Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

Balade cycliste le long de l’Orge et de l’Yvette

PARCOURS DECOUVERTE La nature se faufile désormais dans la banlieue dense située autour de nos villes. Rien n’est mieux pour découvrir l’entrelacs de rivière, de paysage et de cité qu’une balade à vélo entre comparses et amis. Deux associations, Un Vélo dans Chatenay et Transition Ecologique Chatenay, s’emploient à réunir les curieux de découvrir les trames vertes et bleues dessinées par l’Yvette et l’Orge. C’est tout à côté et, un dimanche après-midi sous un soleil tranquille, ça vaut le coup de pédaler peinard entre potes. Comme dit la chanson : Y a tant de choses à voir.

Rejoindre l’Yvette…

L’Yvette prend sa source sur la commune de Levis-Saint-Nom au lieudit l’Yvette. Puis, elle coule dans la vallée de Chevreuse avant de poursuivre sa course vers l’Est en direction de l’Orge dans laquelle elle se jette vers Savigny-sur-Orge.

Pour rejoindre l’Yvette à Palaiseau, dans la deuxième partie de son parcours, voici un chemin possible, en tout cas testé pour vous : Châtenay par la rue de Saclay, traversée de Verrières-le-Buisson, en passant par le centre-ville ancien, en n’oubliant pas de en n’oubliant pas de jeter un œil sur la propriété Vaillant, la superbe maison des associations de nos voisins. Si vous en bavez d’envie, attention à ne pas vous prendre la langue dans les rayons….

Changement d’ambiance en arrivant au voisinage de la gare de Massy : au revoir la verdoyante banlieue pavillonnaire verriéroise, bonjour l’univers minéral de la ville moderne zébrée de voies de circulation tant ferroviaires que routières. Mais la magie du vélo est de se faufiler dans ce dédale grâce à des aménagements parfois bien conçus parfois moins… Bientôt, après quelques cotes, c’est l’entrée Massy en longeant la tranchée ferroviaire du RER B.

Avant d’arriver à la gare Palaiseau-Villebon, il faut bifurquer sur la gauche, plonger au travers de cette banlieue encore très dense vers le bas de la vallée où l’Yvette, enfin, tend son bras. Après une première traversée, on longe le stade municipal Georges Collet pour atteindre la promenade de l’Yvette, la tant attendue, trame verte et bleue.

(c) TEC (lien en fin d’article)

Enfin pas tout à fait encore. Il faut emprunter un vaste tunnel sous l’autoroute l’Aquitaine et sous la ligne TGV de Paris Montparnasse, des trames aussi, mais d’une autre nature… Les vastes parois de béton lisse inspirent les graffeurs.

Changement d’atmosphère…

A la sortie, c’est un tout autre tunnel qui se révèle, un tunnel vert au milieu duquel se faufile l’eau de la rivière ! Les bruits de la ville sont atténués et le chant des oiseaux se fait plus net. De longues algues ondulent dans le courant de la Boëlle. Mais en quelques dizaines de mètres, c’est un soudain changement d’ambiance.  Dans un dernier sursaut, comme une bouffée de chaleur venue de Villebon-sur-Yvette, la ville se rappelle avec la D591 de sinistre mémoire que le cycliste doit traverser. Mais, très vite, c’est à nouveau « notre » « votre » « leur » tunnel arboré et frais.

Au sortir du bois, le cours principal de l’Yvette dégage un espace verdoyant. Au lac de Saulx les Chartreux, un bassin de retenue d’eau sert de zone tampon en cas de crue. Pause. Le moment est venu de dire quelques mots de l’Yvette, la compagne du moment : longue d’une quarantaine de kilomètres, son débit moyen à Villebon est de 1,34 m3/s. Cependant, il varie selon les périodes de l’année, le débit moyen de février étant deux fois plus important que celui de septembre.

Avec l’urbanisation importante de ses berges, l’Yvette est sujette à des crues importantes. Au cours de celles-ci, son débit peut atteindre des pics dépassant les 20m3/s (26 m3/s en 1978). D’où la nécessité de zones tampons permettant de stocker temporairement l’eau en excès et ne pas inonder les zones habitées en aval.

Face à cette situation, les communes riveraines se sont regroupées dans un syndicat (Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement Hydraulique de la Vallée de l’Yvette) afin de gérer les différents aménagements, entretenir la rivière et ses bassins de retenue sans oublier de préserver les écosystèmes et de veiller à la qualité de l’eau.

