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Novembre de mémoire à Fontenay-aux-Roses

A Fontenay-aux-Roses, la cérémonie du 11 novembre était insérée dans un tout, le mois de la mémoire, qui commença le vendredi 8 novembre par l’inauguration d’une exposition à la médiathèque, 6 place du Château Sainte-Barbe.

La volonté de transmission de la ville se montrait dans la présence de tant d’enfants lors des dépôts de gerbes devant le monument aux morts. Le conseil municipal des jeunes s’affichait avec des enfants ceints d’émouvantes petites écharpes tricolores, comme celles des élus à côté desquels ils se tenaient fièrement.

Despina Bekiari, maire adjointe au Devoir de mémoire et aux associations patriotiques, propose de commencer par une minute de silence. Une manière sans doute de souligner le début du recueillement. Puis, comme à Sceaux, elle litle discours du ministre des Armées,que Sébastien Lecornu a adressé aux communes de France. Le ton est particulièrement solennel lorsqu’elle en arrive au triple devoir : celui de gratitude envers ces vies dont les soldats ont fait sacrifice ; celui de lucidité pour comprendre ce qui joue aujourd’hui quand « certaines puissances remettent en cause tous les fondements de l’ordre et du droit international » ; celui d’espérance pour ne jamais douter des ressources de la France.

Symbolique Allemagne

La date célébrant l’armistice de 1918 est devenue depuis 2012 celle d’un hommage à tous les « Morts pour la France » passés et récents, comparable au Memorial Day américain. Mais la municipalité a voulu mettre l’accent sur la réconciliation et la paix, sur la dimension européenne seule à même de porter ces deux espoirs.

Deux lycéennes allemandes, venues de Wiesloch, la ville jumelée de Fontenay, lancent des éloges à la paix dans un français excellemment prononcé. Et c’est avec la même aisance que le maire de la ville,  Dirk Elkemann, après avoir rappelé la dimension des massacres de deux guerres, dit son inquiétude devant ce que subit l’Ukraine.

« La guerre ne doit jamais devenir banale », dit-il en récusant le fatalisme qui voit la guerre comme inhérente à la nature humaine. Pour certains on s’entretue aujourd’hui à coups de missiles comme on s’entretuait naguère à coups de massues ou de pierres. Le comportement fondamental serait le même. ‘Mais « l’histoire des hommes montre le contraire. » Pendant 80 ans, l’Europe n’a plus connu la guerre, et l’amitié franco-allemande, impossible à imaginer autrefois, est une réalité. Être présent, aujourd’hui, un onze novembre pour se souvenir de ses morts, et fêter ensemble le 50e anniversaire du jumelage entre Wiesloch et Fontenay disent que le conflit n’est pas dans les gènes humains.

La guerre fut présentée longtemps comme une continuation de la politique sous d’autres formes. La frénésie belliciste s’empara des soldats de 14. Voilà pour Drk Elkemann, deux visions qui se payèrent « d’un énorme tribut de sang ». Il demande de se souvenir de notre histoire pour qu’elle ne reproduise pas ce qu’elle eut de pire, de se souvenir que dans l’autre côté de la tranchée, les soldats étaient pareils. « Vive l’Europe, vive la France, vive l’Allemagne, vive l’amitié franco-allemande. »

Une folle espérance d’Europe

Le français d’Alpha Bird Collins, le maire d’Estree et Borehamwood, à vingt kilomètres au nord-ouest de Londres, était plus hésitant. On sentait ce que son discours lui demandait d’effort à le prononcer.  Ce qui n’empêcha pas de suivre son remerciement d’avoir été invité, avec son épouse, par la ville de Fontenay. Ni l’appel vibrant à ne pas reproduire ce qui fut funeste.

La parole revint ensuite à Laurent Vastel, le maire de Fontenay, qui salua en retour «Herr Bürgermeister» puis « the Mayor», et par-delà leurs personnes, « les amis d’outre-Rhin et d’outre-Manche. » Il rejoint les deux maires et associe à leur suite l’hommage aux morts à un effort pour éviter la guerre. « La plus longue période de paix sur notre territoire ne doit pas faire oublier que nos armées doivent s’adapter à ce monde devenu multipolaire. »

Devant le monument aux morts, place du Général de Gaulle, sont déposées des gerbes. La première au nom du député, Jean-Didier Berger, la deuxième, par le maire d’Estree et Borehamwood, Alpha Bird Collins, la troisième, par le maire de Wiesbloch, Dirk Elkemann, la quatrième, par Laurent Vastel entouré de deux enfants, la cinquième au nom du conseil municipal des jeunes, la sixième, pour l’association des anciens combattants de Fontenay, la septième, pour la section fontenaysienne de la FNACA, la huitième pour la section fontenaysienne du Souvenir français. Les pieds de nos soldats étaient couverts de fleurs.

La sonnerie aux morts, son roulement de tambour et son clairon funèbre redonnaient de la vie. Les héros d’autrefois semblaient réanimés. Les enfants tout autour du monument aux morts, mémoires en devenir, reprenaient le flambeau.

Voir aussi :

Cérémonie du 11 novembre à Sceaux

Triple exposition à la médiathèque de Fontenay

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