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Ça balance pas mal à Paris

Il y a deux jours, c’était la teuf sur le Canal Saint-Martin. Rue de Paradis, aussi, et comme elle n’est pas large, c’était nettement plus sympa pour se serrer les uns contre les autres. Se sentir ensemble. Ça part d’un bon sentiment, le sentiment de la fête, vous comprenez, ces jeunes, ils n’en pouvaient plus, ils ont durement éprouvé le confinement, ils ont souffert, la Syrie à côté de ce que nos bobos parisiens ont vécu, c’est une colonie de vacances.

Donc, l’équilibre de la personne menacé, les amoureux de la zik à donf ont bravé, ont résisté, ont crié leur insoumission à la mise en coupe réglée des esprits. Car ils refusent la civilisation des vieux. Les masques, c’est de la daube, et pis quoi, faut s’éclater, sinon on crève.

Avec un rien d’esprit chagrin, on imaginera que les teufeurs vont côtoyer bientôt parents, grands-parents sans l’ombre d’une hésitation ni même d’un effort de protection. Manquerait plus que ça. Mais si on le dit, le jugement est sans appel: c’est pour critiquer seulement. C’est rassis.

A Sceaux ça balance aussi

Oui, ça balance sur la Coulée verte. On arrive vers minuit, donc ce n’est pas Night & Day ; le jour on dort. À vue de nez, dans la nuit, l’âge des noceurs semble couvrir un large éventail entre quatorze et 22 ans. On est surpris de voir des jeunes si jeunes. Que font-ils à une heure du matin, la canette à portée de main ? Que font-ils surtout depuis des semaines? Avant, on s’y défoulait en fin de semaine. Mais maintenant, c’est tous les jours. Plus de repos, que de l’endurance!

Ils dansent. Ils blaguent. La même chose qu’à Paris, mais en beaucoup plus petit. Normal, c’est excentré. Pas de quoi en fait un plat si on n’a pas envie de dormir. Si on a envie, deux possibilités : ceux qui ont des sous, louent quelque chose dans un village ou un bourg, ou carrément à la campagne. Ceux qui n’en ont pas attendent. Ils rongent leur frein.

Le mieux dans cette situation scéenne est qu’il n’y a pas de méchants. Pas de voyous. Ils n’en veulent à personne. Ils sont prêts à faire moins fort, voire à aller un peu plus loin. Non c’est une indifférence cool. L’égoïsme n’a pas de frontière mentale, il s’instille avec une facilité déconcertante, une souplesse qui force l’admiration. C’est tout bête, il suffit de se foutre de ce que vit son voisin.

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