L’illusion d’être loin de la ville n’est presque pas perturbée par les avions qui s’élèvent dans le ciel. Orly est à moins de 5km.

La traversée de Longjumeau sans charme permet d’appréhender pourquoi en 2016 malgré les bassins de retenue certains quartiers de la Ville ont connu jusqu’à 1,5 m d’eau. Avec la sortie de la ville, reviennent fraicheur, verdure et… Yvette au niveau d’un immense parc des sports. Celui-ci se prolonge par une vaste prairie poursuivie par un nouveau bassin de retenue entouré d’arbres sur lequel évolue un couple de cygnes sauvages et impassibles. Seul un regard sur la carte permet de constater la présence de l’Autoroute du Soleil à moins d’un kilomètre de cet endroit idyllique et que rien ne trahit. 

Changement de rivière…et retour

A Epinay sur Orge, l’Yvette se jette dans l’Orge. Plus longue que l’Yvette d’une quinzaine de km, cette rivière prend sa source au sud du massif forestier de Rambouillet et se jette dans la Seine en deux bras : l’un à Viry-Châtillon, l’autre à Athis-Mons. A Morsang-sur-Orge, son débit moyen est de 3,9 m3/s, ce qui est plus que l’Yvette. Mais, comme l’Yvette, son débit varie beaucoup au cours des saisons et encore plus lors des crues liées à l’urbanisation et l’artificialisation des sols qui l’accompagne.

Là encore, les communes riveraines se sont regroupées en un Syndicat, le Syndicat de l’Orge, pour s’emparer du problème. Celui-ci a fait l’acquisition de terrains en fond de vallée afin de réguler la rivière : situés dans la zone d’expansion des crues, ces espaces naturels peuvent accueillir sans grand dommage les débordements de la rivière. Tout ceci est expliqué par des panneaux judicieusement placés. Ces espaces sont des lieux de développement de la biodiversité, mais aussi des lieux de détente pour les citadins finalement très proches.

Si la virée ne doit pas dépasser cinq heures en tout (arrêts compris), il est temps de revenir. Le retour est plus roulant (plus de piste bitumée). Autant s’arrêter pour profiter encore de l’ambiance des prairies. Pour aussi gouter le pain des sportifs, un pain moelleux fourré de fruits secs, un cocktail gouteux et revigorant qui mérite bien son nom !

L’apport en énergie n’est pas inutile. Il faut bientôt retraverser l’Orge et s’extraire de la vallée par une longue cote au milieu des pavillons de Villiers sur Orge. En récompense, en haut de la côte, on aperçoit au loin la tour de Montlhéry qu’on pourrait aussi atteindre en poursuivant le long de l’Orge. Après avoir longé quelques beaux champs prêts pour la moisson vers Ballainvilliers, être passé sous la nationale 20 (le vélo se faufile partout…) on se retrouve à Saulx-les-Chartreux.

Dagobert parmi nous

Le nom de ce village, déjà connu sous Dagobert, viendrait de salix, saule en latin. Pour ce qui est des Chartreux, les moines de l’ordre de Saint-Bruno s’installèrent ici à la fin du 13e siècle. D’acquisitions en aménagements, ils y restèrent jusqu’à la Révolution. Notre-Dame-de-l’Assomption, élevée au XIIe siècle, est une étape célèbre du chemin de Saint-Jacques de Compostelle, en venant de Paris via Orléans.

On quitte le village par un chemin de terre qui descend au milieu des champs et des hortillonnages. Il passe finalement sous une autre trame très humaine. Il s’agit d’un couloir de lignes électriques impressionnantes destinées à apporter l’énergie de la fée électricité aux Parisiens depuis le poste de Villejust voisin. Ce poste fait partie d’un dispositif plus large d’une dizaine de postes équivalents encerclant la capitale avec beaucoup de redondance.

C’est bientôt Palaiseau. Puis Massy. Pour terminer le périple de 40km de « corridors écologiques » à portée de vélo, on peut prendre la coulée verte, en délaissant Verrières. Histoire de gouter une dernière trame….  Même si voir la nature réduite à un chapelet de trames fait quand même réfléchir sur les excès de l’anthropocène !


En savoir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *