester confiné à la maison le plus possible (+31 %)
A noter : une minorité de Français n’ont jamais abandonné les comportements de prudence, et une autre minorité semble ne les avoir toujours pas adoptés !
La situation à Sceaux
Réaliser la même enquête au niveau de notre ville n’étant évidemment pas réaliste, la Gazette a fait le choix de procéder à quelques entretiens sur le sujet. Merci aux Scéens qui ont accepté de répondre aux questions ! La prudence s’est imposée de fait mais chacun à son interprétation sur la manière d’être prudent.
Outre les 4 questions ci-dessus, nous avons cherché à savoir auprès des personnes interrogées comment le confinement avait affecté leur quotidien, leurs projets pour Noël et s’ils se vaccineront le moment venu. Nous vous proposons une lecture transverse de leurs réponses, à travers ces 7 questions (qui n’ont pas été toutes posées à tout le monde mais en fonction du déroulement de l’entretien).
L’impact du confinement sur le quotidien
Couple, plus de 70 ans
« Nous avons l’habitude de voyager beaucoup, d’aller fréquemment au théâtre et au cinéma ainsi qu’au restaurant. Tout cela est fini pour l’instant. Cette année, nous avons seulement été dans notre maison en Bretagne cet été et juste avant le deuxième confinement. Une soirée au restaurant aussi lors du passage de notre fils fin octobre. »
Femme, la cinquantaine
« J’ai un contrat de télétravailleuse, donc pas de changement à ce niveau. Mais je ne vais plus voir mes clients, et par vidéo ce n’est pas vraiment pareil. Je fais mes courses au plus vite, sans discuter avec les personnes croisées. «
Couple, plus de 70 ans
« On ne rencontre plus personne. Depuis mars, nous n’avons plus vu notre petite fille de deux ans. »
Femme, la vingtaine
« Je suis vendeuse dans l’alimentaire et notre travail a augmenté ! »
Femme, la quarantaine
« Depuis mai, j’étais en télétravail 3 jours par semaine, et deux sur site (grande entreprise). Depuis l’annonce du confinement, c’est télétravail à plein temps. On s’organise pour faire moins souvent les courses, en regroupant les achats. On met le masque. On fait beaucoup de digital et cela demande de préparer plus ses interventions. Il y a beaucoup moins de non-verbal dans l’échange. »
Autre femme la quarantaine
« Je vais au bureau 1 jour par semaine, à ma demande, pour garder le contact avec mes collègues. C’est dur de rester enfermé en permanence. Heureusement qu’on peut aller courir dehors. Mon fils étudiant est aussi enfermé entre ses murs et son écran toute la journée. C’est déprimant. »
Femme, la soixantaine, retraitée
« Je voyage beaucoup et cette année, c’est terminé. C’est ce qui me pèse le plus. »
Homme, plus de 80 ans
« La Covid n’existe pas, ce n’est qu’une grippe, c’est monté de toutes pièces par les gouvernants dans un but de manipulation pour asseoir leur pouvoir sur les masses populaires. Il est faux de dire que les morts annoncés soient décédés de la Covid, voire qu’ils existent réellement, des gens meurent tous les jours, vous les avez vu, vous ? On ne me la fait pas à moi, j’en ai vu des manipulations de masse ! Porte malgré tout le masque « pour éviter l’amende de 135 € ». »
Son épouse, qui ne semble pas partager ces idées, explique tranquillement « que son fils a eu la Covid et s’en est bien remis. »
Mère de famille, la quarantaine
Il y a eu un impact très important pour mon travail : je participe avec une associée à une TPE et nous faisons des missions de conseil. Celles-ci sont toutes stoppées pendant le confinement, qui bloque aussi presque toutes nos actions commerciales.
Sur le plan personnel, on fait moins de projets de toutes sortes (réunions, vacances) mais du coup on est plus disponible pour la vie familiale. Deux de mes enfants reviennent le midi manger à la maison depuis les vacances de Toussaint. Ils sont contents !
Rassemblement festifs
Femme, la quarantaine
« C’est fini depuis le premier confinement ! »
« On voit encore des gens qui se rassemblent par dizaines, voire par centaine (mais pas à Sceaux). C’est totalement déraisonnable. »
Couple, plus de 70 ans
« Tous les soirs, près de la rue des écoles, des bandes de jeunes… »
Mère de famille, la quarantaine
« Fin octobre, nous avons a passé des vacances familiales avec frères et sœurs et leurs enfants. Nous étions une vingtaine. »
« Les enfants sont très raisonnables et rentrent directement à la maison après l’école. Mais leurs diverses activités extérieures ont continué pour la plupart, pour certaines en visio (scouts, danse …). »
Personnes vulnérables
Femme la cinquantaine
« Mon beau-père habite à un kilomètre. On lui téléphone… »
Femme, la quarantaine
« Mes proches âgés habitent loin. Mais on fait plus attention à eux : le confinement nous fait changer d’échelle de temps, on se dit qu’on ne les verra peut-être plus. »
Homme, la cinquantaine
« Je travaille dans une institution pour handicapés de toutes sortes. Nous avons aussi des Ehpad. C’est compliqué de faire adopter les gestes barrières aux résidents. La pression est énorme. Heureusement, certains parents ont pris leur enfant chez eux pendant le confinement. Et certains établissements se sont isolés complétement de l’extérieur. On parle beaucoup des Ehpad qui ont eu des morts, mais il y a tous ceux qui ont réussi à préserver leurs hôtes. »
Mère de famille, la quarantaine
« Nous n’avons vu mes parents que deux jours cet été. On a arrêté toutes les réunions de famille avec eux. »
Rencontres en face à face
Femme, la soixantaine, retraitée
« Ces derniers mois, je recevais les amis par 2 ou 3, on se tenaient loin les uns des autres, avec des masques et on ouvrait les fenêtres pour aérer en permanence. Maintenant, il fait trop froid. »
Femme, la vingtaine
« En dehors du travail, je ne vois personne, je respecte le confinement »
« On est passé en WhatsApp assez systématiquement avec nos proches et nos amis »
Autre femme, la quarantaine
« Personne, à part mon frère passé nous voir il y a quelques jours. »
Mère de famille, la quarantaine
« J’ai beaucoup diminué, mais je n’ai pas arrêté complétement. Je vois régulièrement mon associée et je reçois des amies de temps en temps, parfois pour déjeuner. A chaque fois, on se limite à deux ou trois personnes et on s’installe à distance l’une de l’autre. On voit aussi des mais ou la famille en allant se promener avec eux au parc. »
Confinement chez soi
Femme, la soixantaine, retraitée
« J’ai une chienne et je vais la promener aux heures où il y a peu de monde (tôt le matin ou le soir). »
Femme, la cinquantaine
« J’ai beaucoup de travail et je n’ai pas le temps de sortir ! »
« Oui, pour éviter les gens. Mais on sort dans la nature, on en a vraiment besoin. Chance sur ce point d’être à Sceaux. »
Noël
Femme, la soixantaine, retraitée
« Tous les ans, je passe Noël à Los Angeles chez mon fils. On voit du monde. Cette année, ce sera ici et à deux personnes (avec ma fille). »
Femme, la quarantaine
« On devait fêter Noël en famille, chez mon beau-frère. Les enfants ont hâte de voir leurs cousins. Pour l’instant, on ne sait pas quoi leur répondre : on n’a rien décidé. »
Couple, plus de 70 ans
« On ne fera rien du tout pour Noël. »
Mère de famille, la quarantaine
« Pour l’instant on n’a rien prévu. Il est possible qu’on passe Noël avec mes frères et sœurs (et leurs enfants) mais sans nos parents. Le nouvel an, on le passait d’habitude avec 5 ou 6 familles amies. Là on ne fera rien. »
Le futur vaccin
Femme, la quarantaine
« Je ne sais pas, je ne suis pas pressée. »
Femme, la soixantaine, retraitée
« J’ai beaucoup réfléchi. C’est une très belle réussite de la science. Mais je crois que je vais attendre pour voir s’il y a des effets secondaires. »
Mère de famille, la quarantaine
« Je me ferai vacciner le plus vite possible. J’ai une grande confiance dans la médecine. »
Tous smicards !
On se gardera de tirer des conclusions d’entretiens en petit nombre. Mais ces comportements, ces témoignages de vie révèlent tout de même la variété des situations et des regards sur ces situations. Chacun fait ce qu’il considère le mieux, en affirmant rester prudent, tout en adaptant les règles (donc en ne les respectant pas complètement). Les tendances nationales observées par les statistiques trouvent à Sceaux une confirmation avec une forte réduction des contacts, que ce soit imposé (fermeture des restaurants ou impossibilité de voyager) ou choisi.
Plusieurs insistent sur l’aspect déprimant de tout cela. On n’en sera pas surpris, les chaînes d’info continue leur donnent une très large place. Sans méjuger ce type de parole (nous ne la ressentons tous), ni s’en moquer, autorisons-nous un léger recul avec ce message d’une « Association des commerçants de Sanary » :
Les gens sont désespérés. Plus de resto, plus de ciné, plus de shopping, plus de théâtre, plus de salle de sport.
Bref, ils découvrent la vie d’un Français au SMIC.
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